Gombert-story

Gombert-story

Les moulins intégrés au Terradou (Cassini 1778)

Le village de Château Gombert comptait deux moulins. Leurs situations géographiques sont indiquées in fine. A une époque où seul, le cours du Jarret permettait aux Marseillais et aux riverains de faire moudre leurs grains aux moulins hydrauliques, les habitants des banlieues (Nord pour l'essentiel), utilisaient la force éolienne pour éviter les fatigues des fastidieux trajets. A noter que les premiers moulins du Jarret datent du 11ème siècle. De même que les moulins à vent, les fours de cuisson pour le pain n'étaient jamais bien éloignés.

Les plus anciens témoignages graphiques (*) sont mentionnés de manière relativement précise sur les cartes de Cassini. Marseille comptait 22 moulins à vent en 1824 ; tous situés au Nord de la ville, derrière les Accoules, excepté celui du Jardin Zoologique, surplombant le Bd Cassini et Camille Flammarion (voir in fine)

(*) Certaines cartes les mentionnent dès le XVIIème

Les moulins à huile étaient peu nombreux, car trop fragiles à maintenir. Ils ont été remplacés par des moulins dit " à sang " ou " à eau ". (**)

(**) En 1824, Les Bouches du Rhône comptait 342 moulins actionnés par des chevaux (à sang), et 40 moulins actionnés par la force de l'eau (à eau). On comptait au total pour les deux : 566 moulins à meules tournantes et 2375 à presses verticales mécanisées (bois ou métal)

En outre les huiles de bonne qualité provenaient de Mouries, Lambesc et Aix. Celles de Marseille étaient de qualité moindre. Les 50% de la production dite "inférieure" était utilisée dans les savonneries.

Source statististiques des B du Rh - Google

NB. Le moulin à vent de saint Mître a été incendié par la foudre en 1840. Source Google - Dictionnaire des BduRh T2 -  Alfred Saurel - 1878

RODO. Rodo de moulin. Meule.

Source : Dic. Provençal / Français - Achard - T2 - 1785

NOMBRE DE MOULINS A FARINE & A HUILE.

En 1821, il y avait 185 moulins soumis à Patente dans les Bouches du Rhône. Prix unitaire : 44.30 F de moyenne.

Source : Google - Statistiques des Bouches du Rhône - T4 - Comte de Villeneuve.

 

 

Conditions météo et régime de production d’un moulin

Moyenne du nombre de jours cumulés par an, réalisée pendant 33 ans, depuis 1748 à 1781 dans les Bouches du Rhône.

Nord Ouest : 66

Nord – Nord Ouest (Mistral) : 78

Nord (Tramontane) : 7

Nord Est : 45 Ouest (Ponant) : 34

Est (Levant) : 40

Sud : 9

Sud Est : 46

Sud Ouest : 28

Calme : 12

Total : 365

On constatera que les vents les plus violents représentent la moitié du temps annuel

Moulin à blé avec meule horizontale

Pour mémoire : vitesse du vent :

3,25 à 3,90 m/s = 11,7 à 14 km/h Les ailes commencent à tourner

5,85 m/s = 21 km/h Les ailes tournent de 11 à 12 tours par minute ( La meule tourne de 55 à 60 tr/mn ), soit UN tour par seconde

9 m/s = 33 km/h Les ailes tournent de 22 tours par minute ( La meule tourne à 110 tr/mn ), soit presque DEUX tours par seconde

A l’évidence, les moulins de Château Gombert, de saint Mitre et d’Allauch ne tournaient pas face au Mistral ni à la Tramontane en souffles continus. Il est à remarquer que les moulins de Marseille situés sur la colline des Accoules sont situés face au Mistral (13 espacés de 20m) et à la Tramontane (3)

Moulin à huile à deux meules verticales

Dans un moulin à vent destiné à la fabrication de l’huile, les ailes, faisant chacune 7,50 à 8 mètres de hauteur, pouvaient faire jusqu’à 11 tours par minute, faisant faire 7 tours par minute aux deux meules ; soit un tour toutes les 8 secondes. Les rapports de réduction sont différents, pour un type de production différent.

Source : Archive.org - " Guide du meunier et du constructeur de moulin – Olivier Evans - 1830 "

MOULIN A HUILE

Le Vieux Moulin

Il est situé au sein même du village actuel. En 1872, le " Dictionnaire Topographique de l'arrondissement de Marseille " mentionne un "Lieu-dit du Moulin", au sein de Château Gombert. Il n'était déjà plus en activité en 1882.

43°20'57.1"N - 5°26'19.6"E

A NOTER : Lors de sa destruction accidentelle, le moulin à vent a été transformé en mausolée. Hypothèse généralement admise. Voir explications dans la rubrique "Nobles-Aristocrates / Lombardon-Montezan"

 

Cadastre Napoléon 1820

Moulin 1930

Source : Géoportail - 1944

Source : BnF - La Provence Artistique 1882

LE MOULIN DE LA PROPRIÉTÉLOMBARDON. GRAVURE DE 1882 - CABASSON

Source : D.Rumsey - Carte Cassini 1750. Le Vieux Moulin (en rouge). Le Cavaou (en jaune)

TRAVERSE DU MOULIN A HUILE

SOURCE : GOOGLE - LA PROVENCE ARTISTIQUE - 1882 - LE MOULIN DE LA CAMPAGNE LOMBARDON (PROPRIÉTÉ JUSQU'EN 1914)

Source : Google

Une question de porte...

Le dôme (relativement peu ancien, en regard des premières mentions écrites), présent au dessus de l'ouvrage ne permet pas avec certitude de dire comment fonctionnait le système de prise au(x) vent(s) : rotation par traction animale ? à l'aide de moufles ? de treuil ?(*)

En y regardant de près, on s'apperçoit d'une "anomalie" : la porte principale d'accés au moulin est située au vent dominant.

Hors, dans les principes de construction d'un moulin, la porte doit être (au mieux), à l'opposé de la direction du vent dominant (Mistral), si ce n'est dans une direction perpendiculaire. Dans ce cas, il ne pouvait fonctionner que vent de Sud . Sud-Est; ou Sud . Sud-Ouest.

" Il semble posséder qu'une seule porte, ce qui veut dire que la position des ailes était constante ou en tout cas les ailes ne pouvaient être orientées, positionnées tout autour de la tour (lorsqu'il y a 2 portes, la position des ailes était déterminée en fonction de l'orientation du vent - Si les ailes se trouvaient en face d'une des portes, on pouvait utiliser l'autre porte pour entrer dans le moulin) "

Source : Observations de la Fédération des Moulins de France concernant le Vieux Moulin de Château Gombert.

(*) Il n'existe que trois types de moulins à vent. NB. Le troisième concerne un système de sèchage de grains de céréales qui, par brassage de l'air dans la tour, évite les fermentations et moisissures. Ils n'écrasent pas, mais ventilent. Cf. en suivant...

 

Source : maps.google - Le Nord est donné par la direction rouge.

Les trois sortes de moulins à vent

Source : Google

Les trois sortes de pains en 1775 NB. Pain de munition : pain mangé par les soldats

Moulin de "Daudet". Les ailes sont plein Nord. La porte est à l'Ouest...

Moulin du fort "saint Nicolas". Vent dominant plein Nord. La porte est à l'Est...

LE CHÂTEAU D'IF & SON ORIGINE

LE SAVIEZ-VOUS ?

Nous le lirons plus loin, le Château d'If avait son propre moulin à vent pour moudre le blé et/ou le sarrasin.

A l'origine, l'île n'avait pas de nom propre. Elle avait simplement celui du vent qui la balayait, et que les Marseillais lui avait donné à l'origine : Labeich, ou Syrochi. C'est François 1er de Valois qui lui donna son premier nom d'Ide. Par la suite le nom se transforma rapidement en Île d'Id. Pour s'appeler définitivement l'île d'If. Il n'avait pas encore donné d'instruction pour la construction d'une forteresse qui deviendra alors le "Château d'If".

Source : Archive.org - Les antiquités de la ville de Marseille - Jules Raymond de Sorbier - 1632

" Dans l’été c’est principalement le vent de sud-ouest qui arrose les campagnes arides par des ondées, des averses, des orages. C’est probablement de cette fonêtion (*) qu’il a reçu sur la côte de la mer méditerranée la dénomination de Labeich, du mot grec du Bas-Empire qui signifie un certain vase que les italiens appellent encore lavezzo, duquel on répand l’eau à verse par inclinaison. "

Source : Archive.org - Histoire de la Société Royale de Médecine - 1780

(*) Phonation

 

ON OBSERVE QUE LA DIRECTION DE L'ÎLE DEPUIS LA VIEILLE VILLE (LES ACCOULES) EST CELLE DE LABÉ

MEULE DE MOULIN ET APOCALYPSE DE SAINT JEAN

" Un autre Ange, dont on admire la force, leva de toute la vigueur de ses deux bras une grande meule de moulin, et la jeta dans la mer, comme un symbole de l'irrévocable disgrâce de la grande ville que la volonté de Dieu submergeait ainsi pour jamais, et en même temps il s'écria: « C'est ainsi que cette grande Babylone sera précipitée violemment, en sorte qu'elle ne se retrouvera plus "

Le moulin du Cavaou

Il se situe sur le chemin du Cavaou, en limite du territoire de Château Gombert et de Plan de Cuques. Si le moulin est bien intégré au Terradou, comme l'indique Cassini, on notera que le Cadastre Napoléon (*) l'en sépare, et l'insère dans le territoire d'Allauch ( Plan de Cuques actuel ).

43°21'12.9"N - 5°27'29.6"E

(*) Propriété de Durbec Catherine ép. Allègre François)

Cadastre Napoléon

Source : Arch départ. Cadastre Napoléon

Source : Arch départ. Cadastre Napoléon N° 879 & 879b

LE MOULIN A EAU

Un moulin, fonctionnant à l'eau, était en activité jusqu'au début du 20ème siècle.

Il était bâti en deux parties distinctes.

Le mécanisme d'entrainement des machines était mu par une dérivation en chute du canal de Marseille, située derrière le N°303, chemin de Château Gombert.

Le bief passait en suite sous le Chemin de Château Gombert.

Le corps de logis était au N° 304,

La minoterie appartenait à la famille Caval(l)ier. (*)

Source : Cadastre 1943 - Arch de Marseille.

NOTA - 16 Août 1924 - Création de la Société DE BIAISE et SAGUY ( Trituration à façon de grains, ch. de Château-Gombert, lieu dit Collet Redon. — 5 ans. — 50.000 fr. )

Source : BnF - Archives Commerciales de France

(*) Source : Archive.org - DICTIONNAIRE DES VILLES, VILLAGES & HAMEAUX DU DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHÔNE - T2 - A Saurel - 1878 - p66

 

Source Google : Minoterie au n° 303 alimentée par le canal.

Carte américaine dressée en 1943 - "Mill" : usine, moulin

L'aqueduc

Au sortir du moulin, l'eau était canalisée vers un aqueduc de 135 mètres, d'une hauteur de 5 mètres, composé de 35 arches à plein cintre, de 3 mètres d'ouverture, traversant la plaine de la Deflotte (Dévote), pour alimenter les parcelles maraîchères de la plaine.

Cette dérivation (appelée "rigole" du canal-mère), était encore à la fin du XIXème siècle, à l'usage exclusif du syndicat "Collet-Redon n°2", (appellation du Canal de Marseille)

Source : Cadastre 1943 Arch de Marseille.

43°20'46.6"N - 5°26'00.3"E

Source : Google. Aqueduc ( vue direction N-E )

AU SORTIR DU MOULIN DE LA MINOTERIE DU COLLET REDON.

SOURCE : BnF 1908

LE MOULIN ÉTAIT PARFAITEMENT CONNU DANS LE SECTEUR...

LE CHALET (EN ROUGE) LE MOULIN (EN JAUNE) LA VENTE & LE STOCKAGE (EN BLEU)

PREMIER MOULIN A EAU DE MARSEILLE

" On trouve la première mention d'un moulin à eau dans une Charte de l’année 1020, qui porte une donation faite par Guillaume, vicomte de Marseille (*), à l’abbaye de St-Victor, d’un moulin situé près de l’Huveaune, à l’endroit où Jarret se jette dans le béal dudit moulin.

C’est aujourd’hui le moulin de Montfuron, près Ste-Marguerite.

La Charte citée ci-devant, pour ceux d’Auriol en 1071, et d’autres où il est question de ceux de St Giniés, prouvent que ces sortes d’usines ne devaient pas exister beaucoup antérieurement au 11e siècle, puisque ce sont les plus anciennes où il en soit fait mention. "

Source : Google - Statistiques des BduRhône - T4 - Comte de Villeneuve - 1829

(*) 935 / 1004 +

NOTA. Ce lieu de moulin était appelé jusqu'au XIXème siècle : " Moulin de Paradou "

SOURCE : GOOGLE-MAPS - JAUNE : HUVEAUNE / ORANGE : JARRET / BLEU : MOULIN / STADE VÉLODROME

MEULES TROUVÉES LORS DE LA CONSTRUCTION DE LA STATION DE MÉTRO Ste MARGUERITE (PRÉSENTÉES VERTICALES, EN POSITION DE STOCKAGE))

L'éolienne

Une des constructions qui laisse le spectateur perplexe, semble être celle qui est située Rue Louis Feuillée, en bordure du canal.

Des constations effectuées, il ne fait aucun doute que cet édifice ait été un système de pompage éolien afin d'irriguer les terres environnantes.

Les anciennes cartes IGN, éditées dans les années 1930 et 1940, mentionnent en légende, l'emplacement d'une installation utilisant l'énergie éolienne (cercle coiffé d'une croix aplatie).

Par suite du démantèlement de la partie supérieure métallique de l'installation, seul subsiste le massif inférieur supportant l'ouvrage.

Les cartes actuelles s'accordent à indiquer uniquement un puits.

La dernière utilisation de l'ouvrage n'apparait dans aucune archive.

Ces constations renforcent celles, plus générales sur Marseille, de Vaysse de Villiers effectuées en 1813 (1), dans lesquelles il indique, qu'en l'absence de moyen éolien sur l'installation d'origine, le mécanisme était remplacé par un système à traction animale, servant à déverser l'eau à proximité (citerne ou bassin).

Cette méthode de "fonctionnement en secours" avait toutefois un grand inconvénient. Il fallait qu'une personne dévolue à la manoeuvre soit présente à proximité. Ceci, afin de vérifier régulièrement le mécanisme, mais surtout de produire des séquences travail/repos régulièrement. L'alimentation de l'animal (mule, mulet généralement) devait être assurée à heures fixes.

Le système était de type "pompage alternatif". Un équipement d'embrayage mécanique permettait de produire le mouvement oscillant vertical de la pompe aspirante-refoulante par un mouvement rotatif produit par la bête de somme.

Variante possible, mais peu probable...

Rappelons que cette installation est située dans un lieu privé, dont l'accés ne peut se faire, qu'avec autorisation, depuis une conciergerie située en bordure du chemin de Château Gombert / saint Mître. Ceci explique le coté rarissime de documents faisant référence à une telle installation. Seules les photographies mentionnant le reliquat de pylone prouvent la fonction éolienne.

Il pouvait aussi s'agir précédemment, d'un autre système plus ingénieux.

Le puits est à proximité du canal, source "presque" inépuisable de force mécanique à débit d'eau constant.

En réalisant un système construit autour d'un siphon de Tantale, on se servait de l'action mécanique du canal (Noria) (2), pour actionner un mouvement mécanique oscillant alternif, qui, à son tour actionnait la pompe du puits. L'eau du canal inutilisée retournait à son point de prélèvement.

Les quantités d'eau pompées n'étaient jamais tès importante, au regard des moyens mis en oeuvre (traction animale ou siphon). La force éolienne étant bien supérieure...

On notera sur les documents joints :

La partie "basse" extérieure de l'ouvrage réalisée en deux phases. Une première, simple enceinte circulaire, comportant un accés dans sa partie Sud Ouest..

La partie "haute" extérieure, facilement visible par sa délimitation (deux types d'éléments de maçonneries distincts). Partie qui a obligé à obturer l'accés au cintre voûté. Cf. documents joints.

De même que la partie "basse" a été surélevée, la partie centrale l'a été aussi en deux phases. On notera la différence de matériaux utilisés. Question de poids impose. De la pierre, on utilise en suite de la brique...

(1) Source : Description routière et géographique de l'Empire Français T 5 Vol 6.

(2) Noria : Machine élévatoire autonome, servant à élever l'eau d'un canal, d'une rivière, d'un fleuve, d'un niveau (celui du cours d'eau), à un autre. Le "rendement" est fonction du diamètre de la roue, de la vitesse du cours d'eau, et de la contenance des godets.

Avantage : le système fonctionne de manière autonome.

Inconvénient : le système ne peut élever l'eau qu'à la hauteur supérieure de la roue

Vue d'ensemble. Au centre, le pylone support démantelé.

Plus près...

Encore plus près...

Le reste du pylone. Le mécanisme éolien a été démonté. Le pont menant à la maison de Maître "Carri" est à droite

Reste d'un élément de structure

L'infanterie en un volume, Manuel d'instruction militaire - Librairie Chapelot - 1914

Symboles IGN

Source : Géoportail - Puits actionné par une éolienne

Source : Géoportail - Puits actionné par une éolienne

Source : Géoportail - Puits simple actuel

Source : Géoportail - Puits simple actuel

Source : Géoportail - Puits actionné par éolienne

Pompage éolien à Château Gombert (sur la droite)

Proximité du pont de l'avenue "Sole Mio"

Roue persane

La roue persane est un système de pompage de l'eau au moyen de la traction animale. Elle nécessite plusieurs impératifs :

1) Une présence d'eau peu profonde. En effet, selon les moyens employés (un ou deux animaux de front employés à tourner autour du puits), il était impératif d'estimer (à défaut de connaitre) le poids d'eau contenu dans les godets en cours de montée. Faute de quoi :

- le mécanisme pouvait sérieusement souffrir au niveau de l'engrènement, voire, se casser.

- la, ou les bête(s), souffraient inutilement.

2) La présence rapprochée d'une personne apte à assurer la continuité du service (surveillance du mécanisme, alimentation des animaux...)

Ce système, situé au-dessus du canal, ne pouvait en aucun cas alimenter les parcelles situées au dessous du canal, ni amener l'eau à un niveau supérieur au puits.

A noter  que la hauteur entre  le sol et le haut du mécanisme de rotation recevant le bât devait être la plus réduite possible !...

Roue persane conservée en parfait état (1105, rue Centrayrargues - Montpellier)

Pièce supérieure recevant le bât de rotation animale

Roue persane

Source : La fille du puisatier - Marcel Pagnol - 1940

Pouso-raco

Dans son "Trésor dou Félibrige" de Frédéric Mistral (*), une confusion existe. Il y est décrite une " Noria "

" Le mot d'origine vient de " Pouso " : Seau de puits.

Et de " Raco " : Mange et vomit..."

A noter que cette expression n'est appliqué qu'en Rouergue ; et non en Provence.

" Vira la pouso-raco " peut dire "Tourner la roue d'une noria "....., hors le fait qu'une noria n'a besoin d'aucun élément extérieur, à part un cours d'eau pour fonctionner.

Néanmoins, il convient de donner chacun des termes de la "roue persane", tel que le donnait Mistral :

(1) Aubre-dre : (ou candelo) Arbre vertical

(2) Aubre jasent : Arbre de couche. La poutre de force de rotation (emboîtement carré et horizontale) est enlevée

(3) Rodo : (ou luno) Grande roue qui porte les godets

Traio : Chaîne qui les enlace (Enlevée)

(4) Roudet : Hérisson dont les dents (penche ou pivot) s'engrennent avec les broches (rajou) de la "lanterne"

(5) Lanterne : Roue de l'arbre vertical (Invisible)

(*) Tome 2 p 629

MÉCANISME SITUÉ : 1105 RUE DE CENTRAYRARGUE - MONTPELLIER

ROUE PERSANE D'AGDE

Noria

La noria fonctionne de manière autonome.

Elle permet l'élévation de l'eau uniquement à une hauteur égale au mieux, au niveau compris entre la surface de l'eau et la hauteur de déverse de l'ensemble rotatif.

La distribution d'eau ne peut être que dans un rayon limité (en hauteur), ou en contre-bas de l'installation, si un caniveau ne peut être fait en prise directe sur le cours d'eau...

Voir définition dans l'article in fine....

NORIA : LE GODET ÉLÈVE L'EAU AU SOMMET DE LA ROUE

NORIA. EN L"ABSENCE DE GODETS ÉLÉVATEURS, C'EST LE TUYAU EN SPIRALE QUI CRÉE LA HAUTEUR DE COLONNE D'EAU

Ancien puits de Ventabren

Puits des Vaudrans (surélevé pour capter le vent) Construit à proximité du canal de Marseille venant depuis Château Gombert, il permettait de pomper l'eau du canal d'un coté de la colline, pour l'amener de l'autre coté.

EOLIENNE DANS MARSEILLE. Elle était construite à coté du corps de ferme

LE CANAL (Bleu) L'éolienne (Verte) La Distribution (Jaune)

ÉOLIENNE DE POMPAGE DES VAUDRANS

Appareil aérophile

" C'est alors que fut édifié, au lieu dit "au fond de Chasset", l'appareil aérophile, moulin à vent perfectionné, qui faisait agir une pompe.

Puisant l'eau dans une galerie, elle l'envoyait par une longue conduite traversant la grande tranchée à droite de la route, vers Chavigny, et l'amenait dans un grand réservoir, à Brabois.

Au cas où, faute de vent, l'appareil ne pouvait fonctionner, un manège à cheval était installé pour y suppléer.

De toutes façons, la propriété peut donc être approvisionnée en eau fraîche et potable."

Source : " LA PROPRIETE DE BRABOIS " -  Article paru dans L’Est Républicain en juin 1921

Marseille et ses moulins particuliers sous l'Empire

Moulin du fort saint Nicolas

Bâtisse Louis Feuillée (rechercher les similtudes)

Le moulin Longchamp (unique à l'Est de la Ville, hors ses murs)

Source : David Rumsey

Sur la colline du jardin zoologique

Secret d'Histoire

Le moulin à vent du  Château d'If.

Un moulin à vent était en service sur le Château d'If en 1591. Il permettait d'être utile à la garnison permanente florentine et suisse d'une soixantaine d'hommes. La farine ne pouvait être stockée à demeure. Le taux d'humidité permanent ne pouvait le permettre. On moulait le blé à la demande, et faisait les pains en suivant. (*)

NB. Voici comment la présence d'une garnison italienne au Château-d'If est expliquée par Ruffi en son " Histoire de Marseille " :

« Le Château-d'If étoit sous la direction de Nicolas de Bausset sieur de Roquefort, qui après la mort de Henri III, voïant toute la France dans l'agitation des guerres civiles, de crainte que l'Espagnol ne prît son temps pour s'emparer de cette forteresse extrêmement dépourvue de soldats et de munitions, rechercha la protection du grand duc de Toscane. » Un accord intervint, en suite de quoi le grand duc envoya, en 1591, quatre galères chargées de troupes et de munitions. Pour loger la nouvelle garnison on agrandit la forteresse, dont Roquefort demeura toujours le maître avec ses soldats (**), pendant que les Florentins gardoient le dehors et le bas de l'Isle. »

Les florentins composaient la garnison extérieure. Les suisses (**) gardaient le château et les portes d'accés.

Source : Mémoires de Félix & Thomas Platter Archive.org

(*) En 1590, Jules Raymond de Solier avait remarqué que du sarrasin sauvage poussait en quantité dans l'enceinte de la citadelle. Il fit interdire aux troupes de l'arracher.

Source : BnF - Antiquités de la Ville de Marseille - Paru en 1632

Vue depuis le Nord (en bas), vers le Sud

Droit de Vent !

" On entend par ces termes le droit de faire usage du Vent pour le service d'un moulin.

Accorder à quelqu'un le droit de Vent, c'est lui permettre de construire dans un certain lieu un moulin à Vent.

Plusieurs coutumes contiennent des dispositions concernant les moulins à vent aussi bien que pour les moulins à eau, elles décident si ces moulins font meubles ou immeubles, & quels titres font nécessaires pour y exercer le droit de bannalité.

Plusieurs règlent aussi quels sont ceux qui peuvent construire des moulins à eau ; mais aucune ne parle du droit de Vent, ou d'accorder la permission de bâtir des moulins à Vent. Une seule de ces coutumes suppose que chacun a la liberté d'en bâtir ; savoir, celle de Berry.

L'air, qui sert au service des moulins à Vent est un des élémens dont l'usage est naturellement libre à tous les hommes. Un des premiers principes du droit est que l'air, l'eau courante, la mer & ses rivages, sont communs à tous par le droit naturel. Naturali jure (dit Justinien) communia sunt omnium hœc aër: aqua profluens & mare & per hoc littora maris. Instit. de rer. divif. §. 1.

Le vent n'étant autre chose que le mouvement & l'agitation de l'air, ce qu'on dit de l'un devroit naturellement s'appliquer à l'autre, avec d'autant plus de raison , que le Vent n'a aucune position ni direction fixe ; qu'il est sujet à mille variations, & que souvent il se passe un tems considérable sans qu'on ressente aucune impulsion causée par le Vent ; l'air étant alors tellement calme, que les moulins à Vent ne peuvent, pendant ce temps, travailler. C'est évidemment pour cette raison que la coutume de Paris, article 71, & celle d'Orléans, article 1, portent que le moulin à Vent ne peut être bannal, à moins que le titre de bannalité de moulin ne soit expressément pour un moulin à Vent, n'étant pas naturel de contraindre les sujets du seigneur d'aller à un moulin dont le service n'est pas assuré, & peut leur manquer dans les cas les plus pressans.

La disposition des Vents n'est pas au pouvoir de l'homme, Dieu seul peut leur commander. Imperavit Ventis & mari, & facta esr tranquillitas magna. Porro homines mirati sunt dicentes qualis est hic, quia Venti & mare obediunt ei. Matth. cap. 8 , n. 26 & 27.

Cependant quelques empereurs romains n'ont pas rougi de mettre un impôt sur l'air que leurs sujets respiraient. Cet impôt étoit appelle aëris censitio. On contraignoit chacun de le payer selon ses facultés. Cet impôt rendit la domination de ces princes si odieuse, que toute la terre se récria contre eux. Leurs successeurs le révoquèrent comme une exaction honteuse, turpia lucra ; c'est ainsi que Justinien le qualifie. Cujac. lib. 20 , obferv. cap. 7.

Il avoit été établi en Russie un impôt à-peu-près semblable sur le Vent ou droit de Vent, que l'empereur accordoit à ceux qui lui demandoient la permission de construire un moulin à Vent ; mais cet impôt a été supprimé par l'article 31 d'un édit de l'impératrice Catherine, du 28 mars 1775, dont les papiers publics ont fait mention dans le temps.

Il semble donc qu'il devroit être libre partout à chacun de faire construire un moulin à Vent dans son propre fonds, sans permission du prince ni du seigneur.

Quelques coutumes accordent cette liberté indéfinie pour les moulins à eau, du moins sur les rivières non navigables, à plus forte raison devroit-il en être de même des moulins à Vent, l'usage de l'air étant bien plus libre que celui des eaux, même des eaux courantes, lesquelles, dans nos mœurs, ne font pas communes à tous les hommes, mais dont la propriété appartient au possesseur du fonds, ou aux riverains, ou aux seigneur, selon que les eaux font plus ou moins considérables, & selon les dispositions des coutumes différentes, les titres & la possession des seigneurs."

Source : Archive.org - Répertoire de Jurisprudence T 17 - M Guyot - 1786

Droit de Vent (suite)

" Aussi quelques coutumes permettent - elles à chacun de construire un moulin à Vent dans son héritage.

Telle est la disposition de la coutume de Berry, titre 10, article 1 . Chacun, dit cette coutume, peut en son héritage édifier ou construire moulin A Vent. Ce même article ajoute : pourvu que ce ne soit dedans le terroir & justice d'aucun seigneur ayant droit de moulin bannier.

Le droit de bannalité, qui appartient au seigneur, est en effet un obstacle à la liberté que les particuliers prétendoient avoir de construire des moulins à Vent, soit que le moulin du seigneur soit à Vent ou à eau ; car, de quelque espèce que fût le nouveau moulin, il préjudicieroit toujours au droit du seigneur bannier, qui est un droit exclusif. Mais si le moulin du seigneur est seulement public & non bannal, si même il n'a point de moulin, soit à Vent ou à eau, a-t-on besoin de fa permission pour construire un moulin à Vent ?

Les seigneurs hauts-justiciers, même ceux qui ne sont pas banniers , prétendent que c'est à eux à concéder le Vent , c'est-a-dire, l'usage du Vent pour le service du moulin. Ces seigneurs, s'ils n'ont pas de moulin à Vent ni à eau, peuvent en avoir dans la suite. D'ailleurs, en qualité de seigneurs hauts-justiciers, ils ont la puissance publique & l'exercice de la police qui en fait partie ; on ne peut sans leur permission, faire dans l'étendue de leur justice aucun établissement public.

Le seigneur a droit de voir si le moulin à Vent ou à eau que l’on construit sera solide, s’il n'y aura pas de danger qu'il s'écroule & qu'il écrase quelqu'un qui passe auprès, si dans l'endroit où on veut le poser, il ne nuira point au public, s'il ne généra point la voie, s'il ne causera point quelque autre incommodité.

Les auteurs qui ont parlé des moulins à Vent décident que les seigneurs ont droit d'accorder le Vent. Bacquet des droits de justice, ch. 29, n. 39, est d'avis que, quoique le seigneur n'ait pas droit de bannalité de moulin, il n'est pas permis à un particulier, son hoste & justiciable, vassal ou tenancier, de bâtir sur son fonds & héritage un moulin à Vent sans la permission du même seigneur duquel il est obligé d’acheter le Vent.

Cela s'observe, dit-il, communément en France & il ajoute qu'il faut que le nouveau moulin à Vent soit éloigné d'une distance suffisante de celui du voisin, afin qu'il ne lui ôte pas le Vent, Brodeau, art. 71 de la coutume de Paris, fait les mêmes observations au sujet du droit que les seigneurs ont d'accorder le Vent. Il est en effet d'usage que ceux qui veulent construire un moulin à Vent, s'adressent au seigneur haut-justicier du lieu, & demandent qu'il lui plaise leur accorder le droit de Vent "

Source : Archive.org - Répertoire de Jurisprudence T 17 - M Guyot - 1786

Le Code Napoléon met définitivement un terme aux coutumes, et anciens Droits, en donnant la liberté entière de construire des moulins à vent, sous conditions de sécurité envers les usagers des routes, et leurs  positions sur les frontières.

Source : Archive.org - Législation, Jurisprudence et usage du commerce des céréales. 

Les moulins, les croisés, les forcats...

Il y eut un lien entre la présence des moulins à Marseille et les croisades du XIIème siècle (*). La demande de farine était justifiée par une demande encore plus curieuse, mais non moins nécessaire à une telle aventure.

On notera que cette tradition de réaliser des biscuits pour les premiers croisés se rendant au Levant, a perduré dans les armées françaises jusqu'au 20 décembre 1894, date à laquelle, ils furent remplacés par le "Pain de Guerre". (arch. pers.)

(*) DURAND des Trois Hemince, 37ème Evèque de Marseille, fut chargé par le Pape Boniface VIII, en 1298, de recueillir les contributions des Fideles pour une nouvelle expédition de la Terre Sainte. Il dit avoir donné à l'église de Marseille tous les biens situés au territoire de Château-Gombert.... Ce qui fut faux....

Source : Google - Le Clergé de France - T1 - Tems - 1774

Les forçats de l'Arsenal (@)

L’arsenal accueillit jusqu’en 1748 les condamnés aux travaux forcés : les galériens. A midi, c'est le repas pris pour tous à un bidon commun (à la bouche).

Pour la journée le forçat dispose de 917 grammes de pain ou 700 grammes de biscuit, 120 grammes de fèves ou de haricots cuits à l'eau, assaisonné avec 4 grammes de beurre ou 33 centigrammes d'huile, 10 grammes de sel et 48 centilitres de vin.... A noter que lors d'un combat naval, le galérien qui donnait des signes de faiblesse, ( et afin que le banc de nage ne puisse pas créer de désordre dans la cadence de rames ), se voyait attribué (aprés avoir reçu quelques coups de nerf de boeuf), d'un biscuit sec trempé dans du vin, que le garde chiourme lui mettait dans le bouche (Les galères de France - Paul Masson - 1938)

GALETO , ſ. f. " Biſcuit rond & plat, qui eſt le pain ordinaire des matelots. Pron. long. On donne encore ce nom à des biſcuits au ſucre faits en forme de galeto. Grignoun de galetto."

MACHOMOURRE, Machemourre, débris du biscuit qu'on avait embarqué sur un Vaisseau.

Source : Google - Dic. Provençal / Français - Achard - 1785.

GALETO. Biscuit. Pain qui a reçu deux cuissons, et dont on fait provision pour les voyages sur mer

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

Les biscuits de la "Flotte" du Bon Roi René

Les forces navales du roi René étaient insignifiantes, elles comprenaient seulement quelques caravelles et barques plus qu'insuffisantes en cas de guerre. En pareil cas, le roi recourait aux armateurs marseillais, génois et même florentins qui lui louaient des galères. Bien que ne possédant pas de marine de guerre, le comte de Provence donna successivement à deux personnages la charge de capitaine-général ; le premier était Jean de Villa ; le second, nommé Charles de Torreilles,

le 14 novembre 1437, au cours des préparatifs de l'expédition de Sicile, il aliénait la baronie d'Aubagne au prix de huit mille florins d'or et affectait cette somme importante à l'achat de trois gros navires génois appelés de Auria, de Spinola et de Corsa. A la fin de sa vie, René s'occupait encore de constructions navales ; entre 1477 et 1480, il fit construire deux caravelles et chargea son chambellan, Louis Doria, de surveiller les travaux confiés à un construteur de galères nommé Alonce Castille, du petit port de Saint-Nazaire (*), entre la Ciotat et Toulon. Peu de mois avant sa mort les deux navires étaient encore sur chantier ; il leur donna les noms de Sainte-Magdeleine et Sainte-Marthe.

Les deux caravelles, peintes aux armes royales, sortirent des chantiers de Saint-Nazaire au commencement de 1480, elles furent dirigées sur Marseille par les soins de Louis Doria qui les approvisionna de 70 quintaux de biscuits (**) et de sept quintaux de pois chiches (***). Elles étaient complètement armées et prêtes à prendre la mer au moment de la mort du roi René survenue le 10 juillet 1480. 

(*) Sanary

(**) 3430 Kg ; (***) 343 Kg.....

Source : Google - Revue de Provençe - 1899

" Foou jamai s'embarquar sanso galetos ".

(@) LES FÈVES !

On appelle " Manjo-favos " un galérien, parceque la fève est aussi le fond de la " nourriture " des bagnes : " Vaï én galéro manja de favos " Dit on à quelqu'un qu'on méprise.  R. De la Colombière.

" Endé sa toucho manje favo " : Avec sa mine de galérien !.... Roumieux

Source : Google : Flore populaire - T4 - E Rolland - 1903

 

Source : Google - Statistiques de B du Rh - Comte de Villeneuve T4 - 1829

SIGNES DE RECONNAISSANCES

" Parceque les chevaliers qui alloient en la Terre Sainte, pour symbole et marque de leur voeux, prennaient une croix sur eux qu'ils attachaient sur leurs espaules. En la croisade contre les Alibigeois, on l'appliqua sur la poictrine, à la différence du voyage d'Outremer. En parlant de la croisade de Philippe presmier : elle était dite Croisade parceque ceux qui s'estoient enroollez pour le voyage d'Outremer prenoient de la main des Evesques & Prélats, une croix de Hierusalem faite de toile ou de tafetas qu'ils cousoient sur leurs habillements du coté gauche, à l'endroit du coeur. Les françois la portaient rouge, les anglois de blanc, les Flamans & ceux du Pays-bas de verd, les Allemans de noir, et les Italiens de jaune. "

Matthieu Paris (en latin, Matthæus Parisiensis, littéralement Mathieu le Parisien ) (1200-1259) Moine bénédictin anglais, historien, artiste enlumineur, hagiographe, cartographe, sculpteur et encore ouvrier en métal, duu monastère bénédictin de Saint-Albans.

SOURCE : Archive.org - Les Origines de la Langue Françoise - Menage - 1650

 

Moulin de rusco

Moulin à tan.

RUSCO : Écorce. Terme de tanneur et de corroyeur. Peau de certains arbres tels que chênes blancs, chênes verts, etc , que l'on apporte à morceaux brisés. Les tanneurs ne l'emploient qu'après l'avoir pulvérisée sous la meule d'un moulin (*). Réduite ainsi en poudre elle prend le nom de tan.

Tannée. C'est le tan qui a servi dans les fosses et avec lequel on fait des mottes à brûler. Brûla de rusco : brûler des mottes de tannée.

Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril

(*) Ce type de moulins, bien que connus dans le département du Var, (119 en 1789 & 10 en 1936) ne produisait pas suffisamment de matière pour être comptabilisé dans les statistiques de production de tan du Var. Elle était englobée dans les productions agricoles (**) Dans sa version simplifiée, il est du même type qu'un moulin à huile avec une à deux meules verticales. Construit sur les cours d'eau, cette industrie était très polluantes. Il y avait quelques peauceries autour de Marseille. Les tanneurs faisaient venir le tan du Var.

En l'absence d'écorce de liège, les tanneurs des Alpes Maritimes utilisaient  comme tan des feuilles de myrtes réduites en poudre, écrasées dans des moulins à huile en dehors des récoltes.

(**) Source : Fédération des Moulins de France.

ROUE PERSANE ET NORIA

La Roue persane en Inde

 La roue persane est une machine d’élévation mécanique de l’eau, opérée généralement par des animaux de trait (bœufs, buffles, dromadaires). Elle est utilisée pour prélever l’eau de sources telles que les puits ouverts.

Le terme sanskrit « Araghatta » a été utilisé dans les textes anciens pour décrire la roue persane. Il provient de la combinaison du mot « ara » qui signifie rayon et « ghatta » qui signifie pot. Il semblerait que ce système d’élévation de l’eau de puits ouverts ait été inventé en Inde. Du fait de son utilisation et de sa « découverte » en Iran, alors la Perse, il a été nommé roue persane.

Mais le célèbre écrivain et philosophe Ananda K. Coomaraswamy estime, dans sa monographie The Persian Wheel, que cela n’est pas justifié puisqu’il en trouve mention dans les anciens textes indiens du Panchatantra (3ème siècle avant J.C.) et du Rajatarangini (12ème siècle après J.C.) sous le nom de « cakka-vattakka » et « ghati yantra ».

Le terme « araghatta » lui-même a fini par devenir « rahat » ou « reghat » en Inde du Nord, nom sous lequel il est toujours connu aujourd’hui. L’araghattika ou arahattiyanara représente la personne qui travaille sur un araghatta. Cette appellation était couramment utilisée au douzième siècle. Hommes, bœufs, éléphants ou dromadaires faisaient ce travail de marcher de manière circulaire pour activer le mécanisme d’élevation de l’eau. Noria ou Saqia ? La plus grande confusion existe parmi les auteurs et le grand public entre la roue hydraulique et la roue persane.

La roue hydraulique, ou noria, est peut-être une invention égyptienne. C’est un mécanisme d’élévation de l’eau d’un courant ou d’une rivière. Elle sert parfois aussi de moulin à eau. Mais elle est actionnée par l’eau et non par la force animale : elle utilise la force du courant pour mouvoir la roue et élever l’eau à un niveau plus élevé ou bien la transférer et transformer son énergie en une action de moudre, dans le cas du moulin. La roue persane, ou saqia, est un mécanisme d’élévation de l’eau installé sur le sol, davantage de la nature d’une pompe. Dans la région du Kolar, au Karnataka, elle est d’ailleurs appelée « pompe à seaux ». Elle n’utilise pas la force hydraulique mais la force animale pour élever l’eau des puits ouverts.

Joseph Needham, dans Science and Civilisation in China, Vol. IV(2), donne une définition claire de ces deux techniques : les récipients de la noria sont fixés à la jante de la roue alors que dans la saqia ils sont fixés à la corde ou à la chaîne entourant la roue (p. 356).

Hauteur de levage, fonctionnement et efficacité

La roue persane fonctionne généralement jusqu’à une profondeur maximale de 20 mètres, au-delà de laquelle le poids des godets devient trop lourd à lever pour les animaux de trait.

Source : Google : http://base.d-p-h.info/fr/fiches/dph/fiche-dph-7865.html - Fin d’une ère Srikantaiah VISHWANATH 05 / 2009 Introduction

Tous les détails dans : http://www.fao.org/3/ah810f/AH810F05.htm#5.4.1

DIDEROT & NORIA

Nous observons une anomalie dans l'Encyclopédie de Diderot dans son Tome V. Les planches  I à IV indiquent un chapelet de godets en terre ( un chaque mètre environ, soit 32 au total de godets pleins, pour un puits de 14 toises (28 mètres), incompatible avec le poids total que peut mouvoir un animal dans son mécanisme élévatoire. Il est mentionné le détail d'une Noria, en l'absence du nom adéquat.......

Source BnF - Encyclopédie Diderot - Tome V - 1767