Gombert-story

Gombert-story

PATOIS, ou PATOUÈS

Jargon du peuple.

" Le Provençal ne sauroit être regardé comme un patois, puisqu'au lieu de dériver du François, il a la gloire de lui avoir donné naissance. "

Dic. Provençal - 1785

" Leis Marsilhes pouartoun lou couar sur la man " (*)

"Les Marseillais portent le cœur sur la main"

De Régis de la Colombière - 1868

" O pople provençau, se vouas mai veni flori siègues fier de la lengo e aprèn toun istori !.. "

(*) NB. GOURNAU, Grénaut, poisson de couleur rouge, qui a la tête fort grosse : quand le grénaut ouvre la bouche, il découvre jusqu'à ses viscères : delà est venu le surnom de Gournau , donné aux Marseillais, qui sont sincères, & qui portent leur cœur à découvert.

" Faut du Patois, pas trop n'en faut : l'excès de tout est un défaut. "

Victor GÉLU - Poète du Patois-Marseillais

Fiers  : Leis Marsilhes servoun pas ! (les Marseillais ne servent pas !)

Sobriquets....................ou pas ?

Le Dictionnaire

Provençal - Francais

de 1785

apporte un éclairage particulier concernant la présence des sobriquets....

Faou noum : sobriquet, et non-pas "faux-nom"..

Dans le petit poême des Ursulines, Ia Soeur Angélique reproche à la Soeur-Catherine :

" Dins la récréation, faire ma fadegear,

Ou à toutas las sors quauque chafre dounar. "

" Dans les récréations, elle ne fait rien que folâtrer,

Ou donner des sobriquets à toutes les soeurs. "

Honnorat

Sobriquet : " Pessegau ".

Ce terme était utilisé comme sobriquet à l'égard des habitants de Château Gombert. Il signifiait localement "un peu fou, touché par le Saint Esprit....". C'est ainsi que certains habitants provençaux ont été affublés de sobriquets plus ou moins fantaisistes : Marseillais (coucouéu / coucourèou), Avignonnais (petacho), Tarasconnais (badau)....

On attribuait aussi ce nom aux céréales qui poussaient de manière désordonnée (blad (blé) pessegau....). L'origine du mot pourrait provenir du nom provençal de la pêche (pessègue). Certains y trouveront un rapport avec le terroir qui comportait de nombreux fruitiers.

Source : Folklore de Provence - Seignole

Autre origine, plus occitane, qui pourrait accorder plus de crédit : Le combat politique mené au XVII siècle entre les « Pivoulins » ( les Pouilleux, gens du peuple), et les « Pessugaux » ( les Pressureurs, Nobles).

Cette fronde menée au départ dans le comtat Venaissin a su être exportée dans toute l’Occitanie.

Le quartier de Château Gombert était réputé pour compter parmi ses résidents des monarchistes convaincus (prêtres, nobles, aristocrates, élus …). Une chanson en montre l’attachement..., jusqu’aux élections de 1910, qui donnèrent un édile " républicain modéré ".

Sobriquets issus du " Trésor dou Félibrige ", du Prix Nobel Frédéric Mistral :

Afuma : sobriquet des habitants de Pontiac (Pyrénées) (Enfumé)

Bourricot : sobriquet des habitants de Saint Laurens (Aude) (Petit âne)

Charlatans : sobriquet des habitants de St Romanet (Vaucluse)

Cigaliés : sobriquet des habitants de Château Neuf du Pape (Vaucluse) Celu/celle qui prend des cigales

Coupes-Jarret : sobriquet des habitants de Florensac (Hérault)

Cago-blèdo : sobriquet des habitants de Nice (Amateurs de poirée)

Boufo-lesco : sobriquet des habitants de Sarrians (Vaucluse) (Mangeurs de soupe)

Boufo-tourtoun : sobriquet des habitants de St Saturnin les Apt (Vaucluse) (Souffleur de gâteaux)

Féla : sobriquet des habitants de Cadenet (Vaucluse) (Écervelés)

Assucu - bèmi : sobriquet des habitants de Saint Roman (Gard) (Assomeur de bohêmien)

Esbousaire : sobriquet des habitants d'Eyrargue (B du Rh) (Éventreur)

Escourtéga : sobriquet des habitants de Sainte Croix (Hérault) (Déguenillé)

Fénéant : sobriquet des habitants de Vézenobres (Gard) (Paresseux)

Feiniant : sobriquet des habitants de Martigues (B du Rh) (" Les faits néants des Martégaux " - Nostradamus, XVI ème siècle )

Grincho : sobriquet des habitants de Salon (B du Rh) (escroc, voleur)

Judas : sobriquet des habitants de Malaucène (Vaucluse)

Lico-mourtié : sobriquet des habitants de d'Apt (Vaucluse) (suce mortier (*)) . (*) Pilon pour l'aïoli.

Lipo-cuié : sobriquet des habitants de Roquefort (Aude) (lèche cuiller)

Malo-fe : sobriquet des habitants de Monassut (Basses-Pyrénées) (mauvaise foi)

Lipo-cuié : sobriquet des habitants de Roquefort (Aude) (Lèche cuiller)

Manjo-agasso : sobriquet des habitants de Beaulieu (Hérault) (Mangeurs de pies)

Manjo-barbéu : sobriquet des habitants de Mas Audran (Hérault) (Mangeurs de barbeaux)

Manjo-bardoto : sobriquet des habitants de Bargemon (Var) (Mangeurs de boudins)

Manjo-biou : sobriquet des habitants d'Éguilles (B du Rh) (Mangeurs de boeufs)

Manjo-bledo : sobriquet des habitants de saint Paul Trois Châteaux (Drôme) (Mangeurs de bettes)

Manjo-bôchi : sobriquet des habitants de Crillon (Vaucluse) (Mangeurs de boucs)

Manjo-bourro : sobriquet des habitants de Manduel (Gard) (Mangeurs de bourre)

Manjo-brigadèu : sobriquet des habitants de Villars (Vaucluse) (Mangeurs de bouillie)

Manjo-cabalas : sobriquet des habitants d'Airoux (Aude) (Mangeurs de champignons)

Manjo-cabro : sobriquet des habitants d'Armissan (Aude) (Mangeurs de chèvres)

Manjo-cacalausoun : sobriquet des habitants de Bellegarde (Gard) (Mangeurs de petits limaçons)

Manjo-cacarau : sobriquet des habitants de Lieuran (Hérault) (Mangeurs d'escargots)

Manjo-canard : sobriquet des habitants de Bellegarde (Gard) (Mangeurs de canards)

Manjo-cassoulet : sobriquet des habitants de Castelnaudary (Aude) (Mangeurs de cassoulet)

Manjo-castagno : sobriquet des habitants de Davejan (Aude) (Mangeurs de châtaigne)

Manjo-caulet : sobriquet des habitants de Lusiès (Gard) (MAngeurs de choux)

Manjo-cebo : sobriquet des habitants de Château-Renard (B du Rh) (Mangeurs d'oignons)

Manjo-coucourdo : sobriquet des habitants de Robion (Vaucluse) (Mangeurs de courges)

Manjo-couderlo : sobriquet des habitants de Lanet (Aude) (Mangeurs de champignons)

Manjo-couquiho : sobriquet des habitants d'Adissan (Hérault) (Mangeurs de coquillages)

Manjo-farcit : sobriquet des habitants de Pennautier (Aude) (Mangeurs de farce)

Manjo-fardéu : sobriquet des habitants de Montgaillard (Aude) (Mangeurs de paquets de tripes)

Manjo-favarôu : sobriquet des habitants de Péret (Hérault) (Mangeurs de Haricots)

Manjo-favo : sobriquet des habitants de saint Hilaire de Beauvoir (Hérault) (Mangeurs de fèves)

Manjo-fege : sobriquet des habitants de Barcelonnette (Alpes haute Provence) (Mangeurs de foie)

Manjo-fricasso : sobriquet des habitants de Cabanes (B du Rh) (Mangeurs de fricassée)

Manjo-galavard : sobriquet des habitants de Chalabre (Aude) (Mangeurs de boyau de porc farci)

Manjo-galino : sobriquet des habitants de Jonquières (Hérault) (Mangeurs de poules)

Manjo-garousso : sobriquet des habitants de Lançon (B du Rh) (Mangeurs de gesses)

Manjo-garri : sobriquet des habitants d'Eyrargues (B du Rh) (Mangeurs de rats)

Manjo-gôbi : sobriquet des habitants de Montfrin (Gard) (Mangeurs de goujons)

Manjo-gourrau : sobriquet des habitants de Nésignan (Hérault) (Mangeurs de figues)

Manjo-granouio : sobriquet des habitants de Maillane (B du Rh) (Mangeurs de grenouilles)

Manjo-lèu : sobriquet des habitants de Montpellier (Hérault) (Mangeurs de mou)

Manjo-lesert : sobriquet des habitants de Lastours (Aude) (Mangeurs de lézards)

Manjo-locho : sobriquet des habitants de saint Remy (Mangeurs de loches)

Manjo-meleto : sobriquet des habitants d'Uzes (Gard) (Mangeurs de fretin)

Manjo-mi : sobriquet des habitants de Valréas (Vaucluse) (Mangeurs de maïs)

Manjo-mougeto : sobriquet des habitants d'Espéraza (Aude) (Mangeurs de haricots)

Manjo-nap : sobriquet des habitants de Joucou (Aude) (Mangeurs de Navets)

Manjo-nuco : sobriquet des habitants de Claviers (Var) (Mangeurs de têtes de bestiaux)

Manjo-ourtigo : sobriquet des habitants d'Artigues (Aude) (Mangeurs d'orties)

Manjo-pan-mousi : sobriquet des habitants de Tourreilles (Aude) (Mangeurs de pains moisis)

Manjo-pastissoun : sobriquet des habitants de Toulouse (Mangeurs de pâtisseries)

Manjo-patano : sobriquet des habitants d'Auriac (Aude) (Mangeurs de pommes de terre)

Manjo-perdigau : sobriquet des habitants de Treilles (Aude) (Mangeurs de perdreaux)

Manjo-pero : sobriquet des habitants de Fabras (Ardèche) (Mangeurs de poires)

Manjo-pijoun : sobriquet des habitants de Caseneuve (Vaucluse) (Mangeurs de pigeons)

Manjo-piot : sobriquet des habitants de Fabrezan (Aude) (Mangeurs de dindons)

Manjo-poumo : sobriquet des habitants de Padern (Aude) (Mangeurs de pommes)

Manjo-poumo-aigro : sobriquet des habitants de Fontanes (Aude) (Mangeurs de pommes aigres)

Manjo-sablo : sobriquet des habitants de Cannes (Alpes maritimes) (Mangeurs de sable)

Manjo-sépio : sobriquet des habitants de Bélarga (Hérault) (Mangeurs de seiches)

Manjo-tian : sobriquet des habitants de Carpentras (Mangeurs de terrines)

Manjo-toro : sobriquet des habitants de Baillargues (Hérault) (Mangeurs de chenilles)

Manjo-tripo : sobriquet des habitants de Lodève (Hérault) (Mangeurs de tripes)

Manjo-tripous : sobriquet des habitants de Paulhan (Hérault) (Mangeurs de boudins)

Manjo-troucho : sobriquet des habitants de Navacelle (Hérault) (Mangeurs de truites)

Manjo-turgan : sobriquet des habitants de Juillacq (Basses  Pyrénées) (Mangeurs de goujons)

Mandiant : sobriquet des habitants de Saint Félix (Hérault) (Truand)

Maraud : sobriquet des habitants de Belcastel (Aude) (Maladroit)

Mascaroun : sobriquet des charbonniers

Mouscaié : sobriquet des gens de Morières (Vaucluse) Qui habite un pays où les mouches abondent.

Négat : sobriquet des habitants de Saint Félix (Hérault) (Submergé)

Négo-évesque : sobriquet des habitants de Bouzigues (ceux qui ont (laissé) noye(r) l'évêque)

Lis ome de Papié : sobriquet des habitants de Redessan (Gard) (les hommes de papier)

Parrat : sobriquet des habitants de Lons (Pyrénées) (Moineau)

Pastissoun : sobriquet des habitants de Toulouse (Pastisson, giffle)

Patacairé : sobriquet des habitants de Biron (Pyrénées) (Celui qui se bat volontiers)

: sobriquet des habitants de Poey (Pyrénées) (Idiot)

Pégaire : sobriquet des habitants de Galinagues (Aude) (Gluant)

Peirot : sobriquet des habitants de Teyran (Hérault) (Imbécile)

Pelaire : sobriquet des habitants de Moumour (Pyrénées) (Écorcheur)

Pélatié : sobriquet des habitants de Saint Chely d'Aubrac (Aveyron) (Marchand de peau)

Pelet : sobriquet des habitants de Montseret (Aude) (Petit poilu)

Pelo-Figo : sobriquet des habitants de La Caunette (Hérault) (Pèle figue)

Peluset : sobriquet des habitants de Moncaubet (Pyrénées) (Poilu)

 

Néblat : sobriquet des habitants de Gémenos (BduRh) (Personne pâle)

Pendoulin : sobriquet des habitants de Poujols (Hérault) (Grand et grêle)

Pènjo-saumo : sobriquet des habitants de Saint Saturnin (Vaucluse) (Pendeur d'ânesse)

Pescaire : sobriquet des habitants de Ners (Gard) et de Paraza (Aude) (Pêcheur)

Pesco-bouiroun : sobriquet des habitants d' Entraigues (Vaucluse) (Pêcheur de petites anguilles)

Pesco-luno : sobriquet des habitants de Lunel (Hérault) (Pêcheurs de lune)

Pesouious : sobriquet des habitants de Saint Pierre (Hérault) (Pouilleux)

Pétié : sobriquet des habitants d' Aix (Péteux)

Péto-mi : sobriquet des habitants de Serres (Pyrénées) (Celui qui fait éclater les grains de maïs)

Péu-rouge : sobriquet des habitants de Cassuéjouis (Aveyron) (Rouquin)

Picard : sobriquet des habitants de Saint-Jean de Fos (Hérault) (Susceptible)

Pico-berlo : sobriquet des habitants de Sanilhac (Ardèche) (Batteur de cloche, de vase....)

Pico-cèse : sobriquet des habitants de Mialet (Gard) (Batteur de pois chiches)

Pico-talos : sobriquet des habitants de Salies (Pyrénées) (Frappeur de vers de terre)

Pico-verme : sobriquet des paysans (Frappeur de vers de terre)

Pimpant : sobriquet des habitants de Mouriès (B du Rh) (Pimpant, bragard)

Pign : sobriquet des André de Valborgne (Gard) (Processif, chicaneur)

Porc negre : sobriquet des habitants de Saint-André de Sangonis (Hérault) (Porc noir (Protestant))

Poulacre : sobriquet des habitants de Lasbordes (Aude) (Paresseux, fainéant)

Pounchoun : sobriquet des habitants d'Izeste (Pyrénées) (Taquin, provocateur)

Pourcatié : sobriquet des habitants de Maucor (Pyrénées) (Charcutier)

Raco-poupre : sobriquet des habitants de Toulon (Var) (Qui mange et vomit des poulpes)

Poutagié : sobriquet des habitants de Bidos (Pyrénées) (Fourneau, réchaud)

Poutarru : sobriquet des habitants de Montbrun (Aude) (Lippu)

Poutroun : sobriquet des habitants de Barrème (Alpes) (Poltron)

Rascas : sobriquet des habitants de Baumes (Vaucluse) (Malpropre, crasseux)

Mourre de rat-buffo : sobriquet des habitants de Souilles (Aude) (Museau pointu)

Raubo sarraio : sobriquet des habitants de La Valette (Var) (Voleur de serrure)

Reinard : sobriquet des habitants de Maisons (Aude) (Renard)

Renegat : sobriquet des habitants de Savoillans (Vaucluse) (Rénégat)

Rendié : sobriquet des habitants de Bédarrides (Vaucluse) (Fermier)

Rouigo-calos : sobriquet que les gens de la mer adressent aux paysans (Rongeur de trognon)

Rousigo-poto : sobriquet des habitants de Saint Aunes (Hérault) (Rongeur de thym)

Roupe-testo : sobriquet que l'on donne aux chevaux (Casse-tête)

Saumet : sobriquet des habitants d'Eysus (Pyrénées) (Anon)

Saussaire : sobriquet des habitants de Grabels (Hérault) (Ceux qui aiment les sauces)

Sauto-baragno : sobriquet que les gens de mer donnent aux paysans (Sauteur de haies)

Sauto-bàrri : sobriquet des habitants de Mornas (Vaucluse) (Ecervelé, tête folle)

Sauto-crapaud : sobriquet des habitants de Boulbon (B du Rh) (Sauteur de crapaud)

Sauto-regolo : sobriquet des habitants de Nîmes (Gard) (Blanc-bec, olibrius)

Sauto-ro : sobriquet des habitants de Duilhac (Aude) (Homme léger, coureur)

Semeno-aguïo : sobriquet des habitants de (Fleurance (Gers) (Semeur d'aiguilles)

Senglié : sobriquet des habitants de Fontjoncouse (Aude) (Sanglier, solitaire)

Sènso-som : sobriquet des douaniers (gabians) (Celui qui ne dort pas)

Suço-arencado : sobriquet des habitants d'Apt (Mangeur de harang saur) ( avare)

Li caladaire : sobriquet des habitants de Sommières (Gard) (Pays qui fournit beaucoup de paveurs)

Siblaire : sobriquet des habitants de Puymoisson (Alpes H-Provence) (Menteur) Surnommés aussi "Siffleurs" (joueurs de galoubet)

Siéulet : sobriquet des habitants d'Igon (Pyrénées) (Fabricant de sifflets)

Sourcié : sobriquet des habitants de Bollène (Vaucluse) (Homme heureux)

Variante : parfois appelés souleié

Suço-arencado : sobriquet des habitants d'Apt (Vaucluse) (Mangeur de hareng, avare)

Taloussié : sobriquet des habitants d'Aren (Pyrénées) (Porteur de billot)

Tanot : sobriquet des habitants de Bize (Aude) (Nigaud, imbécile)

Teissendié : sobriquet des habitants d'Arros (Pyrénées) (Tisserands)

Fals témouen : sobriquet des habitants de Manosque (Alpes) (Faux témoin)

Tirasso-bon-Diéu : sobriquet donné aux iconoclastes de la Révolution (Traineur de crucifix)

Tiro-bourro : sobriquet des habitants de Camaret (Vaucluse) (Tire-bourre)

Tissous : sobriquet des habitants de Canet (Aude) (Agaçant, ennuyeux)

Tisteré : sobriquet des habitants de Narcastet (Pyrenées) ( Vanier)

Touchin : sobriquet des habitants de Vezenobre (Gard) (Coquin, brigand)

Toudéire : sobriquet des habitants de Génolhac (Gard) (Tondeur d'assiette)

Traite : sobriquet des habitants de Malaucène (Vaucluse) (Traître, perfide)

Trempo-quiéu : sobriquet des habitants de Montferrier (Hérault) (Trempe-cul) (Dont les femmes sont toujours au lavoir)

Tripassié : sobriquet des habitants de Nousty (Pyrénées) (Mangeur de tripes)

Truco-taulié : sobriquet des habitants de Carcassonne (Aude) (Bambocheur, fainéant)

Tuquié : sobriquet des habitants d'Hérépian (Hérault) (Plan de courge)

Uganaud : sobriquet des habitants de Lacoste (Vaucluse) (Protestant)

Vantaire : sobriquet des habitants de Villes (Vaucluse) (Vantard)

Vaquié : sobriquet des habitants de Bilhères (Pyrénées) (Vacher)

Ventre blu : sobriquet des habitants d'Aigues Mortes (Gard) (Fièvreux)

Vineigrié : sobriquet des habitants d'Oupia (Hérault) (Vendeur de vinaigre)

Viro-gau : sobriquet des habitants de Beaucaire (Gard) (Giffle)

Volo-biou : sobriquet des habitants de Saint Ambroix (Gard) (Ceux qui voulaient faire voler un boeuf)

Voulaire : sobriquet des habitants de Puyloubier (B du Rh) (celui qui vole, volaille)

Verre : sobriquet des habitants de Villars-Colmars (Alpes) (escargot à coquille aplatie et à chair noire)

Berbi : sobriquet que les gens de Marseille donnent aux paysans de la banlieue (Chancre)

Pantou. Grossier. Epais. Lourdaud. Nom de mépris donné aux paysans par les citadins.

Caméu : sobriquet des habitants de Béziers (Chameau)

Embourigo de bos : Sobriquet des habitants de Graveson (BduRh) (les nombrils de bois). Parcequ'on prétend que leurs nombrils, accrochés dès leur naissance au clocher gothique de leur paroisse, sont remplacés par des nombrils de bois.

Boumian : sobriquet des habitants de Roussillon (Vaucluse)

 

 

Présentation type du " Trésor dou Félibrige " en deux tomes

Source : BnF Inventaire des biens saisis à la Révolution

Source : Google - Dic. de la Provence & du C. Venaissin T2 1785

Lou Trésor dou Félibrige - Frédéric Mistral

Dictons et expressions populaires

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839

(Bibliothèque Université de Toronto)

&

Lou Trésor dou Félibrige

Frédéric Mistral

à Dièu sias : A Dieu soyez. Adieu. Se dit à plusieurs personnes ou à quelqu'un qu'on ne tutoie pas.

L'an abéoura (*) coumm'un cougourdié : On l'a fait boire comme un plan de courge

(*) Abeoura : faire boire.

Douna l'aigo

Ondoyer. Baptiser quelqu'un, sans y joindre les cérémonies que l'Église fait hors cas de nécessité

Esquicha l'anchoïo : Presser l'anchois (lésiner, épargner par esprit d'avarice)

A leis hueils bourdas d'anchoyo : Avoir les yeux bordés d'écarlatte. Se dit par mépris d'une personne qui a les yeux chassieux et éraillés. " chassie " sécrétion visqueuse naturellement produite dans les yeux pendant le sommeil... Avoir les yeux bordés d'"anchois", n'en est qu'une mauvaise interprètation....

A toujour lou pissun eis hueils : On dit d'une personne pleureuse, qu'elle a toujours les yeux pleureux. Pissun : pisse, urine.

Quu a fuch an panié poou faire uno banasto (*) : Celui qui a fait un panier, peut faire une hotte.

Celui qui a failli en un point, peut faillir en un autre

(*) Panier de bât

Oou maï boulegas (*) la merdo, oou maï sente : Plus on remue la m...., plus elle pue.

Plus on cherche à justifier une mauvaise action, plus on déshonore ceux qui y ont participé.

(*) Bouger

Que t'y a de ris oou tian : Il y a le feu aux étoupes.

Lorsqu'il y a de vifs débats et des querelles dans une maison ou des affaires épineuses à débrouiller entre particuliers. Il y a du riz dans la terrine. Il va y avoir du grabuge.

Quan lou roumadaou lou prend, li foou ren dire : lorsque sa mauvaise humeur le prend, il ne faut pas le contrarier. Caprice, Accès de mauvaise humeur.

Es gounfle coum'un pese qu'à trempa noou jours : il a le coeur aussi gros qu'un pois qui est resté neuf jours clans l'eau. On le dit proverb. et par ironie de celui qui a le cœur gros et comme gonfle de quelque injure qu'il a reçue,

Voou miou estre prochi d'un cagaïre que d'un chaputaire : Mieux vaut être près d'un chieur que d'un abatteur.

Le premier ne peut vous donner que de mauvaises odeurs, tandis que le second peut faire jaillir sur vous quelque éclat de bois qui vous blesse.

Abatteur (bûcheron)

D'un sac carbounoux (*) poudès pas tira de farino blanco : D'un sac de charbon, on ne peut tirer de farine blanche (On ne saurait tirer du lait d'un encrier).

Il ne faut pas s'attendre à de bonnes actions de la part d'un mauvais sujet.

(*) Carbounoux : charbonné

Qu'es carga (*) d'argent coumo un uou de làno : Il est chargé d'argent comme un oeuf est chargé de laine. 

Se dit de celui qui n'a pas de sou.

(*) Carga : chargé

Os carié : Être corrompu jusqu'à la moelle (Avoir l')

Qu'es uno carlamué : C'est une cornemuse.

Pour dire quelqu'un de grognon

Ana aounte lou rei paou manda degun : Aller où le roi n'envoie personne.

Aller où le roi n'envoie personne...... pour faire ses besoins naturels.

Que samblo un fai de fen : Il (elle) ressemble à une botte de foin.

Se dit d'une personne mal agencée.

Fai : charge

Que ven coumo lou canoun de la fouan : Qui vient comme le jet de la fontaine.

Se dit d'une personne qui a une forte diarrhée

Gaou (*) de villo, doulour d'houstaou : Ceux qui sont joyeux et divertissant partout, sont ordinairement insupportables chez eux

(*) Gaou : joyeux

Touto sabato ven groulo (*) : Tout bon soulier devient savate

Il n'est bon meuble (habit) qui ne s'use et ne dépérisse.

(*) Groulo : savate

Touca li cinq sardino : Touche-moi la main !

Es vestido coum'un sant jhorgi : Il (elle) est vêtu(e) comme saint Georges

Il (elle) est vêtu(e) comme un oignon (Variante)

Bras oou couel et cambo oou liech : Bras au cou et jambe au lit

Lorsque le bras et malade, il faut le tenir au cou. Lorsque c'est la jambe, il faut se tenir au lit.

Teizo-ti, ou ti flanqui un lavo-dent : Tais-toi, si non je te redresse les machoires. Lavo-dent. Soufflet. Coup du plat de la main.

Parlaras se'n cop lou fio's acata : Tu auras la parole après le couvre-feu. Se dit à un enfant qui veut se mèler à la discussion de grandes personnes. Acata : se taire

Qau la fach, que lou lipe : Qui l'a fait qu'il le lèche, pour dire, qu'on n'est nullement disposé à rendre à une personne, certains services que les liens du sang peuvent seuls engager à faire. Lipa. lècher. Passer la langue sur quelque chose par friandise.

Longuomai vegues vouesto festo ! Puissiez-vous longtemps voir votre fête ! (Longamai)

Piou-piou toujour viou : Se dit d'une personne qui, quoique d'une mauvaise santé ne laisse pas d'agir et de se maintenir : pot fèlé dure longtemps. Piou-piou : Piolement. : Cris des moineaux et du passereau

Fa veire leis lumes : Elle m'a fait voir les "anges violets". Se dit d'une douleur très-vive que l'on ressent soudainement. Voir trente-six chandelles. Lume : Lampe à huile à queue. Calen

S'en va coum'un lume : Elle s'éteint comme une lampe. Se dit d'une personne malade qui dépérit de jour en jour.   

Que vai vite coum'uno carreto a la moutado : Il va aussi vite qu'une charette à la montée.

Se dit d'un homme extrèmement lent dans ce qu'il fait

N'es pas uno carretto, mai an beou tounibareou : ce n'est pas une charrette, mais un grand tombereau.

On dit figurément et familièrement d'un petit enfant qui tombe fréquemment. ( Le tombereau bascule son plateau ; la charette, non )

Ques pa pu haou qu'un terme, que sembl'un terme. On dit familièrement d'un enfant de très pelite taille. Terme : borne, pierre, limite d'un champ.

Foou pas dansa pu vite que noun lou tambour toco : souvent tout gâte, qui trop se hâte.

Que tirarias pulvou de sang d'uno muraiho : On en tirerait plutôt du sang d'un mur.

Voulé tira de saussisso d'un os (Vouloir tirer une saussisse d'un os)

Saunarias pulèu uno pèiro (Plutôt saigner une pierre)

Se dit d'un homme dur

Que lou rire li passo pas leis dents : Il ne rit que du bout des dents

Il ne rit pas de bon coeur.

Passo(a) res : Prenez-garde !

Cri d'avertisement que l'on crie la nuit en jettant son pot de chambre par la fenêtre...

 Se me fai un pessu, li faou uno graffignado : s'il me donne des pois, je lui donnerai des fêves

pour dire, s'il me fait de la peine, s'il me donne du chagrin, je lui rendrai la pareille

Si suou peisse (*) : il sait paître la meule !

(*) Peisse : terme de moulin à huile. Pousser de force les olives sous la meule avec une pelle. Se dit pour une personne qui, à table, ne se donne aucune relâche... (qui enfourne, s'empiffre, se fait "pêter la sous-ventrière")

S'ooupilo à manjha de gip : elle a la passion du plâtre. Personne qui a un appétit dépravé ; qui mange tout et n'importe quoi. Avoir le pica (S'ooupilo = elle a le pica ; qui pioche).

Leis gros valas si ramplissoun pas d'eigagno : les rivières ne se forment pas de rosée, pour dire, que les grandes et grosses personnes mangent beaucoup plus que celles qui sont faibles et petites. Valat : courant d'eau.

S’enco leis galinos pissoun : lorsque les poules pisseront

(Pissa). Pisser. Uriner. Se dit d’une chose qui n’arrivera jamais.

Resta aqui bastoun planta : être là à garder le mulet

Ètre longtemps à attendre quelqu’un, pendant qu’il est occupé.

Quan ploouriè de merdo faou jamai s'assousta en presoun : quand même il tomberait de la boue, il ne faut jamais aller s'abriter dans un cachot.

Ooussa lou rasteliè en coouqu’un : mettre le râtelier bien haut à quelqu’un,

Lui rendre une chose bien difficile.

Vioure de regardèlos : mâcher à vide.

Ètre là, à voir manger les autres pendant qu'on aurait envie de manger aussi. 

Que sente la sapino : qu'il sent le sapin.

Homme qui a mauvais visage et qui parait devoir mourir bientôt,

(Sapino). arbre résineux.

Toumba. de la febra en maou caou : tomber de la poêle dans la braise,

Tomber d’un méchant état...... dans un pire

Trauca coume un esclop : raisonner comme une pantoufle

Pisso deja sus la sabato : il commence à vieillir !.....

Samblo uno carrélo maou vouncho : elle ressemble à une poulie mal graissée (personne grogneuse et aigrie)

Faire susa de lamo de coutèu : faire suer des lames de couteaux (dire des choses ridicules)

Faire susa de roudello de toun (variante) : faire suer des rouelles de thon

Vai souta de muscle : va pêcher des moules, va te noyer

Roumpre la tata : ennuyer, fatiguer...

A carga de tort : Il a chargé de travers (Ivrogne qui chancelle)

Obro facho li fa(ch) guou : travail fuit lui plaît (en parlant d'un fainéant)

Es uno fremo sujetto eis garris : c'est une femme qui a des rats dans la tête (On ne saurait lui faire entendre raison)

Qu'a pâmai de sens que lou nas li fa d'oumbro, ou qu'a ooutant de sens coum'un grapaou de quoué : qu'elle n'a pas plus du sens qu'une souris n'a d'ailes, pour dire, qu'elle en est totalement dépourvue

qu'A lou goosiè doubla de ferri blanc : qui a le gosier doublé de fer-blanc (personne qui mange et boit extrêmement chaud)

Quan lou chin jhappo caoucarren l'y a: quand le chien aboit ce n'est pas sans raison (d'ordinaire, il ne court point de bruit, qu'il n'ait quelque fondement)

A leissa ana lou gat len lou fromagiero : elle a laissé aller le chat au fromage (elle s'est laissée abuser) 

La lenguo  n'a qes d'oues : Ia langue n'a point d'os,... mais elle en fait briser

Que trouvariè d'ouès à n'un leou : Il trouverait des os au beurre (celui qui a l'humeur contrariante et qui trouve toujours à redire) " Leou " : poumon d'animal. Mou. 

Voou miou donna la lano que Iou moutoun : il vaut mieux faire le sacrifice d'une partie que de perdre le tout.

Soun d'accord coumo doues noues dins un sac : se dit de deux personnes qui sont toujours à disputer et à se débattre, qu'elles sont comme chiens et chats (noues : noix)

Que n'es bouen que per pouiri de paiho : se dit d'un fainéant qui se lève toujours fort tard ; qu'il n'est bon à autre chose qu'à dormir et demeurer au lit. (Qu'il n'est bon qu'à pourrir la paille)

L'an farci coum'uno toouteno : lorsqu'on parle d'une personne crédule a qui on en fait accroire.  (On lui en a fait accroire des belles). 

Toouteno : Calmar farci

A coumo lou guidoun, viro à tout vent :  se dit d'un homme qui change de sentiment à toute heure ; qu'il a comme la girouette qui tourne à tout vent. 

Guidoun : bannière de corporation, petit drapeau, girouette

Qu'an fa ven faou venta : il faut puiser tandis que la corde est au puits, pour dire, qu'il faut savoir gagner et faire ses affaires quand on en a l'occasion. ( Il faut éventer le blé de l'aire quand il fait du vent )

Faire sauta li brigo au saumié : faire bondir les miettes au plafond. ( Manger de grand appétit )

 

 

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES (Suite 1)

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839

(Bibliothèque Université de Toronto)

##

Lou Trésor dou Félibrige

Frédéric Mistral - 1878

&

Vocabulaire Provençal - Français - 1785

Qu'a lou perié dur, qu'à bouen perié : elle a le cœur dur et insensible

C'est pourquoi l'on dit en ce sens d'une personne, et pour dire, qu'on ne saurait la toucher ni l'attendrir.

Perié : Le cœur de l'homme, expression détournée du gésier des oiseaux.

Manda la peiro et escouendre (*) lou bras : jeter la pierre et cacher le bras. Se dit d'un homme qui fait du mal à un autre si secrètement et si adroitement qu'on ne l'en soupçonne pas.

L'a tres cavos que si pouedoun pas escoundre (*), la toux, lou fum & l'amour. On ne peut cacher la fumée, la toux & l'amour.

(*) Escoundre : Cacher, mettre une chose en lieu où l'on ne puisse la découvrir. Signifie aussi avoir "honte" : " Va te cacher de honte !!! "

Touleis leis fes que la mandan en coumissièn, fa caouqu'oouretori : à chaque fois qu'elle sort, elle s'arrête pour causer. Faire d'oouretoris :  s'arrêter. Faire des pauses pour caqueter. Oouretori : oratoire sur le bord du chemin.

Faire peta la narro : dormir, renifler, ronfler avec bruit. On dit plaisamment de plusieurs personnes réunies qui s'étaient endormies : Siè par bémol, siè par bécarro, chacun fasiè peta la narro. Narro : narine.

Que soou pas teni lou cristeri : Se d'une personne qui ne garde pas le secret. Cristeri. Clystère. Lavement.....

Qu'a coumolou couteou d'uno tripièro, que coupo de tout caire : se dit d'une personne qui est comme le couteau d'une tripière, qui tranche des deux côtés,..... pour dire, que des deux personnes qui lui ont fait la confidence de leur différend, elle en dit du mal à tour de rôle. Se dit d'une mauvaise langue.

Qu'à fach la buqado : Se dit d'un enfant qui pisse au lit, qu'il a fait la lessive. Coula la bugado : couler la lessive. Bugado : lessive que l'on met au cuvier.

Es bouen chivaou de troumpetto creque pas lou brut : Se dit d'un homme qui ne s'étonnne point de ce qu'on lui fait, ni des menaces qu'on lui dit  : il est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas du bruit.

Pren leis affronts per d'amendos sucrados. Il reçoit les injures comme des douceurs.

A un agassin darrie l'esquino. Il a un cor à l'échine. On le dit d'un bossu Du celte gas, mal, et  cin, piquant. Agacin ou agassin, Cor, Durillon qui vient aux pieds.

As un coou sur lou ceoucle. Tu as un coup sur le reveille-matin. Il perd la tête. Ceoucle : cercle , cerceau ; lien fait avec des branches de saule.

Marsilhes coucourèou, mangeo la car & laisso la peou. Les Marſeillois sont des nigauds, ils mangent la viande & laissent la peau. Coucouréou :  Niais, imbécille, sot. Proverbe qui n'est pas à la honte des Marseillois.

A coulero, tuarie un pan per un Fournier. Il est en colère, il tuerait un pain pour un Boulanger. Pour se moquer des personnes qui se mettent en colère pour peu de chose.

As tant de counscienço, coumo un grapaud de quoue.Tu as autant de conscience qu'un crapaud a de queue.

L'an dounat lou courchoun. Expression d'un jour de nôces : on dit que l'on a donné le quignon à une demoiselle qui a assisté aux nôces, pour dire que c'est à son tour. Courchoun, quignon, morceau de pain coupé du bout, du côté le mieux cuit.

Naisset eme leis dents. Il nâquit avec les dents. Pour désigner un homme méchant.

L'a demargado. Il est " parti ". Au figuré, il a " tourné la cervelle " : il fait des folies. Démargar : démancher, ôter le manche à un outil. Si demargar.  Se demancher , on le dit d'un outil qui quitte son manche.

Esquicho-bougnetto. Avare, par allusion à celui qui presserait les beignets pour en retirer l'huile.

La fremo & la castagno de fuero bello, dintre es la magagno. Il ne faut pas juger d'une femme & d'une chataigne par l'écorce.

Es dins leis vignos. Il est ivre

Quand leis galinos an doueis testos. Quand on y voit double : lorqu'on est ivre. Galinos : poule

D'uno mousquo si fa un tavan. Il s'épouvante de la moindre chose. Tavan : bourdon

Mi fagues pas venir lou sant suffrèn. Ne me mets pas en colère. Saint Suffren : Abbé de Saint Victor, qui mourut en odeur de sainteté : les femmes l'imploraient pour les préserver de la colère

Es drech coumo un oulame. ll est droit comme une S. On dit ironiquement d'une personne qui n'est pas bien droite. Oulame : faucille

Fa leis estrouens pichouns. Il chie menu, faute de nourriture

Feno jouve è homme viei fan de marris un plein fouyé. Femme jeune et mari vieux font d'enfants une pleine maison. F.Mistral. A noter qu'en Provençal, "enfant" n'existe pas. "Fan" n'est pas son diminutif et provient du verbe "faire". Enfants se dit marri.

Que vidasso ! Quelle chienne de vie ! Trainer sa misérable vie. A noter qu'en Provençal, certains mots peuvent dire les deux sens contraires. Grande vie, bonne chère...

Couiffa que se mette coumo una perruca : Paresseuse...

A lou perdre en blanc. Elle a les fleurs blanches. Pertes des femmes.

Es secret coumo un tron : se dit d'un babillard, d'une personne indiscrète (tron : tonnerre)

Per paou que lou tuertoun, si playne : il se plaint dès qu'on le touche. Turta : coudoyer, pousser quelqu'un avec le coude ou d'une autre manière.

Boulegues pas la moustardo : se dit à un homme qui rappelle des choses désagréables.  (à rapprocher de : Oou maï boulegas la merdo, oou maï sente )

A ren que de cambo, semblo un chambre : se dit d'un homme haut sur jambes (chambre : écrevisse)

A coume lei chambre, au-lio d'avança, recuelo : Il a comme les écrevisses, au lieu d'avancer, il recule.

A uno esquino de caméou : se dit d'une personne qui a de grosses épaules. Elle a un dos de chameau.

S'amusa coume quatre en cinq chambro : ne pas s'amuser du tout. S'ennuyer (Chambro : chambre)

Tout li fa gaou : tout lui plaît - (Gaou : Joie. Plaisir)

Sies qu'un vié de muou : tu n'es qu'un imbécile ! (non-traduit !) Muou ou mueou : mulet

Rede coume un vié de ciro : raide comme un bâton (non-traduit !)

Sias touti de viédase : vous êtes tous des ânes ! Expression d'origine : Sias touti de vié d'ase (non-traduit !) On écrit aussi : Vié d'ay, vié d'aze...

Faire coumo lou "Lau" : il faut six francs pour le mettre en train, et douze pour l'arrêter. Se dit d'une personne qui se fait prier pour faire quelque chose qui pourtant lui est agréable. "Lau" Nom d'un as du galoubet en Provence

" Tuboun leis caudos ". Cri des femmes de Marseille, qui vendent des Chataignes bouillies ou rôties. Tuboun : fumé

A catto vieilho noun foou moustrar lou cendrier. Une vieille chatte n'a pas besoin qu'on lui montre le coin du feu.

Faire leis derniers badaous : Agoniser. Être à l'agonie. Avoir le hoquet de la mort.

A lou diable din leis carnavellos : il cuit extraordinairement bien (en parlant d'un oignon !) Il a le diable dans la cervelle ....

La lengo mi dégouto : La langue me démange. Je ne puis la retenir de parler. Dégoutar : couler goutte à goutte...

Faou trabaillar empa dourmir : Il faut travailler, au lieu de dormir. Empa ou noumpa (au lieu de)

Qu voou petar plus haout que de soun cuou, si fa un traou à l'esquino. Qui veut pèter plus haut que son c.. se fait un trou dans la colonne vertébrale !

Voou mai bouan bru que bouan vin : Il vaut mieux bon bruit que bon vin. La bonne réputation est préférable au parfum disait Salomon...

A coumo lou nougiè , toujour craïno : qu'il est comme le bois de noyer, qui toujours craque. On dit famil. d'une personne d'humeur fàcheuse qui trouve toujours à redire. On dit aussi d'une femme qui commence à ressentir les douleurs de l'enfantement : " que craïno " : qu'elle a des atteintes..Craina : Craquer.

Jamay bouen papaire es estat bouen dounaïre. Jamais un bon glouton n'a fait un bon donneur. Papaïre, Paparèlo, Mangeur, glouton, qui avale sans mâcher. 

Ai changeat leis gatouns. J'ai changé ma façon de faire. Allusion aux chattes qui changent de place leurs petits chats.

Oou four, à la fouent & oou lavadou, leis Fremos li dien tout. Au four, à la fontaine & au lavoir , les Femmes disent tout ce qu'elles savent.

Quu mau noun fa, mau noun penso. Quand on ne fait pas du mal, on ne soupçonne pas les autres d'en faire. Dounte es lou mau, es la doulour. La douleur se ressent où est le mal.

Ay & fremo, counoui quu leis meno. Les ânes & les femmes, connoiſſent ceux qui les guident.

Semblo lou premier moustardier doou Papo. On dit à une personne qui veut en imposer. Il veut paroître le premier moutardier du Pape.  Faire l'homme important.

Sieou pas un relogi. Je ne suis point à répétition comme les horloges, dira une personne à qui l'on veut faire répéter ce qu'elle vient de dire. Relogi : horloge

Tirarie de sang d'uno rabo. Il tirerait du sang d'une rave. C. à. d. il tire profit de tout. Il met tout à profits

L'a degun de plus empachat qu'aqueou que tèn la quoue de la sartan. Le plus embarrassé est souvent celui qui commande. Sartan : poële

Que voues faire de sartan, aro qu'as tout fregit ? Que veux-tu faire de la poële, lorsque tu as tout mangé (frit) ?

Sies pas un homme, ſies un teisseran. Teisseran :Tisserand, ouvrier qui fait de la toile. On dit que les tisserands ne sont que des miech-homes. Des demi-hommes. Delà le proverbe...

Trent'un, trento-dous, lou darnier ſarro la pouerto. Proverbe usité , pour dire, je me moque de ce qui arrivera.

Quu de sôun ventre fa jardin, oou bout de l'an n'en vis la fin. Proverbe contre les personnes qui mangent trop de la salade

Es ufanous coumo uno pouerto novo. Il brille comme une porte neuve.

 

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES (Suite 2)

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839

(Bibliothèque Université de Toronto)

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Lou Trésor dou Félibrige

Frédéric Mistral - 1878

&

Vocabulaire Provençal - Français - 1785

N'ai tastat tout coumo l'Aufier. J'en ai mangé comme le Marchand de spart. C. à d. Je n'en ai pas goûté. AUFIER. Marchand de cabas, de cordes , de spart. Spart, offe , sorte de jonc qui vient d'Alicante en Espagne & dont on fait un grand usage en Provence. (Vallon des auffes)

Faire d'auffos. Signifie au figuré : être oisif, n'avoir rien à faire par allusion à la modicité du salaire que gagnent les ouvriers qui travaillent à faire des cordes de jonc.

Nousar l'aguilheto. Nouer l'aiguilette : empêcher par sortilège la con sommation du mariage. Du celt. aguilhetenn. AGUILHETO. Aiguillette : cor don ferré par les deux bouts , qui servoit autrefois à attacher , & que les Officiers portent aujourd'hui par ornement sur l'épaule. (Fourragère simple)

Semblo uno anatoumie. Il ressemble à un squelette (la peau sur les os)

Aqueou vende que de drogos. Ce marchand ne vend que de la drogue. DROGO, ou DROGUO. Drogue : nom générique des épices, terres , Minéraux &c. qui ſe vendent chez les épiciers. Drogo ſignifie auſſi une mauvaiſe marchandiſe

A coumo Brancay , que troubayo pas de plaço en galèro. Il eſt comme Pancrace qui ne trouvoit pas à ſe placer en galère.On le dit aux gens inquiets qui ne ſont bien nulle part.

Si chala. Au propre, jouir d’une magnifique perspective, et encore, se balancer à l’escarpolette. Au figuré, se livrer à tous les plaisirs imaginables ; les savourer avec délices.

Cagan dé dré. Quand un portefaix a travaillé plus qu’un cheval toute la journée, il ne peut plus lui rester aucune souplesse dans les articulations : partant caguo dé dré. (caguan non traduit !)

Attrouva lou bouen Dieou endormi. Trouver l’occasion on ne peut plus belle. A la lettre : trouver Dieu endormi et pouvoir tout se permettre impunément, tout, même ce que l’on n’oserait point, si Dieu veillait...

Fa la paoumo. Etre à l’agonie. Quelques instants avant de mourir, et même quand ils souffrent du froid, les petits oiseaux se pelotonnent dans leurs plumes, et s’arrondissent comme une paume.

Espaousso-salado. Maladroit qui n’est bon à rien qu’à secouer la salade.

Qan feri plan. Faire plan c’est se mettre d’accord avec une maîtresse. Faire agréer ses hommages et ses vœux.

Uno rageado dé boudin. Un saignement de nez.

Tira en terro. Se retirer des affaires. Tirer la barque sur le rivage, comme cela se pratique à l’entrée de l’hiver, sur le littoral de la Méditerranée , depuis l’antiquité.

Nouzo-ti lei ribouleto. Fais un nœud à tes intestins puisque tu cours le risque de ne plus manger ton soûl.

Què mangeoun pa per noun caga. Ils sont tellement avares qu’ils s’abstiennent de manger, dans la crainte de rendre par le bas ce qu’ils ont pris par le haut.

Toumba din lei jaco. Tomber dans les ganaches. Vieillir subitement avant l’âge. Perdre la boule. Rabâcher comme font les perroquets.

Ma testo es franquo dé granaio. Mon cerveau est vierge de plomb. Je ne suis pas fou. J’ai tout mon bon sens.

Faire chi. Se dit d’une arme à feu qui rate. ( Chic ) : rater. Terme de chasseur. De l'expression : ça a complètement ch... !

Tioundut, Rabattut, La cigalo l’a mouerdut. Tondu, Rabattu, La cigale l’a mordu. Expression dite entre enfants. La cigale est là pour signifier l’été, époque où l’on fait couper les cheveux courts.

Qu si gèno ven gibous ! Qui se gène devient bossu !

A d’huils de Bogo. Il a des yeux de Bogue. Lorsque, quelqu’un se faisait remarquer par la grosseur de ses yeux,

Sériés pas boueno à dototar un bouilhoun eis lapins. Tu ne serais pas bonne (capable) de donner un bouillon aux lapins. Se dit.à une fille dont l’esprit est borné.

Es poulit coumo un soou rouilhous. On dit par dérision d’un homme laid : il est poli comme un sou oxydé

Es un tableou C’est un tableau ! Te ! regardo tableou ! On dit de la fille du peuple qui n’a pas de tenue et dont le maintien est embarrassé.

A fach la semano deis sept diminches Il a fait la semaine des sept dimanches. On disait d’un fainéant

A d'aquo deis lebres, perde la memori en courent. Il fait comme les lièvres qui perdent la mémoire en courant.

Es puleou assètat qu'uno bugado. Il est plutôt assis qu'une lessive. L'on dit d'un homme qui s'assied dès qu'il rencontre un siège. 

Fais tirar ! faï ( fais tirer ! ) est le cri que les hommes de travail adressent aux charretiers lorsque leur véhicule, qui vient d 'être chargé, peut partir. C 'est synonyme de marche !

Qu'avant que se sié bouleguado, la luno oouriè fach un cartoun. On dit familièrement et populairement d'une personne peu active et difficile à se mettre à l'ouvrage : qu'avant qu'elle se soit mise au travail, on passerait un quartier de la lune.

Qu'aco li rendra pa lou bouteou miou fach : que son mollet n'en deviendra pas plus joli ; pour dire qu'il n'en sera pas plus avancé pour cela - "Ca me fait une belle jambe !" Bouteou : mollet

Sabez, brave fremo, que duvez aver un fier paquet d'armanachs " Savez-vous, bonne femme, que vous devez avoir un fameux paquet d’armanachs ", pour ne pas dire : vous êtes extrêmement vieille. Mot pour une femme bien vieille ; en guise de compliment, on disait à celle qui paraissait très-âgée. Armanach : almanach

Sies ben farot (tu es bien élégant) ; Ti manquo que la cebo (il ne te manque que l’oignon) ; on appelle ainsi la montre. En toisant bien la personne, on la complimentait en ces termes

Me n'a fach uno que tubo. Il m'a fait une méchante action : il m'a joué un vilain tour. Je me suis fait "entuber". Vient de tubar, fumer, enfumer

A mai pâti que leis chenerihos : il a plus souffert de la faim que les chenilles

Pescar un poupre. Mettre le pied dans un gachis, sur de la vilenie. Du celt. pourpr. Pourpre (Bernard-l'hermite. Piade ou piadon en Méditerranée) Pécher un pou(r)pre

Vuijha la bouffigo : pour dire, uriner;  Bouffigo : Vessie urinaire d'un animal. Encaume, pustule, ampoule. Petite endure qui se fait sur la peau. Je vais "piss.." un coup ! Je vais me vider la bouffigue ! Vuijha : vider, transvaser

( Au jourd'hui ) Ai uno bello castagno. Aujourd'hui j'ai un bel ennui. Celui qui ne se sent pas disposé au travail le dit.

Hissas li lou rastelier. Empêchez qu'il ne mange. Hissez (Enlevez) lui les dents...

Doou froumagi gras, attaquo ti oou ribas. Choisis les bords du fromage gras. Le meilleur.....

Farie rire leis mouerts. Il ferait rire un tas de pierres. (les morts..)

Fai lou bouen roumiou : Il fait le bon apôtre, mais il ne faut pas trop s'y fier.

Qu'es bouen ni par bouhi ni par rousti. On dit d'un homme qui n'est bon à rien, qui n'est capable de rien  : qu'il n'a ni force ni Vertu. Il n'est bon ni à bouillir ni à frire.

Poua à l'engrai : Se dit d'un désoeuvré sans souci, et qui est bien nourri par ses parents (cochon à l'auge)

Li fa la maro restado. Il a fait le voyage du corbeau. Aller et ne plus revenir.

Ti fara lou boutéou ben fach. Ca te fera une belle jambe (mollet)

Quu sant trèvo, sant dèvin. Qui saint hante, saint devient On devient tel que ceux que l'on fréquente.

Lou paouré a trécoula. Le pauvret est mort. Trécoula : tomber de haut en bas

Vous faren la quetto em'un panié troouca. On fera la quête pour vous avec un panier percé. Se dit ironiquement à une personne riche qui fait la pauvre.

Crésié d'avé l'heiretagi, mai poou si turca. Il pensait pouvoir toucher l'héritage..., mais il peut s'en lècher les barbes. Tourca : se torcher

Qu'a belo si touesse, que foudra qu l'y vengue. Il a beau tortiller, il faudra qu'il y vienne.

An pica su lou froumagi, l'y an douna ouno toco. Ils ont frappé sur le fromage, où ils ont fait une brêche marquante. Ils se sont pêté la sous-ventrière....

Si ven maï l'y faou, régoula leis escalies. S'il revient encore une fois, je lui fais sauter les escaliers. Régoula : dégringoler

Es encaro ben revoï par sou agi. Il est encore bien disposé pour son âge. Revoï. Bien portant.

Que rodo comm'un pouer en malaou. Qu'il (vire et) tourne comme un cochon malade. Personne qui ne peut rester en place.

Touca la paleto. Touche-moi la main. Paleto : petite pelle qui sert à l'usage de la cheminée.

Faou mai estre oousseou de champ, qu'oousseou de gabiholo : mieux vaut être oiseau des champs qu'oiseau de cage. Il vaut mieux fuir et tenir le large que de se voir enfermer. Gagiholo : prison

La fuge coumo lou diable l'aigo signado : Il la fuit comme le diable fuit l'eau bénite.

Soun pèro lou civado de tems en tems : son père lui brosse l'habit de temps à autre. Civada : donner de l' ''avoine''....

L'a dounat dins la visiero. Il lui a donné dans la visière. il la rendu amoureux.

Leis medecins an coumo leis caladaires, la tèrro cuèrbe seis fautos, Les médecins sont comme les paveurs ; la terre cache leurs fautes

Si soun dounat leis maus-encoues ; signifie, ils sont amoureux l'un de l'autre. Maus-encoues : Mal de gorge, esquinancie.

Es marquat oou B. Il est marqué au B : il est borgne , boiteux ou bossu.

A grailho vieilho noun foou oues. Les vieilles Corneilles n'ont pas beoin d'os. Il ne faut pas donner un morceau dur à une vieille personne.

 

 

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES (Suite 3)

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839 (Bibliothèque Université de Toronto)

Lou Trésor dou Félibrige Frédéric Mistral - 1878

R de la Colombière - 1868

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Vocabulaire Provençal - Français - 1785

Lou sang li bounbounegeo. Le sang bouillone dans ses veines. Leis mans mi bounbounegeoun. J'ai envie de frapper. les mains me démangent de battre. .. ! Bounbounegear, bounbouinar (Vounvounegear) signifie bouillonner.

Ben ven quand un garçoun nay ; se uno filho nay, ben s'en vai. La naissance d'un garçon annonce du bien ; si une fille nait, le bien s'en va.... Triste.....

Es espes commo un barri. Barri : Mur, rempart d'une ville. Du celt. bar, clôture, enceinte. , il est privé de jugement : c'est un idiot. C'est un mur (Rien à voir avec : il est " mûr ! ")

Fai mi un ba : Fais-moi un bisou. Ba, Terme enfantin, qui ſignifie baiser.

Si va fa mai, emplastra-lou : s'il récidive, flaquez-lui un bon soufflet. Emplastra. Souffleter. Donner des soufflets.

Quand patapan es plen l'on si paro oou ven : lorsque la panse est pleine l'on se garantit du vent sans peine.

Uno mousco l'y es un tavan : Une mouche lui est un scarabé. La moindre pierre lui est une montagne. Personne qu un rien trouble et décourage

Tavan merdassier !. Fouille merde ! De nos jours..., un bousier.

Es noou coumo un fifre. Il est neuf, novice, embarrassé de sa personne. Fifre, flûte aigüe & courte que l'on joue avec le son du tambour. 

Qu'à l'esprit pounchu coumo lou cuou d'uno tino : Il a l'esprit pointu comme le cul d'une bassine ; qu'il est pointu comme une dague de plomb. Pouchu, udo. Pointa, net. Taillé, disposé en pointe. Aigu, aigüe. On dit prov. et fig. d'un homme qui a l'esprit grossier et qui veut faire le fin. 

Aqueleis dous soun cuou & camie, ou petoun que d'un cuou. Ces deux personnes ſont liées très étroitement ensemble. Ils sont comme  cul et chemise. Ils sont comme la pête d'un cul....

Leis barjhos li couèyoun : les lèvres lui cuisent. Barj(h)o. Lèvre et par extention, bouche, langue. Marrido barjho : mauvaise langue. On dit pop. d'une personne de mauvaise grâce : Es uno laido barjho.

Quu es ben noun si bouge. Lorsqu'on est content d'une place, l'on n'en doit pas rechercher d'autres.

De la peou de l’un faudrie estranglar leis autres. Avec la peau de l'un il faudrait étrangler les autres. Lorsque des gens malhonnêtes ont participé au même méfait, ou lorsqu'ils en sont véhémentement soupçonnés , on ne manque pas de le dire.

As lou tibi soli (as -tu touché ta paye ?) ;  Nous an pagats en escaume de peys (on nous a payés en écailles de poisson). Les ouvriers appelant ainsi la menue monnaie et surtout, depuis quelques années, les pièces d 'argent.

Taiso-ti, mourre de patin ! ( tais-toi, museau de savate), ou Taiso-ti, mourniflouno ! (tais-toi, petite morveuse). A l'égard des petites filles, on est sûr de calmer leur ardeur en leur disant.

Ses lava la facho eme la servietto d'un mourou. Il s'est lavé le visage avec la serviette d 'un Maure, d 'un nègre. On le dit de celui dont le visage n 'est pas propre.

Viou de parpellos d 'agassos : il vit de paupières de pie. Si l'on veut savoir quel est le genre de nourriture d'un pauvre hère. On dit aussi : A souvent soun ventre à l'espagnolo (il a souvent son ventre à l'espagnole), c 'est-à-dire vide ; Mette pas grand caouvo dins soun fanau ( il ne met pas grand chose dans son fanal), c'est-à -dire dans le ventre.

Rascloun leis naveous Ils râclent, ils ratissent les navets. On dit de ceux qui font piètre chère ; et pour mieux marquer leur pauvreté : Fregissoun eme d 'aigo ( ils font leurs fritures avec de l'eau).

Es plus dins lou courriou Il n 'est plus dans le petit charriot de bois ou d 'osier à roulettes (youpala), dans lequel on place les petits enfants qui commencent à se tenir sur leurs pieds. On le dit de celui que l' on ne saurait tromper.

Sa çarvello a fat San-Miqueou Sa cervelle a fait Saint-Michel, c'est-à-dire : il a déménagé, parce que les déménagements se font, à Marseille, le jour de Saint-Michel. Lou marbre la petat Le marbre lui a éclaté, pour signifier aussi que son cerveau est fêlé ; ou Lou ceoucle l'a petat. Le cercle lui a éclaté, par comparaison avec les cercles des barriques qui se brisent et laissent échapper le contenu. 'Il a "pété un câble".....

Es un espouvantau de figuiero C'est un épouvantail de figuier. On le dit si les vêtements d 'un homme ou d 'une femme sont en grand désordre.

Laisso tout en dex-huiech Il (elle) laisse tout en dix-huit, pour dire en désordre, lorsqu'on ne replace pas en leur lieu les objets qu'on a dérangés , lorsqu'on n 'a pas l'esprit d 'ordre. On le dit, au reste de tous ceux qui sont négligents .

Es soun pero caga (c'est son père " (cra)chié ") ou es soun pero escupit (c'est son père craché).

Cracho-li dessus, et prego Diou que giele (crache dessus et prie Dieu qu'il gèle ). On dit à celui qui, par étourderie, a brisé quelque objet qui ne peut se raccommoder et qui, dans son ignorance ou dans un moment de distraction, cherche à en rapprocher les débris.

Tires pas lou casteou ! Tire-pas le râteau ! Ne tire-pas les crottes du nez !

Metti pas la man oou sen per un peou. Je ne me dérange pas pour peu de chose. Peou : Morpion, pou qui s'attache aux parties couvertes de poil. SEN , ſ. m. Sein, partie du corps. qui comprend les mammelles. L'on dit aussi lou sèn, pour l'uterus, du latin sinus.

Resto plus que lou niaou : il n'en reste plus que la montre ou le nichet (*). On dit proverb. et figurément d'une seule chose qui reste chez un marchand , en attendant qu'il en ait reçu d'autres de la même espèce. (*) Oeuf couvain. C'est l'œuf préparé que l'on met dans un panier au poulailler , pour engager les poules à aller y pondre. Il est en plâtre.

Mounte ti vas far pagar dissato ? (où iras- tu te faire payer samedi ? ): il répond : à Belsunço (à Belsunce) Se dit à un ouvrier qui,  par paresse, ne travaille pas ,

A leis couestos au long (il a les côtes au long), c'est-à-dire perpendiculaires au lieu d'être horizontales, ce qui empêche de se courber ; pour signifier qu'il ne veut rien faire. en disant du fainéant qui refuse de travailler.

Souvent à noouv'houros, fa enca petar la narro (souvent à neuf heures il fait encore éclater la narine) Lorsqu'on demande des nouvelles de quelqu'un que l'on attend avec impatience, d' un ouvrier surtout que l'on sait peu exact aux heures du travail.

Vai faire de gabis ! (va faire des cages !) On dit, pour se débarrasser d 'un importun.

A coumo lou dijoou ! Le curieux est toujours au mitan (a comme le jeudi, il est toujours au milieu )

A plega leis velos ! (il a plié (serré) les voiles), comme le navigateur amarré au port. Il est mort !

Taiso -ti, mourre de patin ! ( Tais-toi, museau de savate ) Se dit à l'égard des petites filles, pour calmer leur ardeur.

Patroun de Mario-Salopo ( patron de Marie-Salope) est le mauvais marin qui n'a jamais eu de commandement, par son incapacité et sa tenue négligée. On le compare à celui qui dirige le travail du bateau dragueur du Port, appelé " Marie Salope ".

Es un rasclo froumagi ! (c'est un râcleur de fromage), il râpe du fromage. On qualifie ainsi, comme il le mérite, un méchant violoniste.

Es, coumo la domestiquo de sant Labre (il est comme la domestique de saint Labre), plus pauvre encore que le saint..

Lou quecou (*) fa jugar la cantobruno ou la Tetarello (le quecou fait jouer le chalumeau). C'est lorsqu'il se sert de la pipette pour soutirer le vin sur les quais. (*) Quecou (jeune filou ), mauvais sujet qui vague sur la voie publique et, surtout, se traîne sur les quais où il vole lorsqu' il le peut. 

Siam pas au bouesc de Cugeo (nous ne sommes pas au bois de Cuges) ; Siam pas au bouesc de l' Estereou (nous ne sommes pas au bois de l'Estérel (réputé pour ses voleurs)). Se dit à celui qui veut s'approprier le bien d 'autrui.

Es un pébrier !, c'est-à-dire un marchand de poivre. C'est un riche !

Leissa lou qu'a la câgno ! : laissez-le, car il est de mauvaise humeur. Câgno. Mine refrognée. Mauvaise humeur. Mécontentement. Ennui. 

Fa coumo leis moutons, ris que d'une gaùto. Il fait comme les moutons, il " mâche " que d'un coté. Se dit d'une personne qui rit jaune. Ga(o)ùto : joue

Levo-ti d'aqui eme touteis teis fanfonis : ôte-toi de là avec tout ton attirail. Fanfoni. Mandoline. Instrument de musique. Au fig. C'est un terme que l'on dit par mépris de l'attirail des objets d'amusemens ou de récréations , etc. , dont s'entourent et se munissent les enfans.

Es ana Araou : a carga dé croyo : Il est d'Allauch : Il est chargé de craie. On dit de quelqu'un qui fait l'important : (Il y a beaucoup de carrières de craie et de plâtre aux environs d'Allauch) Attention. Dire de quelqu'un qu'il a la "croye", ne veut pas dire qu'il s'en "croit" !....

Tèsto de carabasso ! Tête de courge ! Carabasso : calebasse

Va coumo las Machouettos, toujours de nuech. Il ne va que pendant la nuit comme les Chouettes.

Es de raço de Machouetto, la clarita l'ennuegeo. Il est de la race des hiboux, il craint la clarté du jour.

Cura coum'un brus : vide comme une ruche dont on a enlevé le miel et la cire, pour dire, totalement dépourvu d'argent...

Que si sente lou cuou paihoux. se dit de celui qui se sent coupable de quelque chose. Qu'il se sent le cul "pailleux" (merdeux...)

Pacho fàcho, counscou près.  marché conclu,.... on n'y revient plus !. (Pacho : Marché)

Despassar lou chapelet. Dépasser le chapelet, défiler les grains d'un chapelet ; se mettre en colère...

L'a mai à faire à la quoue, qu'en touto la bèsti. Il y a plus à faire à la fin d'un ouvrage qu'à l'ouvrage entier. La fin est toujours le plus pénible d'un ouvrage.

Messoungiè coum'un derrabaïre de dents - Menteur comme un arracheur de dents. Va li derraboun deis mans : on le lui arrache des mains. Derraba d'argent de coouqu'un : tirer avec peine de l'argent de quelqu'un qui nous le doit. Derrabaïre : Arracheur.

 

 

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES (Suite 4)

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839 (Bibliothèque Université de Toronto)

Lou Trésor dou Félibrige Frédéric Mistral - 1878

R de la Colombière - 1868

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Vocabulaire Provençal - Français - 1785

Si parci davant meis hueils lou desparpèli : s'il paraît devant mes yeux, je lui arrache les paupières. Parpela. Enlever, arracher les paupières.

M'en poudiou pas despegouhi : je ne pouvais m'en débarrasser. Despegouhi Dégluer. Oter la glu. Se débarrasser de la glu, de la poix et de toute matière gluante qui colle, qui s'attache aux mains, etc. Au fig. se débarrasser d'un importun. 

Dessoufloura / Eifloura - Si faire dessous : Laisser tout aller. On le dit d'un malade qui ne peut plus retenir ses excrémens. Es ben maou, si fa dessous : il est très-mal, il laisse tout aller sous lui. Coumenco a si fa dessous : il en est au point de laisser tout aller sous lui.

(Il n'a) Ni coquo, ni moquo : ni feu, ni lieu. La coquo, dans les ménages ruraux, est un corbillon en osier cloué sur la table de la cuisine et contenant le gobelet qui sert à toute la famille pour boire. La moquo est le roseau appendu au plancher (plafond), et servant pour y accrocher le calen (veilleuse à huile ou graisse).

As un ventre coumo uno saupo : Tu as un ventre comme celui d 'une saupe, car ce poisson passe pour se nourrir de toutes les impuretés de la mer. On dit à celui dont le ventre est proéminent : 

Gautos de Dindos ! : joues de dinde (*), en voyant un homme âgé, on faisait observer qu'il avait leis Gautos pendoulentos (les joues pendantes) , à cause des sillons tracés par l'âge. (*) cet animal a en effet à la tête des plis bien marqués.

Escounde teis pelingantos ! : cache tes chairs molles et pendantes. On le dit à une femme un peu trop découverte.

Soun de coous d 'arnos ! : ce sont des coups (piqûres) de teignes !  (ou de mites ) Lorsqu'une personne âgée se plaignait d 'une douleur ou de quelque raideur dans les membres, on la consolait en lui disant . Cela veut dire aussi que l'on n 'a pas été sage dans sa jeunesse...

Lou v 'aquit eme sa chouilho ! (*) le voilà avec son " préféré ".On le dit d 'un ami qui a des " préférences " pour un de ses amis et qui est souvent en sa compagnie :  (*) La Chouilho est le morceau préféré d'une côtelette dont on a ôté la côte et la graisse.

A trent'ans eme lou chechou ! se dit d 'une femme assez avancée en âge et qui cherche à se rajeunir : ( elle a trente ans et le surplus ! ).

Es rem ; sabes que leis fremos an sept peous : ce n 'est rien ; vous savez que les femmes ont sept peaux. Losqu'une de ces femmes a reçu quelque coup , éprouvé une écorchure, dont elle se plaint, on la console en le lui disant plaisamment. Parfois : Leis fremos an noou peous (les femmes ont neuf peaux)

Es ben niegre, es pas estounant, es naisçut lou jour que lou negre de fum ero en flours :  il est bien noir ; ce n 'est pas étonnant, il est né le jour où le noir de fumée était en fleurs. en montrant quelqu'un dont le visage n 'est pas de couleur claire.

T'an gasta toun trin. On t’a bouleversé ton ornière. Rien a voir avec " engatser".....

Lou trentun. (Patois Marseillais) Nom donné aux vêtements du dimanche et des fêtes carillonnées. Rien à voir avec " Être sur son "Trente & un ! "

Ma testo es franco dé granaio. Mon cerveau est vierge de plomb (grenaille). Je ne suis pas fou. J'ai tout mon bon sens.

A lei piarre. Il a des espèces. Expression détournée qui a donné : avoir des "pierres"... de la "caillasse" ! avoir du "pognon" ! (Piarre : Pierre)

Uno chouno. Un plongeon. De là, l'expression " Tu m'as chouné " Tu as fait semblant de me noyer ! "

Qu pisso clar, fa la figuo oou mègi. Qui pisse clair, fait la figue (nique) au médecin.

Semblo tout clouet , mai. . . . Cela paraît facile, mais. . . Clouet : plain, plat...

Se faire tirar l'aureilha, Se faire tirer l'oreille, s'exécuter difficilement, êlre lent à payer. Cette façon de parler vient de ce que chez les Romains, l'huissier saisissait par l'oreille le débiteur récalcitrant et le coduisait en prison.

Pengear l'aurelha ou aver l'aureilha bassa. Avoir l'oreille basse, être inquiet, abattu

Leis aureilhas me sibloun ou me cornoun, Les oreilles me tintent. On parle de moi.....

Avalaria un buou ame seis banas, Il avalerait un boeuf avec ses cornes. Il avalerait la mer et les poissons. Avalar sensa mastégar, gober.

Laissez pas tant cridar aquel enfant lou farez avalar, Ne laissez pas tant crier cet enfant vous lui ferez gagner une hernie. S'avalar,  Contracter une hernie en faisant un effort.

 A un babot dins lou cap, Il a un grain de folie. Babot ou babota, la fève ou chrysalide du ver à soie , d'où sort ensuite l'insecte parfait.

Nous pourtam pas de boudins. Nos chiens ne chassent pas ensemble ou alors, nos flûtes ne s'accordent pas (au large !...)

Me siou bricoulat lau ped, Je me suis foulé le pied, je me suis donné une entorse au pied. BRICOLAT, ADA, (bricoulâ, âde). De bricolar : retourner.

Faire cantar leis dents, faire grincer ou craquer les dents. Grelotter de froid. Cantar : sonner.

A lou diable as carnavelas, il a le diable.au corps. Carnavela : cervelle

Se carrar coumo un chafre (dindas). Se carrer, marcher avec un air d'importance, d'ostentation, d'arrogance, se mettre à l'aise, se pavaner comme un dindon

Qu a beou nas a beou cas. Beau du nez, beau du ... (membre viril) Se dit aussi : beou du nas, beou du " bas ". Issue du Latin : Noscetur ex naso quanta sit hasta viro. On sait par le nez quelle est la taille de la " lance " d'un homme

Estre as mauvas, être enterré ; Fer malvas,signifie la même chose. Ce dicton, tient à ce que Ie mauves abondent dans les cimetières. Fumer les mauves...

Vendemiar avant las cridas, s'unir avant le sacrement. An fach las cridas, on a publié les bans.

Lun deis uei, lun doou couar Loin des yeux, loin du coeur

Amitié dé riche, escalié dé veire Amitié de riche, escalier de verre

Qu lenguo a, à Roumo va. Qui langue a, à Rome va.

Qu voou un bouen bouaro, qué si lou prengue, On n'est jamais si bien servi que par soi-même Qui veut bien boire, se serve..

Qu poou pa porta, tirasso ! Qui ne peut porter, le tire !

Qu pito fa gavagi. Grain à grain, le jabot de la poule s’emplit. Petit à petit, l'iseau fait son nid. Qui picore finit par se gaver....

Eme lei galino s'apren à estrapia. Avec les poules on apprend à gratter la terre On apprend à hurler avec les loups.

La peiro toumbo toujou oou clapié, La pierre tombe toujours sur un tas (de pierres)

Entre la pouarto é la paré, li foou jamai métré lei dé. Entre la porte et la paroi il ne faut jamais mettre le doigt. : Entre l’arbre et l’écorce,.....

Oou pu aou mounto la mounino, oou mai mouestro soun cuou. Plus la guenon s’élève, plus elle montre son derrière. (mounino : singe, guenon)

Escoubo novo fa beou soou, Balai neuf fait beau sol. Tout ce qui est nouveau semble beau...

Qu voou, li va, qu voou pa, li mando,  Qu voou un bouen bouaro, qué si lou prengue,  On ne fait bien ses propres affaires que soi-même. Que ça aille ou pas, je le prends quand même....

Chasque oousseou, soun nis es beou. A chaque oiseau, son nid est beau

Quan sia neissu pounchu, poudè pa mouri carra. Quand on est né pointu, on ne peut pas mourir carré.

Quan ploourié dé merdo, t'assoustes jamai en presoun !... Quand il pleuvra de la m...., ne t'abrites pas en prison

 

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES ( SUITE 5 )

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839 (Bibliothèque Université de Toronto

Lou Trésor dou Félibrige Frédéric Mistral - 1878

R de la Colombière - 1868

Vocabulaire Provençal - Français - 1785

Victor Gélu - (Certaines expressions, qui sont de l'Auteur, sont traduites dans ses Oeuvres. Les mots ne se trouvent (à quelques exceptions près), dans aucun dictionnaire de "Patois Marseillais", car il n'en existe PAS..

 Santibèli ! Cerveau de plâtre ! Testo dé gi ! Figurément

Dei simagrèio oou poussieou Va qu’un pas. Des simagrées imbéciles, ( des pratiques niaises à la sentine, au cloaque ), aux turpitudes ignobles, il n’y a qu'un pas.

L’uei dé buou qu'a visto su la mouar. L'oeil de boeuf qui regarde la mort....La terrible lunette de la guillotine.

E pui maï ! Et puis encore !

Perdre l'estèlo. Perdre de vue l’étoile polaire. Au figuré, perdre la raison. Divaguer, partir en biberine...

Parlo qué pinto.  il parle de telle manière, il s’exprime si bien que l'on voit des yeux ce qu'il dit, absolument comme s’il le peignait....

Vai ti fa sorda ! Va te promener !...

Tua lou verme. Tuer le ver. Manger un morceau debout sur le pouce, le matin, en sautant du lit. Nos paysans soutiennent, non sans raison, qu'il n’y a pas de vermifuge souverain comme cette bonne habitude ; surtout lorsque, ainsi qu’ils le pratiquent, elle consiste à se lester amplement de gros oignons crûs et piquants, accompagnés d'un certain nombre de gousses d’ail.

Badavi coumo un limber. Bader comme un lézard.

Si relacha lei cervèlo. Se fatiguer l’imagination au point de se donner une hernie au cerveau.

Si soun licheta lei cervèlo. Ils se sont bêché la (les) cervelle(s). ils se sont martelé le cerveau.

Sente qu’entro(u)no. Ca pue à vous foudroyer. entrouno : empuantir

Planta un borni. Planter une borgne (borni). Faire un somme. 

Inquié coumo un amoulaire. Inquiet comme un rémouleur. Celui qui s'agite,qui se trémousse comme un rémouleur voulant faire tourner sa meule. Au figuré, esprit chagrin que l’ambition et les soucis dévorent et qui ne peut trouver du calme nulle part.

Rescourchi soun batistèri. Raccourcir, rogner l’extrait de l’acte baptistère. Dissimuler l’âge.

Toumbarié doou clouchié deis Acoulo qué farié pa dinn ! Il tomberait du clocher des Accoules, qu'il ferait pas "ding" !... (Il est ivre mort !)

Ei pu fin, lei braio li toumboun. Et au final, les braies (pantalons) tombent aux plus délurés. Les plus malins font des bévues. Tout bon cheval bronche

Es la pasto dé Gèno. Il est bon comme le bon pain. Comme la pâte de Gênes, dont on fait les vermicelles les plus estimés.

Lou Carrosso san plu. Le carrosse incomparable. C'est le nec plus ultra !

Miegeo-blessuro ! Moitié d’avorté ! (Blessuro : Avortement)

Es pa beou cé qu'es beou, es beou cé qu'agrado. N’est pas beau ce qui est beau, mais bien ce qui plaît.

Faire leis usso. Regarder de travers.Faire la moue (usso)

Estira la guèto ! Étire la guêtre ! Allonge le pas !

Si meno bru. Le bruit court. On raconte....

Dé souleou su lou pies à vou fa veni lei sourniero. Des soleils (bijoux, médailles...) sur la poitrine, à vous en faire devenir aveugle...

An gita lou goume. Il a jeté sa gourme. Il est devenu viril et fort. (Gourme bave des jeunes chevaux qu'on empèche de sortir du museau au moyen d'une chaînette - gourmette)

Métré testo souto. Travailler avec ardeur, sans répit ; sans même lever la tête. (Souto : par dessous)

Ni per bouï, ni per resti, ni per fregi. C'est ni à bouillir, ni rotir, ni à frire. Ca ne vaut rien !...

Voueli métré qué. Admettons que, ou je veux bien admettre que.

Chascun per sei biasso. Chacun pour sa peau. Chacun pour soi ! (Biasso : besace)

Pa touca doou pet oou soou. Ne plus toucher terre. Être dans l'allégresse. Ne plus toucher les deux pieds du sol.

Mi n'espaoussi. Je m’en lave les mains. J’en secoue la poussière de mon habit.

Ana fa dé gabi ! Allez vous promener..! Il en est de même pour : Embraia dé santoun ! embrayer, vêtir les petites figurines en terre de la crèche pour la Noël

Foudra qué s'en fretoun lou mourre. Il faudra qu’ils s'en frottent le museau. Il faudra qu'ils s'en passent.....

Dansa davan l’armari. Danser devant l'armoire. Avoir les dents longues quand le buffet est vide.....

Foou parti d'à pas per arriba jus. Il faut partir du bon pied pour tomber d’aplomb.....pour arriver juste à point.

Si-ou-plè, S’il vous plaît.

Sansoun derabo farigouro. C'est Samson qui emploie toute sa force surhumaine pour arracher un brin de thym. C'est la montagne qui accouche d'une souris

Lei pousso li rageoun. Ses mamelles sont trop pleines. Elles coulent d’elles-mêmes sans pression ni succion. Elles débordent. Sert à exprimer une surabondance de biens. (Les tétons lui coulent)

La joueinesso qué vou coucha. C'est la jeunesse qui vous pousse vers la tombe.

Aquelo empeguo ! Littéralement : celle-là colle ! Elle est bien bonne !....Ca alors !

Sé caouquo fouero Viero Fouler hors de l'aire. Fouler les gerbes de blé par un cheval qui est sorti hors de la zone de battage. Être hors de propos, hors de la question.....

Ce que leis hueils noun vien, lou couer noun doou. Le cœur ne désire pas ce que les yeux ne voient pas. L’on ne désire pas ce que l’on ne connait pas

Vai tout soulet à l'abeoura Il va se soûler à l'abreuvoir. On le dit de quelqu'un qui aimé à boire

Bans ordouna lou médecin, Quand es au bout de soun latin. La cure est prescrite par le médecin, quand il ne sait plus quoi faire....

Pagar ame de mouneda de singe, ame de cambadas, payer en monnaie de singe, en. gambades. L'origine vient d'un des articles du tarif fait par Saint Louis, pour régler les droits des péages que les jongleurs ou farceurs payaient à rentrée de Paris, où il est dit, que les jongleurs ne payeraient rien pour l'entrée de leur singes, mais qu'ils les  feraient jouer et. gambader devant le péage.

Es a dire, c'est-à-dire

Mi va saupres dire, vous m'en direz des nouvelles

Es pas per dire, c'est pas peu dire, ce n'est pas pour m'en vanter

Vouas dire ? cela se peut-il ? est-il possible?

Vau pas lou dire, il n'en vaut pas la peine

Que voou dire aquot ? qu'est-ce que cela signifie ?

Aquit lha pas à dire, il n'y a pas à dire

Qu'auqu'un m'oou disia, j'en avais un pressentiment

Coumo disia l'autre, comme dit l'autre

Es de doux dires, il a deux paroles,

Son dit et son dédit ; dire d'oc, direde noun, consentir, refuser

Sensa dira quand vauni quant cousta, sans dire pourquoi ni comment

Me siou laissai dire, j'ai souffert qu'on me dit.

Qu quita fabre per fabroun, Perde soun ferre et soun carboun. Celui, qui pour un mauvais, quitte un bon forgeron, veut perdre en même temps, son fer et son charbon       

DICTONS ET EXPRESSIONS POPULAIRES ( SUITE 6 )

Expressions choisies, tirées du Dictionnaire Provençal-Français

J-T Avril - 1839

Lou Trésor dou Félibrige Frédéric Mistral - 1878

R de la Colombière - 1868

Honnorat - Vocabulaire Provençal - Français - 1846

Victor Gélu - (Certaines expressions, qui sont de l'Auteur, sont traduites dans ses Oeuvres. Les mots ne se trouvent (à quelques exceptions près), dans aucun dictionnaire de "Patois Marseillais", car il n'en existe PAS..

Qu te guigna, guigna lou, menace pour menace. regarder du coin de l'oeil, (Guinchar ; montrer au doigt ; désigner ; donner a entendre ; faire mine' de frapper) 

Fai coumo lou chin de Jean de Nivela, s'en vai quand l'on l'appella. Il fait comme le chien de Jean de Nivelle, qui s'en va quand on l'appelle. En fait l'expression est fausse. Il faut dire "ce chien" au lieu de "le chien". Voir son histoire.

Cadun a sa marota, chacun à sa folie. De marotte pour merot(t)a, ( petite  mère ), nom qu'on donne à une tête bizarre; placée au bout d'un bâton- et accompagnée de grelots, qui servait de sceptre dans la fête des fous.

Ce qu'un mouine deou oubservar, es de tout prendre et ren dounar. Ce qu'un moine doit observer : c'est de tout prendre, et rien donner.....

Jamais gros nas a gastat figura. Jamais gros nez n'a gâté une figure

Ame lou temps et la palha, leis nespous se maduroun. Avec le temps et la patience on vient à bout de tout

Noublessa es un' aiguagna, si vertu noun l'accoumpagna. La noblesse ne serait que rosée, si la vertu ne l'accompagnait.

Noublessa sensa argent es un calen sensa  oli. Noblesse sans argent est un calen (petite lampe) sans huile.

Qu voou si faire messongier, si fasse devinaire de temps. Qui veut faire le menteur, devine le temps

La pluma doou médecin es un couteou d'assassin. La pluma doou proucurour es un couteou de vendumi. La plume du médecin est un couteau d'assassin. La plume du procureur est un couteau de vendangeur

Faire una ceca. Demeurer trop longtemps dans un lieu. Ceca : (céque). Cayes, rochers à fleur d'eau.

S'accordoun coumo lou chin et lou cat, S'accorde comme chien et chat ;  pourdire qu'onne s'accorde pas.

Ai près (ou gagnât) l'escourcha, j'ai passé par l'accourci, ou raccourcissement. Le raccourci

Fai ben lou fin, ma l'ai ben accoutat, il fait bien le fin, mais je l'ai bien dupé. Accoutar : accrocher, attraper

Pescar en aigua troubla, pescar en agua turbia. Agir sans connaissance de cause, pêcher en eau trouble, profiter du désordre.

Nadar entre doues aiguas, Nadar entre dos agùas. Nager entre deux eaux, ne se prononcer ni pour, ni contre. Pourtar d'aigua à la mar. Faire une chose superflue. Porter de l'eau à la mer ou à la rivière. Faire d'aigua clara, Faire de l'eau claire, échouer dans une entreprise. Fau jamai dire d'aquesta aigua noùn beourai. Il ne faut jurer de rien, ni dire fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Vaupas l'aigua que beou. Il ne vaut pas l'eau  qu'il-boit, ou il ne vaut pas le pain qu'il mange. Menar l'aigua a soun moulin, elevar agua à su molino. Faire venir l'eau à son moulin, ne travailler que pour soi, ne penser qu'à soi.

Qu de res noun se mescla, de tout a pausa. Rien ne trouble la paix de celui qui ne se mêle de rien.

A bon appétit noun fau sauça, A bon appétit, point de sauce. A bon appétit noun fau moustarda, A bon appétit, point de moutarde. Lou milhour aliment es l'appétit, Le meilleur aliment est l'appétit.

Diou vous ause. Dieu vous entende ; j' en accepte l'augure.

Te crebi coumo un babi, je t'écrase comme un crapaud. (un hibou, selon le département)

S'en poou licar leis babinas, il peut s'en torcher les babines.

Aquot vai coumo rampau à bacoun. Cela vient comme mars en carême.  Cela va comme le laurier au lard.

Confessar un liech. Sabouler un lit, c'est le faire à la hâte et négligemment

Resouna coumo un tambour bagnat, il raisonne comme un coffre. (Comme un tambour mouillé)

Bans ordouna lou médecin, quand es au bout de soun latin. Les bains sont prescrits par le médecin, quand il est au bout de son Latin....

Fai de blad de luna, Lorsqu'une femme vole son mari ou qu'elle lui est infidèle...

Crida coumo un borni qu'a perdut soun bastoun, il crie comme un aveugle qui a perdu son bâton. (Borni : borgne)

La carn me ven en odi, j'ai de la répugnance pour la viande. Me venez en odi, vous m'ennuyez ou vous commencez à m'ennuyer. Odi : Horreur

Si boulegaria pas per cinq soous, il ne remuerait pas pour beaucoup.

Qui a la cara magra e jauna es artificios e ienginhos. Celui qui a figure maigre et jaune, est artificieux et rusé. Cara : figure, aspect...

Catacan m'es vengut en testo, qu'aujourd'huiero voustro festo. Tout-à-coup, il m'est revenu, qu'aujourd'hui, c'est votre fête.

Se quarrar coumun chafre. Se panader comme un coq (une queue)

Faire sautar leis cervelas. Faire sauter la cervelle.

Jou crese gaire eis changeament subit, L'on quitta pas soun caractero, coumo l'on quitta un vielh habit. Je ne crois guère au changement subit. On ne change pas son caractère comme on change un vieil habit.

Changear soun buou per un ase, Faire un échange désavantageux. Changer son boeuf pour un âne.

Qu'a huetant'ans eme lou chechou. Qui a quatre-vingt ans et le par-dessus.  (chechou : et même plus)

Dins l'esfrai que leis a près, an counchat toutei seis brayes. Dans la peur qui lui prit, il a sali tout son pantalon. Couchar : salir gâter, tacher

A soun cymolle Diou t'a heyt. A son moule, Dieu t'a fait Heyt (fach) fait

A cantar, rire et dansar, l'esprit poou pas mau pensar. A chanter, rire et danser, l'esprit ne peut pas penser à mal.

Dourmir coumo un viel deoute. Dormir comme un loir, ou comme un sabot. Déoute : dette

Des larmos barrem lou dousilh. Des larmes fermons le robinet. Ne pleurons plus.

Que qu se lauso s'embrutis. Quiconque se loue (vend), se souille

 

FRANCÏO

Qui parle d’habitude le français avec l’accent du Nord.

Le Francïo est souverainement antipathique au Marseillais pur sang. Il n’y a guère que le Génois qui lui inspire une aversion plus grande, et après le Gavot (*), c’est encore le Francïo qui lui paraît le plus ridicule.

À la vérité le Francïo rend avec usure au Marseillais haine et dédain. Au reste, depuis 1832, les choses ont bien changé : les vieux Marseillais sont maintement débordés par les Francïo: et ce mot n’a presque déjà plus cours, sauf dans quelques ruelles aux environs de l’Oratoire.

(*) Originaires des Alpes

Source : Google - Victor Gélu

La semaine

En Provençal, les jours de la semaine se prenonçaient de la même façon qu'on le dirait en "verlan" de nos jours.

Ainsi :

Dimenche : premier jour de la semaine, consacré au service du Seigneur

Dilun : deuxième jour de la semaine (dies lunae)

Dimar : troisième jour de la semaine (dies martis)

Dimècre : quatrième jour la semaine (dies mercurii)

Dijoou : cinquième jour de la semaine (dies jovis)

Divendre : sixième jour de la semaine (dies veneris)

Dissoto : septième jour de la semaine (sato, sandré)

Source : Dictionnaire Provençal-Français J-T Avril - 1839 (Bibliothèque Université de Toronto)

A noter que le calendrier de Frédéric Mistral joint, est mis aux normes du républicain. La semaine débute un lundi.

Les mois se disaient :

Janvié (Janvier - 1785)

Fébrié (Fébrier - 1785)

Mars

Abrieu (Abrieou - 1785) (*)

Mai (Mai - 1785)

Jun (Jhun - 1785)

Juliet (Juilhet - 1785)

Avoust

Sétembre (Settembre - 1785)

Outobre

Nouvembre (Nouvèmbre - 1785)

Désembre (Décembre - 1785)

(*) Le mois d'Avril était le second de l'année Romaine, qui commencait en Mars, et qui n'avait que dix mois. Numa ajouta les deux mois de Janvier et Février. Avril se retrouva quatrième.

Origines des dialectes de la Provence du Sud-Est

Chronologie à partir des langues d'origines :

Ligurienne, (*) (liguro-celte)

Grecque,

Latine,

Barbares, (**)

Romane,

Provençale,

Française

(*) Langue primitive, issue de la Ligurie (province de Gènes). Langue mèlée à la Celtique, en usage chez les premiers habitants des "Gaules".

(**) Langues issues des Francs, Bourguignons, Slaves, Lombards, Saxons, Sarrasins, Wisigoths...

Mots demeurés dans le Provençal (échantillons)

Liguro-celtique --> Provençal :

Poutargo --> poutargo (caviar)

Grec --> Provençal :

Boridia --> bourrido (soupe de poissons à l'ail)

Cheiloter --> chilet (sifflet de chasse)

Évohé --> évohé (*)

Guios --> goï (boîteux)

Kampos --> ganchou (croc) (utilisé par les dockers)

Ochetos --> ouïde (tas de pierres)

Phrygo --> fregir (frire) (chichi frègi)

Strangizo --> strancinar (se consummer) (être tout "estranciné")

Sypidion --> supioun (petite sè(i)che)

Té --> tiens (**)

Tomos --> Tron (tonnerre)

NB. Afin d'éviter la présence trop "voyante" du Grec dans ce qui devait devenir la langue Provençale, la lettre"K", à quelques exceptions près (noms propres....), a été remplacée par "Qu" dans la presque totalité des mots. Eskeira -->Esqueira (Dic. Provençal - J-T Avril)

Une liste (non exhaustive) complémentaire de mots provençaux issus du Grec figure à la rubrique " Bibliographie "

Latin --> provençal

Aqua --> aïgo (eau)

Allium --> aillet (ail)

Apium --> api (celeri)

Arripere --> arrapar (saisir)

Condere --> escoundre (cacher)

Dies --> di (jour)

Spica --> espigo (épi)

Gaudium --> gaou (joie)

Jacere --> jas (étable)

Moles --> mouloun (amas)

Paganus --> pacan (rustre, paysan)

Palus --> palu (marais)

Sal --> saou (sel)

Salus --> salut (santé)

Turdus --> tourdre (grive)

Urtica --> ortigo (ortie)

Vesper --> vespre (soir)

Barbares :

On notera que la presque totalité des mots arabes et turcs utilisés, sont demeurés dans le langage courant : Artichaou, almanach, magasin, masquo, assassin, caravano, mousseline, bazar, carat, café, safran,.....

Source : Google - La Provence, Usages, coutumes idiomes - Henri Oddo - 1902.

(*) Cri des anciens marseillais dans les réjouissances publiques. Ce mot est parfois utilisé de manière détournée comme pour  appuyer une assertion Il est, comme d'autres mots antiques, intraduisible (Abba, alléluia, amen, maranatha, hosanna en araméen) ou certains, en grec ancien . Il marque le contentement. Il prend à témoin (les) Dieu(x).

A ne pas confondre avec eh voué ; (et-vou(h)i) (Nouveau dic. Provençal 1823 - adv., ou part. affirm.) ; (et-voui).  (Dic. Prov. J-T Avril 1829) ou oi (cf. ouhi, vouhi) Dic. Provençal François - J-C Achard -1785......

(**) Parmi ces mots grecs, il n'en est aucun qui soit plus en usage que . Ce mot est à tout instant dans la bouche des Marseillais. Il se rencontre avec un sens identique dans le provençal et dans Homère. Il est très expressif et ne peut se traduire littéralement en français. Il exprime à la fois l'étonnement, l'admiration et le doute. J'engage les Marseillais à le conserver dans leur langage imagé et expressif. Il y a des mots qu'on ne remplace pas, est de ce nombre.

Songez que les héros d'Homère, l'employaient non moins fréquemment que les Marseillais de nos jours ; on n'ignore pas que les poèmes homériques sont écrits dans le dialecte ionien que parlaient les fondateurs de Marseille. Méry disait que s'il avait été de l'Académie Française, il aurait proposé à la docte assemblée d'introduire dans le français divers mots provençaux qui n'ont pas d'équivalents dans cette langue. était du nombre de ces mots. Je crois que c'est altérer une langue que d'y introduire des mots nouveaux. En voulant l'enrichir on l'appauvrit.

. Tiens, impératif du verbe teni.

Source : BnF - La Provence artistique - 1882 - AIMÉ DY

Té !

Source : Marcel Pagnol - La Trilogie - La Partie de Cartes

" VÉ " - DICTIONNAIRE PROVENCAL - JT AVRIL

MANILLE & JEU DE L'HOMBRE

SECRET D’HISTOIRE

Le jeu de la Manille, contrairement aux explications données par les « Encyclopédies de référence », n’est pas d’origine Espagnole. Il y a confusion avec un jeu dit « Jeu de l’Hombre » (*)

Le jeu de la Manille tire son origine d’un jeu créé sous Louis XV. Jeu appelé « Jeu de la Comète ». Il se joue de 2 à 5 joueurs avec 52 cartes. Le jeu à deux n’est pas très intéressant.

Le jeu est mélangé par un joueur, puis coupé par celui à sa gauche. La donne des cartes se fait par la droite, trois par trois ou quatre par quatre. Lorsque la distribution est réalisée, la première Manille est le 9 de carreau ; carte qui peut se changer selon que celui qui l’a en main, tour à tour, en roi, dame, dix…., ou toute autre.

( *) Le « Jeu de l’Hombre » se joue à 2, 3, 4, 5 joueurs, comme la « Manille ». Il se décline en : « Hombre à Deux », « Hombre à Trois », « Jeu de Quadrille « (jeu à Quatre) (**), « Quintille » (Jeu à cinq).

Il y a quatre manilles au début du jeu : cartes noires : Deux de PIQUE & de TRÈFLE ; cartes rouges : SEPT de CŒUR & de CARREAU. Le jeu est composé à l’origine de quarante cartes. En France, il se joue avec cinquante deux, dont on enlève les dix, neuf et huit.

Dans le film "Marius", à la fin de la partie, César propose à Monsieur Brun, resté seul, de jouer à l’ " Écarter ". C’est l’une des "variantes" du jeu de l’Hombre . Les cartes se donnent trois par trois.

(**) On notera que dans la partie de cartes de « César » ( 1936 ), Monsieur Brun donne les cartes (quatre par quatre) sans les faire couper par sa gauche (ni par le docteur Félicien Venelle, qui ne joue pas, ni par Félix Escartefigue qui fait le quatrième. Les cartes (découvertes à la fin), seront données aussi à Panisse, troisième, absent….

Le jeu, tactiquement difficile à ses débuts, a largement été modifié. Durant la partie, il est annoncé plusieurs manilles (les DIX), ainsi que les manillons (les AS) dans chacune des couleurs...

Le règles du jeu de manille actuelles sont parfois des mélanges de belote, manille, jeu de l'Hombre.....

NB. Dans le « Jeu de l’Hombre », le joueur qui possède deux as rouges annonce qu’il a les « Yeux de Grand-mère »

Source : Archive.org - Académie Universelle des Jeux - T1 - 1773

Étude des patois méridionaux

Achard. — Dictionnaire de la Provence et du Comté Venaissin..., par une Société de Gens de Lettres. Marseille, 1785-1787. 4 vol. in-4o. Les tomes I et II comprennent un vocabulaire français-provençal et provençal-français dû à Achard.

Avril (J. T.). — Dictionnaire provençal-français et français-provençal. Apt, 1839-1840. 2 vol. de x-481, 152 p.

Fourvières (Xavier de). — Lou Pichot Trésor, dictionnaire provençal- français et français-provençal. Avignon, 1902. xxiv-774, 204 p. pet. in-8°.

Garcin (M) — Le nouveau Dictionnaire provençal-français, précédé d'un abrégé de grammaire provençale - française et suivi de la collection des Proverbes provençaux. Marseille, 1823. Pet. in-8°, 385 p. C'est la 1ère édition du Dictionnaire provençal de Gargin (Et.) ; cf. supra.

Garcin (Et.). — Dictionnaire provençal-français. Draguignan, 1841. 2 vol. in-8° de vi-560, 534 p. Cf. infra, M. G.

Honnorat (J.). — Dictionnaire provençal-français ou Dictionnaire de la Langue d'Oc ancienne et moderne, suivi d'un vocabulaire français-provençal. Digne, 1846-1847. 3 vol. in-4°.

Honnorat (S. J.) — Vocabulaire français-provençal. Digne, 1848. In-4° de vii-184 p.

Oddo Henri - La Provence Histoire Usages Coutumes Idiomes - 1902 (source : Google)

Pellas. — Dictionnaire provençal et français..., par le Père Sauveur-André Pellas, religieux minime. Avignon. 1723 ; in-4°, 326 p.

Sources : Archive.org - Pour Étudier les Patois Méridionaux - Joseph Anglade - 1922

 

Secret d'Histoire

CRAPAUD !

Dans " La Gloire de mon père ", de Marcel Pagnol, Le père (Joseph) interpelle à plusieurs reprises  son fils (Marcel), en le traitant de "crapaud". Les explications qui suivent éclaireront sans nul doute, lectrices et lecteurs.

Le texte qui suit est extrait de l'ouvrage :

" ENFANT "," GARÇON "," FILLE "

DANS LES LANGUES ROMANES

ÉTUDIÉS PARTICULIÈREMENT

DANS LES DIALECTES GALLO-ROMANS

ET ITALIENS

ESSAI DE LEXICOLOGIE COMPAREE

PAR

IVAN PAULI

1919

" Nous avons étudié plus haut, quelques mots, qui, au premier coup d'œil, paraissent fournir des exemples de la métaphore " crapaud " --> " enfant "', tandis que, en réalité, ces deux sens doivent remonter à une origine commune, à un mot désignant quelque chose d'informe.

Les langues romanes offrent en outre un bon nombre de dénominations d'enfants, qui reposent sur une comparaison réelle entre un enfant et un crapaud.

L'exemple le plus typique nous est fourni par le wallon crapaut—crapaute, qui, dans certaines régions, est le terme courant pour " garçon ", " fille ".

L'amélioration complète du sens de ce mot est attestée par le fait que crapaute signifie aussi " amante ", " bonne amie ".

Crapaud se retrouve dans le langage populaire et familier de Paris, appliqué à un gamin  ou à un petit homme laid, et dans plusieurs patois. On l'a relevé à Saint-Pol, en Suisse romande et à Montjean (Anjou) au sens de " gamin ", " marmot ", " moutard ".

Dans le Midi il a une nuance marquée de mépris: provençal. grapaut, languedoc. grapaôu (diminutif : grapaïoù), béarn. crapaut (crepaut) signifient tous " drôle ", " polisson "; le béarnais en a tiré crapaute (crepaute) " petite fille insupportable ", " drôlesse "; le collectif grapaudaio (béarn. crapautalhe, carpjautalhe) veut dire " tas de crapauds, de drôles ".

A côté du diminutif crapautin " garçonnet ", qui se rencontre à Saint-Pol et en Suisse romande, il y a un dérivé irrégulier, " crapoussin " qui, dans le langage populaire, se dit d'une personne courte, grosse et mal faite, et qui, dans plusieurs patois (rouchi, picard, normand, berrichon), s'applique aussi aux enfants, mais toujours avec un sens de mépris. Il en est de même des dérivés angevins crapasson, crapuchon, crapichon. Rolland  relève encore crapion, crapàyon (Avon, Seine-et-Marne), et crapouya (Marne) " crapaud ", au sens de " enfant ".

Les autres termes de ce genre qu'on trouve dans le domaine français, semblent être d'un emploi beaucoup plus local.

Dans les Alpes, on appelle, en bien des localités, le crapaud habi ; parfois ce mot s'emploie (à côté de crapaud) pour désigner un crapaud de petite espèce. Comme dénomination d'enfant, ce mot paraît avoir toujours une nuance péjorative. D'après Chabrand et Rochas d'Aiglun, il signifie, dans le patois du Queyras: " petit enfant étourdi ".

Mistral le traduit par " babouin ", "bambin ", (*)

Azaïs par: " crapoussin ", " babouin ", 'crétin "."

Source : Archive.org

(*) Source inconnue donnée par I Pauli.

A noter :

- dans " Lou Trésor dou Félibrige ", Mistral met ce mot à " Grapaud ". Grapaud, crapaut, crapaud, crapaut, crapal, crapard. Homme trapu, drôle, polisson. Il mentionne aussi : grapaudaio, grapaudalho : Tas de crapauds, marmaille, troupe de petits enfants

- dans l'intimité familiale du film "La Gloire de mon Père", le père (Joseph) appelle son fils Marcel !

Crapaud

Source : La Gloire de mon Père. Film d'Yves Robert - 1990 - extraits

CRAPAUD ?.... ou TE(S)TARD ?

La lecture des différents dictionnaires provençaux nous apprend de biens curieuses définitions, pour grands nombres de mots ; sens qui ont souvent été détournés de leur signification première.

Prenons le mot "crapaud" utilisé par le père de Marcel Pagnol. Certains, comme lus précédemment, y ont trouvé une origine bien peu flatteuse, dévalorisante même. Il y a fort à parier que c'est sous le ton badin que Marcel Pagnol le fait dire à son père.

Il aurait pu mentionner dans son script une expression provençale voulant dire la même chose : " Testard ".

Testard, ou tétard : animal pas tout à fait formé (*) ; ce qui rejoint les définitions précédentes de petit animal informe.

Or, il se trouve que ce mot est issu de l'association de DEUX mots provençaux ; chacun voulant dire séparément :

Teste (ou testo) : tête

Aze (ou ) : âne.

Mais alors, la tentation d'insérer un mot provençal aurait pu être grande pour Pagnol : " Testo d'aze " ou " Tête d'aï "....., mais les spectateur n'y auraient rien compris. Que viendrait faire une tête d'ai(l) dans cette apostrophe ? Certains, pour ne citer que l'expression "tête d'aï", on pensé y voir "Tête d'âne" (Âne : Ai, Aie ou Aze chez Mistral (**)).

En fait la langue Provençale est construite autour d'une multitude de mots ayant parfois plusieurs significations

Il se trouve qu'à l'origine, " Tête d'aze " signifie : petite grenouille , qui n'est pas encore développée...., mais aussi une personne têtue, comme plus tard il fût dit par confusion en prenant les deux mots séparément......

Il ne suffit pas de prendre un mot, seul, isolé parmi un dictionnaire pour tirer une conclusion hâtive. Ce mot peut avoir une signification différente s'il est associé avec un autre.

(*) Source : Dictionnaire Provençal - Claude François Achard - 1785

(**) On notera que le Trésor du Félibrige mentionne uniquement "Ase, Ai ($) ", pour dire "Âne". Rien pour "Ai", "Aze". D'où la confusion des dires.

($) A noter que le mot " Ase " renvoie à " Ai "......, alors que ce dernier ne figure pas au Dictionnaire.....

Il devient dès lors judicieux de prendre certaines définitions provençales du " Trésor dou Félibrige " avec une extrême prudence ; d'autant que sa finalité était avant tout de faire connaitre les dialectes "provençaux",......tout en expugeant les mots ou expressions qui n'apportaient plus aucun intérêt. Voire...

SECRET D'HISTOIRE

UN COUP DANS L'AILE !......

On disait proverbialement d'un homme qui avait un " coup dans l'ELLE " (et non pas dans l'AILE), par une méchante allusion à la lettre "L".

A une époque où l'espèrance de Vie était autour de quarante (40) ans, atteindre les cinquante tenait presque du "miracle".

La Santé chancelante faisait dire aux méchantes langues qu' " il a un coup dans l'"elle" "......, pour dire qu'il a dépassé les cinquante (50) ans (L, en chiffre romain)....., et qu'il commence à perdre sa tête !

Source : Google - Dictionnaire Universel contenant tous les mots françois -T3 - 1727

ÉNIGME...

Uniquement pour les amat(rice-eur)s de provençal !

L'énigme fait référence à une expression qui précède !

Hummmm !

La pudeur nous impose la rigueur dans nos propos....

Afin de ne pas "heurter" les nas "sensibles" nous soumettons les informations suivantes à votre attention !...

? SUOV-ZEIVAS EL

! elaçnevorP enigiro’d tnos " refuol " te ," essiac " enu rehcâL

.ofuoL .ifoL .tiurb snas étisotneV .f .s .ESSEV

.agisseV .aifuoL .essev enu rehcâL .n .V .RESSEV

OGISSEV zeyoV .tiurb ud eriaf snas lamina'l ed erèirred ud tros iuq étisotneV .esseV .f .s .IFOL

.essev enu rehcaL resseV .n .v .AIFUOL

.essev iuQ .ruesseV .m .s .ERIAIFUOL

.IFOL zeyoV .esseV .f .s .OFUOL

…essev ed tneiv "essiaC"

Sources :

Vocabulaire Provençal -François - CF Achard - T2 - 1785

Dictionnaire Provençal - Français - JT Avril - 1839

Dictionnaire Provençal - Français - SJ Honnorat - T2 - 1847

 

 

 

 

 

Source : Archive.org - Recuil de pouesiès Prouvençalos - M-F-T Gros - 1763

Commentaires

18.11.2022 10:06

MEGALIZZI Roland

Pouvez-vous, s'il vous plaît, me donner le reste des adages de chaque jour de la semaine en provençal, comme :
- DILUN A JAMAÏ FA DE MAU A DEGUN
- SEMPRE AU MITAN COMME DIMECRE
- DIJEU LA SEMANE ES