Gombert-story

Gombert-story

ÉDUCATION SCOLAIRE EN 1882

Instruction Publique Primaire :

Directeurs des Écoles :

- Mr Loubet Marius

- Frère Ézéchiel Roumajon

Institutrices publiques :

- Religieuse Trinitaire :

- Soeur Marie Amande Vielfaure

- Soeur Marie Célestine

- Soeur sainte Émilie Chardes Léo

- Soeur Céline Gilles Louise

Institutrice publique laïque :

- Mlle Jehan Célina

- Mlle Roquefeuil

- Audibert

Source : BnF - L'Indicateur Marseillais - P Blanc - 1882

Les écoles du village

L'école de garçons

Une demande de subvention, sur les Fonds de l'État a été formulée le 26 octobre 1934 par le Conseil Général , pour la réalisation d'une école de garçons de six classes, à Château Gombert.

Coût total : 2.407.000 francs.

L'ouverture de l'école eut lieu le 1er octobre 1936.

Source : Bnf. Rapport Conseil Général 1936.

L'école de filles

Une demande de subvention, sur les Fonds de l'État a été formulée le 16 novembre 1936 par le Conseil Général : extension de l'école de garçons, avec deux classes pour filles, à Château Gombert.

Coût total : 337.000 francs.

Source : Bnf. Rapport Conseil Général 1936

A la demande de la Direction de l'Hygiène par l'Exemple, une Colonie de vacance (appelée Maison de Campagne des Écoliers) a été instituée pour la première fois dans l'école de garçons de Château Gombert. Cette structure qui accueillait des enfant de Paris et des écoliers de Marseille a fonctionné durant les vacances de Pâques, ainsi qu'aux grandes vacances de 1938.

Source : Bnf. Rapport Conseil Général 1939. 

SOURCE : BnF - 3 AVRIL 1938 - INAUGURATION DES NOUVEAUX LOCAUX

SOURCE : BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE AIX - 8 AVRIL 1938

1904 - UNE HISTOIRE DE FOURNITURES SCOLAIRES....

1937 - UNE HISTOIRE DE FOURNITURES SCOLAIRES....

L'école maternelle

En 1896, Marseille comptait 39 écoles maternelles privées.

Celle de Château Gombert était dirigée par les Sœurs de Saint Joseph des Vans (Ardèche) (*)

En 1902, Sœur Marie Armande était Directrice.

(*) d'autres sources mentionnent "Saint Joseph de Paris"

Marseille comptait 39 maternelles privées en 1896 & 25 publiques

Source : BnF

Source : BnF

Source : BnF

Source : BnF - Demande

Source : BnF - Adopté

Source : BnF

La colonie des paralysés

En août 1949, une partie de l'école est affectée à une colonie d'enfants paralysés.

Source : " Le Provençal "

Source : google

COLONIE EN SEPTEMBRE 1949

La Colonie de Vacances

 La fin des années 1800, puis l'entre-deux guerres vit une colonie de vacances " les abeilles " non loin du village de Château Gombert

Cette structure était sous l'égide de la Petite Œuvre de Marseille (Saint Vincent de Paul).

L'établissement était situé à quelques distances du Collet Redon (environs 150 mètres).

Il accueillait des jeunes filles.

Géod. 43°21'10" N - 5°25'26.8"E

Vue depuis la colonie

La chapelle

La grotte du collet Redon

Colonie les Abeilles (anciens bâtiments) Vue depuis le Nord-Ouest. Le Collet Redon est en haut.

Fondation de la "Petite œuvre" - Les Abeilles.

SECRET D'HISTOIRE

Anne-Rosine Noilly-Prat, (1825-1902), était une remarquable femme d’affaires, doublée d’une généreuse dame d’œuvres.

Nombre d’institutions religieuses, éducatives et charitables gardent encore le souvenir.

Elle fonde l'Asile des Dames du Calvaire & préside la "Petite-Oeuvre" pour les jeunes-filles pauvres (l'école est stuée à coté de l'église saint Joseph, et des anciennes usines Noilly-Prat, rue Paradis). Une structure d'accueil était momentanément installée au Collet Redon.

Elle était amie intime des Lombardon-Montezan

Source : Eliane Richard (historienne, Université de Provence, Académie de Marseille

Une des productions Noilly-Prat - LE SAVIEZ-VOUS ? LE VIN DE MESSES DU DIOCÈSE ÉTAIT OFFERT PAR LA FAMILLE NOILLY-PRAT JUSQUE DANS LES ANNÉES 1960

Source : BnF - La Vedette - 1890

Les jeux dans la cour

BAGUO : La Merelle

Merelle. Jouer au Galet et à l' Échelle.

Jeu d’enfant, fait en manière d’échelle que l’on trace à terre avec de la craie, et où les joueurs, marchant à cloche-pied, poussent un petit galet dans chaque espace de l’échelle.

" Juga à la baguo " : jouer à l’échelle , jouer à la merelle , jouer au galet.

Source : Université de Toronto - Dictionnaire Provençal - Français. 1839 - J-T Avril

" Paris ". Juèch de Paris. Merelle. Sorte de jeu d'enfant dans lequel on pousse, en marchant à cloche-pied, un petit palet sur des lignes tracées à terre

" Jugar oou couloumbé " : A cloche-pied. Sauter sur un seul pied.

" Pé couque " Cloche-pied

COULOUMBE. Jugar oou couloumbé. A cloche-pied; sauter sur un seul pied.

Source : Nouveau Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823

" Saut doou turc " " Sautoturc ". Coupe-tête, saut que font les enfants. Saute-mouton

" Chivaletto ", Cheval fondu. On donne ce nom à un jeu où plusieurs enfants sautent l'un après l'autre sur le dos d'un d'entr'eux, qui se tient courbé en forme de cheval. On dit en quelques endroits, " chivaloun-chivalet ",

" Fremo-grosso ". Coupe-tête. .Sorte de jeu d'enfants dans lequel les uns surpassent en sautant les autres qui ont le dos et la tête courbés. Juga eis fremos grossos : jouer à coupe-tête. (Femme grosse)

" Cabbo-mouto " . Saute-mouton

" Tamis ",  : jeu des quatre coins. " Coumaire, prestas-mi vouestre tamis ". Jeu d'enfans. Du celt. tamisium. (Marraine, passez-moi votre tamis)

Jugar eis quatre cantouns (jouer aux quatre coins) ; jeu connu partout.

Escarabilheto ". Jeu d'enfants, colin-maillard

" Juga à Meni moun Ai " : jouer à Colin-MailIard.

" Escoud(r)e-mouchouar ". Cache-tampon. " Cache-mitoulas ". 

" Balançadou ". Branloire, planche posée en travers sur un corps solide aux deux bouts de laquelle les enfants se balancent. C'est aussi l'escar polete ou une branche d'arbre sur la quelle les enfants se font hausser & baisser par le mouvement qu'ils donnent à cette branche.

Escarpolette. Jeu d'enfant. Bindoussa . Balançoiro.

Balanço. Bindousso. Juga à la Bindousso. Jouer à la bascule

" Barlingau ". Osselet, petit os à quatre faces, avec lequel les enfants jouent en guise de dès. C'est l'os du talon des bêtes à pied fourchu.

" Gourdou " Osselet, petit os tiré de la jointure des jambes du mouton, avec lequel les enfants jouent. Du grec.

" Booudufo ", Toupie, sorte de sabot que les enfants font tourner. Encourdar :  En terme d'enfant, c'est mettre une corde autour d'une toupie

" Mouine " c'est aussi le nom du Sabot, sorte de toupie sans bouton ou sans manmelon que les enfants font tourner à coups de fouët.

" Calabasso " se dit encore du bilboquet, virobrequin, virobrouquin.

" Capelet ", jeu d'enfant , qui consiste à faire sauter des épingles dans un chapeau.

CONTRO. " BE OU CONTRO ". Tète ou queue. Pair ou impair. Sorte de jeu d'épingle, dans lequel un enfant en renferme une ou plusieurs dans sa main qu'il donne à deviner à un autre qui en met autant sur le poing fermé qu'on lui présente en disant " be  ou contro ". Si l'épingle qu'il a mis se rencontre tète et queue avec celle qui est dedans , alors c'est be ou impair, et si elle se rencontre tête contre tête, c'est contra ou pair.

" Franc de carrèou ". Jeu d'enfant, qui consiste à jeter en l'air une pièce de monnaie, laquelle en retombant doit rester au milieu du carreau : plus elle s'en écarte & plus elle approche des bords, moins on gagne. Restar sur lou carrèo , toumbar sur lou carrèou. Tomber mort.

" Cervoulant - Servoulanto " On donne ce nom à une machine faite avec du papier étendu sur des baguettes, à laquelle on ajoute une longue queue : les enfants la font voltiger en l'air par le moyen d'une ficelle.

Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785

PECA !. Terme de jeu d'enfant. Faillir. Faire une faute.

Source : Dic. Provençal / Français - Avril - 1839

LES DEVINETTES : CLAVA, Au propre, se fermer la bouche à clef. Au figuré, jeter sa langue aux chiens, désespérer de deviner le mot d’une énigme. Actuellement "claver"

DEVINO-COUÈSTO. Terme marseillais. Jeu des métiers.

PÉTADOU. Bâton de sureau dont les enfants extraient la moelle, et dont ils se servent pour lancer des boulettes d’étoupe. Ils placent une de ces boulettes de chaque coté du petadou, aux deux orifices, puis au moyen d’une baguette qu’ils introduisent de force dans le canon et qu’ils appuient vivement contre la poitrine, ils chassent la boulette qui fait partir celle du coté opposé, avec un certain bruit.

FA L'AOUBRE DRÉ. Marcher sur les mains. Faire l'arbre droit

TOUCAN LOU PICHOUN DÉ. L’enlacement du petit doigt a été jusqu’à ce jour, dans nos contrées, l’engagement sacré, le sceau inviolable de tout pacte, pour les enfants.

Source : Victor Gélu

OOUSEOU-VOLO. Espèce de jeu d’enfant, appelé : " A Pigeon-vole ".

PANAR. espèce de jeu d’enfant qu’on fait avec une balle qu’on envoie dans une enfilade de petits trous creusés dans la terre.

. Tenir pè, piéter, tenir le pied au jeu, ne pas discontinuer de jouer.

Source : Dic. Provençal / Français - Achard

ESCAMPO BARRIEOU. Jeu que font les enfants assis à terre, en face l’un de l’autre, semelle contre semelle, en se tenant par les mains qu’ils saisissent fortement et en éloignant le corps. Dans cette position ils tournent sur eux-mêmes en pivotant sur les talons. Le plus avisé des deux, au moment où les bras sont bien tendus, lâche son camarade qui s’étend de tout son long, aux éclats de rire des assistants, et l’on crie alors : " Escampo-barrieou ! " (renverse-baril !). On comprend que, pour un amusement de ce genre, le sol ne doit pas être trop dur...

LOU JUEC DE MALO-MOUART (le jeu de Male-Mort) consiste à faire deviner le nombre de doigts que l’on a ouverts. Pour cela le patient, placé debout sur un siège, doit tourner le dos à celui qui le questionne.

Le premier venu, dit : Papier blanc, papier negre,

Escoundez-vous ben que degun vous vigue.

Papier blanc, papier rouge,

Escoundez-vous ben, que degun bouge.

Papier blanc, papier noir, Cachez-vous bien, de peur que quelqu’un ne vous voie. Papier blanc, papier rouge, Cachez-vous bien, et que personne ne bouge.

Cela dit, on interroge le patient de cette manière :

Malo-Mouart ! Malo-Mouart ! quant es d’houros ?

Male-Mort ! Male-Mort ! quelle heure est-il ?

(c’est-à-dire combien y a-t-il de doigts ouverts ?) On répète la même demande jusqu’à ce qu’il ait deviné juste ; en attendant il reçoit quelques piqûres d’épingles dans les jambes. Chacun pose à son tour dans cet amusement, si toute¬fois c’en est un....

BATAILHO Dès qu’elles le peuvent, les jeunes filles s’emparent d'un vieux jeu de cartes pour jouer à Batailho ou à l'Espitau (à bataille ou à l’hôpital). On se partage les cartes ; la plus forte carte l’emporte, et l’on continue jusqu’à ce que l’une des joueuses ait absorbé toutes les cartes. On ne manque pas de dire en commençant ce jeu : L’Espitau, Malau, De pebre, De sau. L’hôpital, Malade, Du poivre, Du sel.

Source : Google - Cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868

Les jeux dans la cour (2)

" LANSADO ", Élancement ; terme des enfants qui jouent au coupe-tête.

Jugar eis quatre cantouns (jouer aux quatre coins)

Celui ou celle qui a perdu son coin se présente aux autres en disant : Coumaire, coumairetto ! Dounas-mi uno brouquetto ! petite commère ! Donnez-moi une allumette. (Le mot Brouquetto est à présent remplacé par allumette).

On disait aussi autrefois : Coumaire prestas-mi vouestre tamis ? Commère, prêtez-moi Votre tamis ? On répondait aussi drôlement que possible, et l’on cherchait à évincer l’une des personnes occupant les quatre coins, en se mettant à sa place. Jugar à toco-ferri (jouer à touche-fer), c’est le jeu des quatre coins, mais au lieu d’arriver au camp, il faut que l’on touche du fer.

En cadiéro. L’un des jeux les plus répandus parmi les plus petites filles, et qui n’était pas du meilleur goût, consistait à placer, sur une chaise d’enfant, l’une d’elles, que l’on promenait en chantant : Mise, en cadiero, Que si trie leis nieros Peou ! peou ! peou ! Mademoiselle, en chaise, Qui se trie les puces (pour dire qui ôte ses puces). Pou ! pou ! pou ! Et en disant ce dernier mot répété trois fois, on secouait fortement la chaise.

Si la petite fille craignait d’être poussée hors de son siège, ou mieux encore, si elle tombait à terre par l’effet des secousses, ce qui n’était pas de bien haut, c’était aux grands éclats de rire de la troupe enfantine.

Man caude (la main chaude) est l’amusement des petites filles. On questionnait celle qui devait deviner, en lui disant: Qu’a piquât ? ou qu t'a picado ? qui a frappé? ou qui t’a frappée?

Leis peirettos (les petites pierres) , jeu qu’elles font avec un nombre convenu de petites pierres, 3 ou 5 ; elles les jettent en l’air, et elles doivent les recevoir sur le dos de la même main. voir osselets

Lou brandou Le jeu qui avait le plus d'attrait pour ces petites filles était, comme il l'est encore, lou Brandou , le branle ou ( la ronde) . On tourne en se tenant par la main et en chantant : Lou brandou , Galandou , La Filho d’Alissandro Point de rosos Point de flours, Bello Filho viras vou. Le branle ou la ronde, Galante, La fille d’Alexandre, Point de roses, Point de fleurs, Belle fille tournez-vous !

Chaque fille se retournait à son tour. On chantait chaque fois : La filho s’es virado, Lou gat l’a mangeado, Point de rosos, etc. La fille s’est retournée, Le chat l’a mangée, Point, etc. Lorsque toutes les filles s’étaient retournées, on s’arrêtait en criant : Pastissouns ! Pastissouns ! (Petits pâtés ! Petits pâtés !) et alors les dos de ces enfants s’entrechoquaient avec de grands éclats de rire, et on répétait plusieurs fois : Pastissouns ! Pastissouns !

TARROURIA. Jouer, s'amuser avec de la terre. On ne le dit que des enfans. Fai que tarrouria : il ne joue qu'avec de la terre.

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

PROUN MANGEA ET PROUN BEGU. Jeter sa langue aux chiens. Avouer ne pouvoir deviner une énigme.

Source : Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823

JUGAR A CROUX VO PIÈLO (jouer à croix ou pile), Jouer à "pile ou face". Le sort est souvent invoqué de cette manière par les enfants pour terminer leurs petites discussions. La pièce de monnaie était une Dardèno. Le nom de Dardèno fut donné à ces demi-sous, qui , sous Louis XIII et Louis XIV, furent frappés à Aix sous la direction de M. d'Ardennes. Ils portent d'un côté une croix formée en anneaux , et six L disposés en triangle ou pile, de l'autre.

Crous ou pila, croix ou pile, jeu qui consiste à faire tourner une pièce-de monnaie et à deviner le côé qui regardera vers le ciel. D'après une ordonnance de 1260, les monnaies portaient une croix d'un côté et de l'autre le portail d'une église ou un pilier, pila, en lat. d'où croix ou pile. (De nos jours Face ou Pile)

Sources :

Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

Dic. Provençal / Français - Honnorat - 1846

Origine de la marelle

" Cette peinture, empruntée à un vase grec, nous montre deux enfants, un garçon et une fille, occupés à jouer à la marelle ou à la mérelle.

A travers les âges, le jeu ne devait rien perdre de sa vogue : il se jouait au moyen âge, il figure dans la liste des jeux de Gargantua, il apparaît encore dans nos classes ; il est commode, il est silencieux, il se dissimule aisément derrière une pile de livres. Il est dangereux cependant : car l'attention se détourne à ce jeu ; le professeur s'étonne du silence inaccoutumé d'élèves d'ordinaire turbulents ou bavards, le mystère s'éclaircit vite, et les joueurs se voient allouer quelques heures de retenue ou de consigne... bien méritées."

Source : Université de Toronto. Les jeux et les jouets - Leur histoire. 1912. A. Parmentier

La "Marelle ", a donc deux significations :

1) Celle qui consiste à jouer au sol, à deux ou à plusieurs, avec un galet et à cloche-pied.

2) Celle qui consiste à jouer à tour de rôle à deux, avec des pions à aligner sur des lignes, pour former des suites. C'est la forme originelle.

Les Billes

De tout temps, et jusqu'au siècle passé, les jeux de billes sont très variés.

" On comptait :

La Poursuite, le Cercle ou triangle, la Tapette, la Bloquette, la Pyramide, le Tirer, le Pot, les Villes, le Serpent, la Trime, la Fossette (a) aux noyaux, Pair ou impair.

Dans la Poursuite, le Triangle, le Pot et les Villes, le joueur est tenu de "caler", c’est-à-dire qu’il ne peut lancer sa bille qu’en la tenant appuyée sur l’index et le médius, tandis que le pouce, la prenant en dessous, se détend comme un ressort et l’envoie, modérant ou augmentant sa force, jusqu’au point où elle doit arriver.

Le calot (*) est une grosse bille à l’aide de laquelle on joue à la poursuite et surtout à la « trime ». Un trou de forme ronde pouvant contenir une balle à jouer a été creusé dans le sol, c’est le pot.

C’est vers le pot que, d’un point déterminé, les joueurs font rouler leur calot ; celui qui se sera le plus éloigné du but aura le rôle peu envié de « trimeur ».

Le trimeur envoie son calot vers le pot, mais rarement il le fait entrer dans le trou et alors les partenaires se placent au pot même, frappent son calot avec les leurs, le repoussant, le chassant l’un après l’autre le plus loin possible.

Que de peine ensuite, que d’efforts pour rejoindre le but ! Lorsqu’enfin, après bien des luttes, le trimeur y réussit, il est délivré, et celui qui occupait après lui le dernier rang au début le remplace "

(*) Le Calot figure sur la photo prise sur le boulevard Blain (dans la main d'une fille). Il peut s'agir d'une variante de la Gobille

Source : Google - Plaisir & jeux depuis les origines - Gaston Vuillier - 1899

" Voici d'abord de jeunes Romains qui semblent jouer aux billes (fig. en annexe).

Erreur! c'est une noix que l'un d'eux fait rouler sur une planchette, se proposant d'atteindre l'une de celles qui sont rangées devant lui sur le sol. Les noix tenaient lieu de nos billes, et le jeu des noix était chez les Romains un des divertissements les plus chers aux enfants. Tantôt l'on jouait à la rangette, comme l'on voit sur cette figure ; tantôt, on faisait un petit tas de noix, et il s'agissait d'en lancer une autre sur le tas assez adroitement pour ne pas le faire crouler; celui qui réussissait cette besogne délicate gagnait les noix.

Ou bien encore on traçait à la craie sur le sol un triangle traversé par des raies parallèles, le joueur devait lancer la noix de telle manière qu'elle parcourût le plus grand nombre de divisions sans pourtant sortir du périmètre de la figure. On pouvait encore jeter la noix dans un trou ou dans un pot, ou bien jouer avec quelques noix à pair ou impair, ou enfin à qui fendrait le plus vite une noix par coup ou par pression ; et la supériorité de ce jouet sur nos billes actuelles, c'est qu'en conclusion du jeu, il pouvait toujours se manger.

Les noix étaient si bien considérées comme l'attribut de la première jeunesse, qu'on disait d'un enfant qui devenait un grand garçon : « Il a pris congé des noix. »

On dirait de nos jours "J'ai passé l'âge de jouer aux billes"

Source : Archive.org - Les jeux et les jouets - A Parmentier - 1912

(a) Palantoun. s. m. Fossette. Sorte de jeu d'enfant. Juga oou palantoun : jouer à la fossette.

Juga oou traou : jouer à la boulette. C'est pousser une bille d'un lieu déterminé, dans une fossette faite à terre. Terme détourner en "roulette"..

Bilhos. Se prononce " Bio " : en français : Gobilles.

Cachelo. Coup qu'on donne avec la pointe du pouce, ayant le poigné fermé

La Fossette

La Fossette aux noyaux

La Gobille

ZÈNO ! PA BALÏAZO !

Gêne ! pas de balayage !

Exclamation dont se servent les enfants au jeu de gobilles, lorsque l’un des joueurs a sa bille enterrée ou cachée.

Source : Google - Victor Gélu

BALIAZO ! ; lorsqu’une Gobille roulait vers le trou dans lequel l’adresse du joueur devait la faire tomber, celui-ci, qui était intéressé à ce qu’aucun obstacle ne l’arrêtât, disait rapidement : " Baliazo ! " ; il avait alors le droit de balayer le sol où elle cheminait, et ce nettoyage sur le parcours de la Gobille se faisait avec la main. L’autre, au contraire, l’en empêchait s’il avait pu prendre les devants, en criant bien vite : " Pas Baliazo ! " (pas de balayage!).

TAPAZO ! on employait le mot " Tapazo ! " suivant que l’on s’opposait ou consentait à ce que les petits trous qui pouvaient se rencontrer sur la route de la bille fussent recouverts (du verbe tapar, recouvrir, boucher)

BILHO CANTE ! (bille chante!) lorsqu’on exigeait que la bille qu’on lançait se fît entendre en touchant sur quelque corps dur. Si au contraire on avait crié " Bilho boülegue ! " (bille-remue !) on devait se contenter de la voir seulement se remuer sans bruit.

JUGA AOOU TRAOU !

Allez !...Dépêchons !.... (montée place Frédéric Mistral)

Attends !......Le soleil me gêne !..... (Bd Blain)

Tu vas voir, ce que tu vas voir !...... (Croix des Missions)

Billes en poches pour la photo !... (entrée du village)

SUR LA PLACE DE L'ÉGLISE (LA BILLE-JAUNE) L'OBJECTIF-ROUGE) A DROITE...., LE PITRE.

PAS DE BILLES ?.... ALORS ON JOUE AU CERCEAU !

ON MONTRE SA BILLE !

Lorsque Château Gombert accueille Allauch

7 mai 1904.

Les constatations et résolution mentionnées sur un P-V du Conseil Général des Bouches du Rhône, font suite à une situation insolite...

Source : BnF

DÉ BÉDIN, DÉ BÉDO

Dé bedin dé bedo, saouto oou clo !.

Clopin-clopant saute au trou : Termes dont se servent les enfants qui poussent dans un trou à terre des noyaux d’abricot avec le travers du doigt indicateur (index)

BEDIN-BEDOS, Osselet et jeu des osselets. Bedin, paraît venir de bediga, brebis, parce que les osselets étaientpris du pied de cet animal.V. Jugarà bedin-bedos, ou rabigoutar ,jouer aux osselets. Pour jouer à ce jeu les enfants font un trou dans la terre, et celui qui joue doit, au moins en trois fois, y faire entrer l'objet qu'il lance : il dit, en jouant la première fois, bedin ou bedi, la seconde bedos ou bedo et la troisième sauta au cros. Source : Dic. Honnorat

D’autres fois le De bedin et de bedoc était prononcé par les enfants de la rue, dans un jeu (*) qui consiste à jeter adroitement de loin, dans un trou (cros ou clos), fosse faite en terre, des pierres, des boutons, des noyaux. Chacun, en jetant sa chose, dit les mots sacramentels à monter sur l’échine de l’un des joueurs qui est recourbé comme dans la Patincho, et y rester jusqu’à ce que le patient ait crié " Cebo " ou " Gregou ". Plusieurs joueurs se mettent aussi sur le même patient. Ce dernier se délivre de ces cavaliers improvisés si l’un d’eux touche à terre avec ses pieds. ci-dessus.

(*) En jetant le premier objet on disait de , le deuxième de Bedoc, le troisième sauto clos, et l’on gagnait si l’objet était entré au moins une fois dans la • fosse. C’est le jeu de la Fossette connu partout.

On disait aussi, en jetant d’une certaine distance les objets servant d’enjeux, tels que des boutons ou des gobilles : " De bedin et de bedoc, De pessin de Apres la gulo Ven lou trauc ". De bedin et de bedoc , De l’urine de chevaux , Après la gueule Vient le trou.

A Marseille, on dit : Juguem de mitrailho (jouons de la mitraille), lorsque les enjeux consistent en petits objets de métal. Lou Castelet est un jeu d’adresse bien simple. Les enjeux consistent en de petits tas de noisettes ou d’amandes que le joueur adroit doit démolir ; il s’en empare alors.

Source : Google - Cis des Marseillais - R de la Colombière - 1868

Castelet Petit château. Juga oou castelet : jouer à la rangée ou & la rangette. Jeu d’enfans dans lequel ils mettent chacun un certain nombre de noix ou d’amandes dont ils forment un rang au milieu duquel ils élévent un petit tas appelé Lou castelet, que chacun des joueurs cherche à abattre avec une amande, de la distanco donnée, afin de gagner le tout.

Cavaletto. Cheval fondu : Autre nom donné au jeu. Juga a sèbo : jouer à cheval fondu.

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

Jeux d'enfants

PETADOU Canonnière, cylindre de sureau, dont les enfants se servent pour jetter sur les passants des boules de papier mâché ou d'étoupe , en forme de balle, Sarbacane

POUSSETTE " Jeu d'enfants qui consiste à pousser chacun de son côté une épingle avec le flanc de l'index, de manière qu'elle aille croiser celle de son adversaire."

Jugar à Poussoun-Poussetto (jouer au jeu de poussette)

juec deis brousquettos (jeu de poussette avec des allumettes).

Source : Google - Dictionnaire Provençal / Français - JT Avril 1839

CROUSETTO, Jeu d'enfants qui consiste à pousser des épingles l'une sur l'autre ; celui qui les fait croiser, gagne. De croux , croix.

GARRl-BABOOU. Reflet. Répercussion. Jeu d'enfant et de polisson, qui consiste à se placer au soleil, avec un morceau de glace étamé à la main, pour y recevoir et refléter sur les yeux des passants les rayon de cet astre qui les éblouit. Faire lou "garri-baboou" (Rat surprise) : refléter les rayon du soleil avec une glace.

LOU TROUE DE MIRAOU (le morceau de miroir)

Paletto. Diminutif de palo, petite pelle. Battoir dont les enfants se servent pour jouer à la paume.

VOULANT. Volant, petit morceau de bois garni de plumes qu'on .pousse en l'air avec un raquette.

OOUSSEOU VOUÈLO. Jeu d'enfant qui consiste à lever le doigt à chaque fois que l'on nomme un oiseau qui vole, et à le baisser quand c'est tout autre chose. C'est un jeu de gages, nommé aussi pigeon vouèlo.

PLANTO - POUERTO. Dard. (Flèchettes) Amusement d'enfant. C'est un morceau de bois rond, d'environ trois pouces de longueur, ayant une pointe en fer à l'un des bouts à la manière d'un dard , et de l'autre quatre ailes en papier formant une pyramide quadrangulaire renversée. Voir TANCO POUERTO.

REVIRO-GAOU. Moulinet. Sorte de jouet d'enfant. Noix vide et percée dans laquelle est passée une cheville portant un peson au bas, et que l'on fait tourner dans cette même noix par le moyen d'un fil que l'on tire horizontalement. Voir VIRO-GAOU.

TATOT.Terme enfantin. Dada. Cheval. Mounta-lou su lou tatot : montez-le sur le dada. A califourchon

TELITAPORTO. Sorte de jeu d'enfant. Métier-deviné. Combien. Juga à télitaporto : jouer au combien. Jouer à métier deviné

Source : Dic. Provençal / Français - Avril - 1839

COURBILHOUN  Corbeillon, sorte de jeu où l'on ne fait usage que des mots terminés en " on ".

GUEIRO !. GUAÏRO !Garre ! Les joueurs de ballons se servent de ce cri quand ils jettent un ballon loin du jeu.

POURTAGRO. Une portée, action des jeux d’enfants, qni se portent les uns les autres à chèvre-morte. Jouer à "CAVALO"

Source : Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823

JUGAR A LA TI VIOU (jouer à : " Je te vois " ou à " Laty laty ") Jouer à "cache-cache" Il consiste à courir autour d’une ou de plusieurs îles de maisons et à découvrir les autres sans être vu. On provoque les camarades avec qui l’on doit jouer en leur criant : " Laty Barlaty Qu'a mangea de datys ? ". Laty Barlaty Qui a mangé des dattes ?. Celui qui a découvert son camarade lui crie : Ti viou ! (je te vois!)

BOUCHOUN Lorsque les gamins ont de la monnaie, et cela se voit à l’époque où ils commencent à s’émanciper, ils méprisent les autres jeux et ils s’empressent de jouer au bouchon, qui consiste à renverser, en jetant de loin des pièces de monnaie servant de palets et sous certaines conditions arrêtées d’avance, d’autres pièces placées à distance sur un bouchon de liège relevé.

LOU PANTOUQUET Jeu qui diffère du Bouchon en ce qu’au lieu de chercher à renverser d’une distance convenue, un bouchon garni de l’enjeu en menue monnaie, on jette, chacun à son tour, une pièce contre un mur. Il faut pour gagner, que la pièce frappe d’abord contre le mur et qu’il n’y ait qu’une largeur de deux ou trois doigts, suivant les accords, entre la dernière pièce jetée et la précédente.

ESCARAVAT (faire l’escarbot) ; jeu des enfants sur les aires à blé. Il consiste à courir, l’un derrière l’autre, en marchant à quatre pattes, et à tirer vers soi les jambes des autres, pour que ces derniers s’allongent sur la paille, ce qui fait rire.

ESQUINETTO (faire petite-échine), soit la courte-échelle. C’est porter quelqu’un sur son dos pour l’aider à grimper sur un arbre ou pour le faire parvenir au haut d’un mur.

CAMPANO (faire la cloche) ou tourner comme une cloche ; à Paris on dit : Tête-bêche. C’est lorsque deux enfants se prennent corps à corps, l’un les jambes à terre, l’autre les jambes en haut. En se renversant, les rôles changent ; celui qui était en haut se trouve en bas, ainsi de suite à chaque tour. Les gamins qui se sont accrochés ainsi, parcourent un espace assez long en roulant de culbute en culbute.

LA BEDOUFFO. Espèce de de Colin-Maillard ; leis huilhs bandats (les yeux bandés) On place un mouchoir sur les yeux de l'un des joueurs qui tient à la main un autre mouchoir dont un bout est fortement noué. Ceux qui le taquinent maladroitement, sont exposés à recevoir des coups assez forts, parce que celui qui est momentanément privé de la vue, n’est pas avare de ces coups donnés à tort et à travers ; heureux encore ceux qui sont frappés, si une pierre n’a pas été traîtreusement placée dans les nœuds. Tel est ce jeu dangereux et qui ne se pratique que fort rarement. C’est, il va sans dire, un jeu de garçons...

LEIS HUILS BANDATS ou MENI MOUN AÏ (les yeux bandés ou je mène mon âne), je conduis mon âne, se joue différemment. On bande les yeux à un joueur que l’on doit faire tourner trois fois sur lui-même pour le désorienter, ensuite on lui fait faire trois sauts. On lui demande combien de doigts lui sont montrés ; il répond tant bien que mal, et l’un des joueurs chante sur un air quelconque : Meni moun ai, Sabi pas mounte lou meni, Se lou meni au palai, Aqui lou laissarai. Je conduis mon âne, Je ne sais où je le conduis, Si je le conduis au Palais, Là je le laisserai.

Celui que le patient touche, reçoit le bandeau et l’on recommence.

En français toutes les manières de jouer avec les yeux bandés s’appellent Colin-Maillard ou Cache-cache Mitoulas, cependant ce dernier s’applique plutôt au mouchoir caché.

A Marseille, lorsque le joueur aux yeux bandés s’approchait de l’endroit où était l’objet caché, on lui criait : Brûles ! (tu brûles !) Si par contre il s’en éloignait ou s’il se dirigeait d’un côté où il y avait quelqué danger, le cri préservateur était Barro de ferri ! (Barre de fer !)

NITAR. Un enfant très adroit à toutes sortes de jeux.

Source : Google - Les cris Marseillais - R de la Colombière - 1868

JEUX INTERDITS

ENQUEIRADO. Combat d'enfant à coups de pierres

GRÈGO ! " je veille " , " je prends garde ". Aujourd'hui même, en jouant, un enfant jettera à l'autre des pierres & attendra que celui-ci crie " mando ! " , c'est-à-dire , " jète , j'aurai soin de m'écarter ". Grégo a été remplacé...

LOU BATAIOUN. La bataille des enfants, à coups de pierres.

Une chose qui n’a point été remarquée, et qui en vaut pourtant la peine , c’est que, depuis la grande révolution, toutes les fois qu’il y a eu en France quelque remue-ménage politique, il y a eu aussi recrudescence de fureur parmi les enfants pour ce jeu dangereux du bataillon. En 1814 et 1815, c’était un véritable délire.

L’autorité dût intervenir et prendre des mesures sérieuses pour empêcher ces combats dont les grands garçons avaient fini par se mêler.

BATAILHO, Bataille , combat. Du celt. batalla. Il y a un jeu de cartes , qui ne se joue que parmi les enfants, & qui se nomme la batailho.

Les enfants disent aussi : " Tu m'as près moun fèn (fouin) , tu m'as près ma pailho (paille) ; juguen (jouons) à la batailho " ; ensuite ils se soufflent réciproquement contre la bouche, jusqu'à ce que l'un d'eux perde la respiration. 

REIRO TIROPUEOU. Gribouillette, " terme populaire : jeu d'enfants à qui on jette une pièce d'argent, aux conditions que celui qui la prendra sera attaqué par les autres, qui lui font lâcher prise en le tirant par les cheveux.

TIRO-PÉOU(A) Jouer à gribouillette, à tirailler les çheveux.

PIGNADO. Querelle dans laquelle on se prend aux cheveux, et où il y a aussi des coups donnés. Si douna uno pignado

TIRASSADO. Juga eis tirassados : Lutter. Se traîner les uns les autres par les cheveux. Se jeter par terre.

ENCA !, ou ENCARO. Encore, encor. Enca vieou mounet, ou mounet es vieou. Jeu qu'on fait avec un morceau de papier allumé, que l'on fait passer d'une personne à l'autre, jusqu'à ce qu'il s'éteigne. Du latin in hic horā. (Chauds les doigts !...)

MOUNET ES VIOU ! MOUNET ES ENCARO VIOU ! (le petit chat est en vie ! le petit chat vit encore !). C’est le morceau de papier allumé qui passe de main en main. Celui entre les mains de qui il s’éteint, subit la pénitence convenue.

CÈBO !, Cebos, adv.. On ne prononce pas l's. " Lâchez, c'est assez ". Du celt. cecos, en changeant le C. en B. " Ti farai dire cebos ".  "Je te ferai dire c'est assez ".  ( Je te forcerai de t'avouer vaincu ) . L'usage détourné pour la "bagarre" est de faire dire "cèbe ! "

Source : Google - Dictionnaire Provençal / Français - Achard - 1785

TOUMBO BÈLO ! Jeu d’enfants qui consiste à frapper sur les mains d’un camarade pour en faire tomber ce qu’elles contiennent. D’après les lois de ce jeu tout ce qui échappe des doigts est de bonne prise pour l’adversaire.

BATAILHOUN Bataillon : certain nombre de gens de pied. Batailhoun a dû signifier petite bataille. A Marseille, les enfants de l'âge de douze à quinze ans ſe réunissaient, il y a quelques années, pour faire le bataillon, c'et-à- dire, que ceux d'un quartier, armés de fronde, attaquaient ceux d'un autre, & cette bataille devenait souvent dangereuse pour l'un des deux partis, & pour les personnes qui passaient dans les chemins où ils s'étaient rassemblés. La Police a obvié à cet abus ; l'on a presque oublié aujourd'hui le nom du batailhoun. Faire lou batailhoun. C'est se battre à coups de pierres avec des frondes.

ATTACAGNOS. Époque des batailles à coups de pierres

Lorsque le Bataillon avait lieu entre enfants de deux quartiers différents, c’était une véritable bataille. Les polissons habitant le quartier des Grands-Carmes, se ruaient sur ceux de Saint-Laurent ou de la Major, et vice-versa. Le rendez-vous avait lieu sur l’esplanade de la Tourette, à l'Ourse, à l' Observance ou à la Montée du Lazaret. Les passants couraient un vrai danger.

" BOUDIN ". " Si faïre de boudins ". Se donner des coups. Terme d'enfant.

" ESQUINTA (S') " Se battre à coups de poing. Se prendre aux cheveux. S'entredéchirer les habits.

" ESCOUNPISSADOU ", Seringue faite avec un tuyau de roseau, dont les enfants ſe servent pour jetter de l'eau sur les passants.

" FICHIBARAU ", Jeu d'enfant, qui consiste à pétrir de la terre glaise, & à en faire des vases creux que l'on jette à terre avec force , en sorte que la compression de l'air le fait éclater avec bruit.

Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785

ALOUCHAR. (S’) Jouer au jeu de la lutte.

Source : Dic. Provençal / Français - Garcin - 

LOU MOUINE ou Carme (le sabot), c’est la toupie à fouet. Les enfants imprévoyants atteignaient autre chose que " lou mouine " (la toupie / le moine) lorsqu’il voulaient le faire tourner, car c’étaient ceux qui étaient à leur portée, et ne se méfiaient de rien, qui recevaient les coups de fouet. " Tant que viro fa de tours " (tant qu’il tourne, il fait des tours), 

SAUNO-GARRI. Saigne-rat Pour s’exempter du travail et avoir des congés, il s’agit de feindre un saignement de nez. La plante appelée Sauno-garri (saigne-rat) était la lancette. Cette petite graminée est répandue partout; c’est le Paturin raide ou Durette hérissée (Poa rigida) La tige est surmontée de trois épis excessivement menus, écartés, que ces drôles après les avoir réunis introduisaient dans le nez en donnant quelques petites secousses pour déterminer l’hémorrhagie et cela avait lieu dans la classe au moment où il aurait fallu réciter une leçon que l’on n’avait pas apprise....

EME PAILHO AU CUOULES. Cigales que l'on fait voler avec une paille au derrière.

SAUTO A LA TAULISSO (Saute par dessus le toit). Le gamin balançait la fronde garnie en prononçant ces paroles très lentement, c’est-à-dire une syllabe sur chaque va-et-vient de l’instrument : " Pey ! Pey ! Vai mi querre un soou de pey, Un soou de clauvisso " Poisson! Poisson! Va me chercher (m’acheter) un sou de poisson, Un sou de clovisses (coquillages). Et la pierre partait par dessus les toits, lorsque le bonhomme prononçait ces mots dits avec rapidité

ESQUEIREJAR(S'). Se battre à coups de pierres. Esqueirejaire : enfants qui se battent à coups de pierres. Esqueiraïre : Frondeur. Celui qui lance des pierres avec ou sans la fronde.

BERCHO. Guerre de deux troupes d'enfants qui se battent à coups de pierres. Si faïre la bercho.

CUOU DE LA LAOUVO. SATACUOU. Casse cul. Retirer la chaise de derrière quelqu'un et le faire tomber.

VARCHAN. Houssine. Verge dont on se sert pour châtier un enfant. S'es pa brave doua-li daou varchan ; s'il n'est pas tel qu'il faut, donnez-lui des verges.

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

RESPAILHETO, Ricochet, saut, bonds que fait une pierre lancée horizontalement sur la surface de l'eau. Rebounbetto : ricochet

N-B. DIGRESSIONS ADULTES :

LEI BOUFFO

Lei bouffo sont de vigoureux soufflets appliqués à un individu qui gonfle expressément ses joues pour recevoir les coups. Il existe à Marseille trois ou quatre pauvres malheureux qui font métier de se laisser asséner pour un sou une lourde bouffo sur chaque joue. L'on trouve aussi à Marseille un assez grand nombre de misérables qui achètent, moyennant un sou, le triste plaisir de frapper à tour de bras sur la face d'un crétin. On ne voit ces atrocités stupides que dans notre ville. C'est le passe-temps par excellence des crocheteurs désœuvrés. Ces barbares ne comprennent pas que des jeux pareils les placent bien au-dessous du bourreau ! Et pourtant, à l’occasion, ils ne manquent ni de cœur ni de bon sens. (Victor Gélu)

VARAILLAR (SI) : Se battre à coup de poings et de dents

Source : Google - Dic. Provençal / Français - GARCIN - T2 - 1823

JEUX INTERDITS (SUITE)

ESPEYOTI. Frippeur. Celui qui fripe. On le dit des enfans qui ont habituellement leur vétemens chiffonnés et déchirés. Es un espeyoti fini : c'est là un vrai fripeur. DESTRUSSI.

ESPOOUSSADO. Volée de coups. L'y an douna l'espooussado. On l'a joliment brossé.

DESOULA, ADO. Dissipé, dissipée, Brouillon. Querelleur. Ecervelé. Contrariant. Es un desoula : c'est un petit querelleur. Es uno desoulado : c'est une écervellée.

CHOUPINA. Houspiller. Egratigner. Déchéveler. Arracher la coiffure, déchirer les habillemens avec dépit. Egratigner avec malice, en sorte que les cheveux, les habillemens soient épars et en désordre. Il est aussi réciproque et ne se dit que des femmes et des enfans qui se battent et se déchirent.

ÉCOLIERS TURBULENTS

" On a vu de tout temps ces turbulents se mettre derrière les cabriolets et voitures, au risque d’être entraînés dans une situation malaisée ou de faire des chûtes dangereuses. Ceux du même âge, qui étaient jaloux de la place occupée sur le derrière de la voiture et qui auraient voulu la remplir, cherchaient à faire descendre celui qui s’y était accroché, en disant :

" Darrié ! "

" Carretier !

" Davant !

" Chivau blanc ! "

" Derrière ! "

" Charretier ! "

" Devant ! "

" Cheval blanc ! " (pour la rime).

Source : Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868

ET POUR LES PLUS TURBULENTS !.....

PATACUÈLO. Fessée. Coups de main ou de verges données sur les fesses. L'y an donna la patacuèlo : il a eu la fessée. Ooura, su la patacuèlo : il aura la fessée.

FOUITADO, Fessée. Acion de fesser, de frapper sur les fesses. A agu sa fouitado : Il a eu sa fessée.

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

OMNIBUS 1906

Les Petits Frères Maristes présents en 1864, assuraient l'enseignement en 1902 : Directeur Frère Stéphan.

Les petits Frères quittèrent Château Gombert en 1904.

Début de l'école laïque

Emile Combe, président du Conseil, fait voter la loi du 7 juillet 1904 qui ordonne la fermeture des écoles tenues par des religieux.

Les frères et les sœurs enseignants se sécularisent ainsi que leurs écoles qui s'inscrivent dès lors dans le cadre de la loi de 1886, et sont reprises par des associations, conformément à la loi de 1901.

Ci-après, un rapport dressé, suite à une inspection de l'école de Château Gombert

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INSTITUT

ANNALES  de PROVINCE des Petits Frères de Marie

rédigées à St Paul-3-Châteaux

le 17 avril 1888

No 18

MAISON CHATEAU-GOMBERT 215/18

Altitude : 120 mètres

Population : 1500 habitants

Fondée en 1864 pour 3 frères (3 présentement)

Par M. le curé Jouvat et des Bienfaiteurs

Genre primitif de l'école libre payante puis communale gratuite - id - actuel libre payante

Traitement primitif : 1800 francs ; actuel 2100 francs Fourni par les rétributions, M. le curé, le comité et Marseille Mobilier payé par M. le curé et des dons

Valeur actuelle : assez bon ; appartient aux Frères

Mobilier scolaire payé par les mêmes

Valeur présente : assez bon ; appartient à l'oeuvre

Local primitif incommode et irrégulier

Cour, jardin assez bien Fourni par M. le curé (600 f. de loyer)

Local actuel décrit dans la notice

Cour, jardin idem Appartient à à la Fabrique

Servitudes 800 mètres de l'église

Max. d'élèves au début : 40 ; aujourd'hui : 78.

Résultats religieux : aussi bons que possible.

Résultats scolaires : 12 certificats d'études

Résultats pour l'Institut : Deux sujets

Réputation de l'école : assez bonne

Appui du clergé très hargneux parfois

Appui des autorités civiles : indifférent aujourd'hui

Services particuliers : aucun

Frères Directeurs : Simon, Palmace, Constancien, Antonius, Ezéchiel, Venant.

N O T I C E  Château-Gombert est une paroisse rurale faisant partie de la commune de Marseille. Elle compte 1500 habitants. Le village est à 120 mètres d'altitude, à environ 8 km de St Barnabé, 9 de Marseille, 195 de St Paul-3-Châteaux, et 368 de la Maison-Mère, par Marseille et Lyon.

A l'époque dont nous allons nous occuper, M. l'abbé Jauvat était curé de Château-Gombert. Notre frère Esdras, qui prenait alors des bains de mer, vint le voir, en fut très bien accueilli, s'installa même un peu chez lui et l'engagea à demander de nos frères.

Il écrivit lui-même au cher frère Assistant dans ce but, lui dépeignit M. le curé comme étant un saint, le pressa de lui envoyer des frères et appuya sa demande par un interminable grimoire, dans lequel il tançait les instituteurs laïques et jetait même la pierre à certains congréganistes.

M. le curé écrivit ensuite, mais nous n'avons pas sa première lettre.

Voici la seconde (juillet 1864)

" Bien digne Supérieur, Encore une raison qui a son poids et qui vous fera comprendre notre nécessité, nos ardents désirs, nos pressantes sollicitations à vous demander des Frères : c'est que je prépare une première communion qui aurait dû se faire au mois de mai ; or, mes supérieurs ecclésiastiques m'ont autorisé à la renvoyer jusqu'à ce que j'aie quelques mains habiles, savantes et pieuses pour nous seconder, car nos pauvres enfants perdent plus qu'ils ne gagnent, sous tous les rapports, entre les mains de l'instituteur, qui est un extravaguant, qui ne sait ni se faire craindre, ni se faire aimer ; il n'a aucune influence, aussi il n'inspire ni confiance ni respect ; il y a deux mois, quelques élèves se révoltèrent contre lui. A tous les instants du jour, on en voit cinq ou six simultanément au même commun ; il n'y a point de police, c'est un désordre continuel. Aussi, les enfants sont très dissipés, et ne savent pas leur catéchisme. Quelle noble mission viennent remplir vos frères ! Et sous ce rapport, tous les parents les attendent avec impatience. De plus, j'ai une maîtrise de 12 élèves à leur confier. En voilà d'éléments, en voilà des portes, pour entrer dans l'esprit du peuple. En voilà des instruments, des armes, pour combattre et vaincre les plus formidables ennemis ! Vénérable Supérieur, c'en est trop pour vous faire comprendre notre position et vous faire espérer l'heureuse réussite de notre fondation. D'ailleurs, nous nous connaîtrons toujours mieux, non seulement pour ne pas avoir de regrets ni les uns ni les autres, mais pour bénir toujours la divine Providence de nous avoir mis en relation, etc..."

Le frère Félicité, visiteur, vint voir le local et envoya le rapport qui va suivre au Supérieur sur ce nouveau poste :

" Le local destiné aux Frères est celui que les sœurs quitteront la semaine prochaine pour aller en habiter un autre qui sera inférieur à celui qu'elles laissent, jusqu'à la mort de la personne qui leur donne actuellement une partie de sa maison et qui la leur laissera en entier après sa mort. Ce local a un premier seulement. Il est très bien situé ; il peut être considéré comme hors du pays, bien qu'il ne soit éloigné de l'église que de 2 ou 3 minutes. Les appartements du rez-de-chaussée sont : un très joli salon, déjà meublé, destiné sans doute à un parloir ou à un réfectoire ; une petite cuisine et une cave, puis les deux classes séparées par une cloison et une porte. Elles n'ont que 4,50 mètres sur 3 mètres, environ 30 m2 pour les deux. Mais il est à remarquer :

1) qu'une vaste cave et une écurie disponibles, dépendantes dudit local, et adossées, partie contre les classes, partie contre le reste de la maison, permettent de faire toutes les améliorations convenables ;

2) que M. le curé est tout disposé à apporter toutes les modifications nécessaires ;

3) que dans le principe, les classes seront peu chargées, attendu que l'instituteur communal a une bonne partie des enfants que le pays peut fournir, et qu'ils ne quitteront, sans doute que petit à petit. Les appartements du premier sont :

1) Une salle avec alcôve, pouvant servir de dortoir ; elle est très convenable,

2) Une 2ème salle ayant ainsi que la 1ère, deux fenêtres, cette dernière ferait une salle d'études ;

3) Un petit oratoire, ordinaire, mais assez bien ; l'autel restera etc..

4) Une petite sacristie ;

5) Une espèce d'antichambre ou alcôve. Toutes les portes et les principales fenêtres de la maison donnent hors du village et font face à la cour et au jardin, très réguliers, qui sont également pour les frères. La cour est un peu petite, mais il est facile d'empiéter un peu sur le jardin qui est passablement vaste. Deux puits alimentent : l'un la maison et l'autre le jardin. L'eau est basse mais elle ne tarit jamais. C'est M. le curé, à la tête des notables du pays, qui se charge de la fondation.

Tout d'abord l'école sera libre. Le traitement sera composé :

1) Des produits des mois d'école ;

2) Du complément promis par les fondateurs. La prime sera payée par annuités de 400 fr ou de 420, selon que vous fixerez pour chaque frère. M. le curé recevra indifféremment, dans le principe, soit deux, soit trois frères, et il consent volontiers à ce que le traitement soit de 1200 fr pour deux frères ; il n'a pas été question du traitement pour trois ".

 

Les supérieurs envoyèrent ensuite le Frère Onésiphore, Directeur à la Seyne, pour voir si tout était prêt. Il leur rendit compte de sa mission en ces termes :

" M.T.C.F. Assistant, Le jour désigné, je me suis rendu auprès du F. Simon, que j'ai trouvé aux Aygalades à 11 h 1/2, et à 1 h 1/2, nous sommes partis pour Château-Gombert son nouveau poste.

1) J'ai trouvé le linge des frères à peu près prêt, et le mobilier de même, sauf les bois de lit, les matelas et les chaises, que l'on fera confectionner plus tard, attendu que le F. Visiteur a approuvé la maison et ses meubles pour le temps provisoire, qui ne sera pas de longue durée selon toute apparence, l'emplacement de la nouvelle construction est déjà désigné et M. le curé n'est pas en peine pour trouver l'argent nécessaire pour cela.

2) Il reste 580 fr de l'argent du mobilier des frères qui n'est pas encore employé, mais ce qui est fait est assez bon pour ne pas donner lieu de se repentir d'avoir laissé faire M. le curé ; le linge vaut 1/5 de plus que ne le porte la liste.

3) M. le curé verra MM. les bienfaiteurs de l'œuvre pour l'argent qui lui manque en ce moment : sa visite du premier de l'an sera faite dans ce but. Ils ont signé, mais ils sont à Marseille en ce moment. 500 fr seront remis au F. Simon à l'entrée en fonction, et le reste tous les trimestres ; une partie de la prime sera payée cette année aux premiers mois : 700 fr à ce que m'a promis M. le curé. Je crois que vous n'avez rien à craindre ; le brave homme a aussi bon cœur que bonne langue.

4) Les classes sont prêtes, mais bien petites, elles peuvent contenir 50 élèves ; il y a des tables et des bancs pour ce nombre. Les deux ouvertures devaient se faire le jour de mon passage, elles donneront de l'air et non du jour, car elles aboutissent à une cave... Les griefs qui pèsent sur le pauvre instituteur sont plus que suffisants pour le faire révoquer dès que les frères seront installés ; ce sera un grand service que l'on rendra au pays, si cet homme est aussi mauvais qu'on le dit...

Voyant que je paraissais désirer quelque chose de plus, M. le curé m'a dit, avec un peu de chagrin : "Mon Frère, qu'est-ce que vos Supérieurs désirent de plus ? parlez, je suis prêt à tout ce que l'on voudra, et je le signerai de mon sang, s'il le faut. Je n'ai pas d'autres héritiers que les frères, et si je n'ai pas beaucoup d'argent en ce moment, je sais où en prendre. Après avoir fait élever des églises, des chapelles et des établissements de religieuses, je ne laisserai pas celui-ci inachevé. Dites à vos Supérieurs d'avoir un peu de confiance en moi ; ils me verront à l'œuvre. Mr le curé écrivit encore plusieurs lettres et alla voir notre R.Frère, à St Genis, qui lui donna de l'espoir. Il fit intervenir l'un des grands vicaires, au commencement de septembre. Le 26 octobre, il remercia le Révérend qui venait de lui promettre trois frères. Il accepta les conditions proposées, se réservant seulement de fournir le mobilier personnel en nature, parce que des personnes charitables lui en offraient les diverses parties.

Le brave homme faisait déjà des provisions pour les frères. Son style prolixe et un peu diffus annonce un homme simple et droit. Il avouait que le local offert ne convenait pas, mais il assurait qu'il ne serait que provisoire et que, aidé par ses bourgeois, il en ferait bientôt construire un ad hoc. Le Révérend lui ayant annoncé le 5 novembre que l'envoi des frères était ajourné, il communiqua cette triste nouvelle au baron de Gombert, son paroissien. Celui-ci voulait monter à St Genis sur le champ. Mr le curé l'en dissuada, réfléchit pendant toute la nuit et recommanda cette affaire à Notre Seigneur en disant sa messe le lendemain. Il alla consulter ensuite son confrère des Aygalades, ainsi que le frère Directeur de cette localité et celui de St Geniez.

Après ces précautions, il écrivit au Révérend et le pressa vivement de hâter l'envoi des frères, ajoutant que M. B. Martin, adjoint au maire, et un chef de bureau de la Préfecture, attendaient impatiemment la déclaration légale, pour l'appuyer. Il revenait encore sur le mal que faisait l'instituteur laïque dans sa paroisse. Les conventions que l'on va lire furent signées le 10 décembre 1864. En les envoyant, Mr le curé s'applaudissait du bon choix du F. Simon, qui allait diriger la nouvelle école et déclarait que ce frère et lui ne faisaient déjà qu'un. Frère Simon avait peut-être mérité cet éloge en acceptant sans difficulté, tous les objets offerts pour le mobilier personnel, y compris les meubles laissés provisoirement par les sœurs dans le local qu'elles avaient cédé moyennant un loyer annuel de 600 francs : leur sacrifice n'était pas grand.

Voici les conventions :

Entre les soussignés etc.

Art. 1er. Le Supérieur fournira trois frères, etc. Ils auront, en se conformant aux lois, etc.

Art. 2. Il sera fourni aux Frères ce qui suit :

1) Une maison convenable avec cour et jardin, le tout clos et indépendant. Le local offert par M. le curé est accepté pour un an, moyennant les réparations convenues.

2) Un mobilier classique ainsi qu'il est exprimé dans le prospectus.

3) Un traitement annuel de 1800 francs. Ce traitement se composera des rétributions scolaires et d'un supplément assuré par les Fondateurs dans le cas où le chiffre des rétributions n'atteindrait pas 1800 fr. Les rétributions des enfants étrangers à la paroisse et toutes celles qui excéderont 1800 fr seront bénéfice des frères et leur appartiendront.

4) Pour le mobilier et le trousseau des Frères, une somme de 1800 fr payable à l'ouverture de l'école. Ce mobilier est entretenu par les Frères et devient leur propriété par dixième chaque année.

5) Une prime de 1200 fr qui sera payée à la Maison-Mère à l'époque de la fondation.

Art. 3. Le chauffage et les faux frais de l'école, pour encre, modèles, etc. sont à la charge des élèves. L'entretien de la maison et du mobilier classique ainsi que les frais de distribution de prix sont à la charge de la Fondation, qui, en outre, fera exempter les Frères de tous impôts et charges communales ou les supportera pour eux.

Art. 4. Les frères et leurs élèves auront des places gratuites à l'église. Le 12 décembre, le frère Simon écrivait que l'instituteur était très immoral, que son adjoint s'ennuyait avec lui, que son école avait 70 enfants payant 1,50 fr ou 2,50 fr par mois, tous très mal élevés et ignorants ; qu'une vingtaine d'enfants attendaient l'ouverture de la classe des Frères et qu'on y admettrait un certain nombre de gratuits.

Le 4 janvier 1865, Mr le curé écrivait une interminable missive. Mon Révérend Supérieur, Trois ou quatre de nos bien aimés et honorables fondateurs, voulaient partir pour aller vous présenter leurs hommages et vous faire agréer leurs vœux de bonne année, mais aussi pour vous prévenir en toute franchise et naïveté que nous n'avions pu résister aux pressantes sollicitations de 15 ou 20 jeunes hommes, qui, en dépit des poursuites hostiles de notre fameux instituteur ont attendu nos bons Frères en disant qu'ils se respectaient trop pour faire bande avec ceux qui fréquentent l'école communale, qui sont la lie du pays.

On a cru, digne Supérieur, qu'il était mieux dans les convenances que je vous avertisse moi-même, que nous avons simplement et pieusement supposé votre paternelle autorisation, et nous avons promis de commencer au plus tard lundi prochain cette classe du soir, et cela soit dit pour respecter la délicatesse du frère Simon, rehausser et vénérer son exactitude religieuse à sa sainte Règle, aux ordres de ses supérieurs, pour sauvegarder, tranquilliser la conscience et mettre à l'abri la responsabilité de ce cher Directeur qui n'a rien voulu prendre sur lui-même... Les classes du jour ont commencé hier, et elles débutent assez bien, etc...

Le frère Visiteur vint voir cette école, le 29 juillet 1865. Il y trouva les frères : Simon, Dulas et Jephté, avec 49 élèves dans les classes. La visite ne donna lieu à aucune observation.

Le 13 octobre, le frère Simon demandait un plan pour une construction définitive qui devait être placée, assez loin de l'église, sur un terrain de 25 mètres sur 28,50 mètres, que ces Messieurs devaient acquérir deux jours après. Le frère désirait que frère Théodore vint diriger cette construction.

Le 28 juillet 1866, les classes avaient 67 enfants. Les seconds étaient les FF. Dulas et Firmin. Le Frère Visiteur nota ceci :

" Notre maison de Château-Gombert prospère ; la population est contente des Frères et le nombre des élèves va toujours croissant ; la régularité règne dans la maison. Si j'ai un voeu à former, c'est que le bon frère Simon se rende de moins en moins pénible à ses frères et à son digne curé ; vous savez que par caractère, ce brave frère est difficile à contenter. Mais, grâce à Dieu, les frères qu'il a ne sont pas hommes à s'effrayer, et Mr le curé, patiente assez facilement à cause du bon résultat que le Frère Simon a obtenu jusqu'ici tant avec les enfants qu'avec les parents. La construction n'est pas commencée. On a deux emplacements en vue. Le 1er, qui est à 200 m environ de l'église, coûterait au moins 12.000 fr et j'y vois cinq ou six lacunes ou servitudes assez graves. Le second serait donné par l'un des vicaires généraux. Il a 80 m sur 20. Il est à 50 m de l'église, mais mieux à la portée des enfants que l'autre. J'incline pour ce dernier, mais je prie le Révérend Frère de trancher lui-même la question. En attendant le remplaçant du F. Simon, le 16 mars 1867, Mr le curé donnait au Révérend Frère des détails très minutieux, sur la maison en construction, dans laquelle il comptait 24 fenêtres. Il se disait obligé d'encourager l'entrepreneur qui se plaignait souvent des changements opérés dans le plan par le frère Simon. Je lui recommande, ajoutait-il, de suivre en tout les indications du frère, car je désire que tout soit pour le mieux ".

Le F. Simon fut remplacé par le F. Palmace comme Directeur, le 31 mars. Dans cette lettre indéchiffrable du 23 octobre, après s'être plaint vivement de l'absence des trois frères pendant leur retraite, au moment où il avait le plus besoin d'eux, après avoir demandé que l'un des trois assistât à une autre retraite, de manière que les enfants fussent toujours surveillés, Mr le curé annonçait que la maison était terminée, que Mgr et son Grand-Vicaire en étaient enchantés, qu'il avait dû emprunter 10.000 francs pour la payer, plus 4.000 francs pour agrandir celle des sœurs et qu'il n'avait pas le sou pour payer les 700 francs d'intérêt de ces deux emprunts. En définitive, il demandait que les frères pussent recevoir quelques pensionnaires pour lui alléger un peu la charge de leur traitement, attendu que les rétributions mensuelles ne produisaient qu'environ 800 francs par an.

 

D'après sa lettre, il faisait lui-même la plus grande partie du cours d'adultes, mais il s'encourageait par la pensée que les frères l'aideraient davantage dans leur nouveau local.

Frère Palmace ne resta que 18 mois ici. Durant l'année scolaire 1868, il fut aidé par les FF. Dulas et Agapius.

Les classes eurent un maximum de 82 élèves, dont 58 payants.

Le Frère Visiteur prit cette note :

" Mes observations ont porté sur le manque de ponctualité et sur la charité fraternelle. L'établissement va à peu près, Mr le curé est content des frères mais il reproche au Directeur de manquer de piété. Je dois ajouter que ce dernier est trop large, trop susceptible et peu prudent ".

Le Frère Constancien remplaça le Frère Palmace après la retraite. Ce nouveau venu dirigea la maison jusqu'au vacances de 1874. Il fut secondé par les Frères Dulas, Achillas, Gonthier, Josédech, Geoffroy, Urbase, Congall et Sigebert. Durant ce temps, les classes enregistrèrent un maximum moyen de 86 élèves, parmi lesquels 54 payants. Les frères Visiteurs notèrent ce qui suit :

1869. " Mr le curé est content et tient surtout au F. Gonthier ".

1870. " Faire constamment ensemble tous les exercices de piété ".

1871. Pas de rapport.

1872. " Les études ont été assez négligées. A cause de la culture du jardin, l'office du soir ne s'est pas toujours dit à l'heure, ce qui a occasionné quelquefois l'omission de la lecture spirituelle. Le frère sous-directeur pourrait remplir un peu mieux son emploi ".

1874. Le rapport est muet.

Après la retraite, le frère Antonio succéda au Frère Constancien, pendant une année, étant aidé par les frères Urbase et Léoncien, et ayant 95 enfants sous la main ; ils étaient tous gratuits depuis le 1er janvier 1873. Le Frère Visiteur n'eut rien à reprendre. Néanmoins le Frère Antonio fut remplacé après la retraite par le Frère Ezéchiel, et il partit pour l'Océanie.

Le 31 mars 1876, le nouveau Directeur reçut l'avis suivant de la mairie

" Monsieur le Directeur, Monsieur le Préfet ayant décidé que la nouvelle école communale de garçons, crée à Château-Gombert, serait confiée à des congréganistes, je vous prie d'inviter votre Supérieur Général à faire parvenir au plus tôt les propositions nécessaires pour la nomination d'un Directeur et d'un adjoint, à M. le Préfet. Daignez agréer, etc. "

L'école devint donc communale, et, en vertu de la convention, pour 7 ans entre la Mairie et l'Institut, les frères de cette maison furent payés, comme ceux de la plupart des autres maisons de la banlieue, 2300 fr c.à.d. 800 fr le titulaire et 750 chacun des autres.

A ce moment, les seconds étaient les Frères Urbase et Hortense, les classes avaient 90 élèves, tous gratuits. Le FrèreVisiteur put constater que tout allait bien.

En 1879, les classes enregistrèrent 103 élèves. Le Frère Ezéchiel dirigea la maison pendant 8 ans ; frère Urbase, son second, fut changé en avril 1881.

M. le curé Caillol, successeur de M.Camoin, mort ici, écrivit une lettre un peu vive au Révérend, à cette occasion.

Il s'en excusa ensuite en ces termes :

" Mon Très Révérend Frère Supérieur, Lorsque je vous ai écrit ma dernière lettre, j'étais tellement contrarié du changement du Frère Urbase, que j'ai employé des termes que je regrette. Vous faites bien, Mon Révérend Frère, de compter sur moi, les frères sont mes meilleurs auxiliaires.

Si j'ai laissé percer au sujet de la capacité et de l'ordre du Frère Directeur, ce n'est pas que je ne l'estime pas, c'est un excellent professeur, mais, comme Directeur, je craignais qu'il ne laissât à désirer ; je vois maintenant qu'il va très bien. Le frère Directeur mérite les éloges qu'on vous en a faits. Je tenais, Mon Révérend Frère, à faire disparaître la mauvaise impression que ma lettre a pu vous laisser, et je ne doute nullement de votre désir de nous être utile en toute occasion ".

Monsieur le curé était sans doute dévoué aux Frères, comme le dit sa lettre, mais il avait déjà une dévotion singulière pour ceux auxquels leur position permettait de ne rien démêler avec lui. A son avis, le sous-directeur et la sous-directrice étaient toujours parfaits, tandis que le frère Directeur et la sœur Directrice ne valaient souvent pas la corde pour les pendre.

A l'expiration de la convention susdite, la municipalité de Marseille laïcisa l'école.

Etant dans un local qui appartenait à la fabrique, les frères n'eurent pas à se déranger ni à se pourvoir d'un matériel scolaire, la ville n'ayant aucun droit sur le leur. Ils se bornèrent à la déclaration légale, qui fut faite par le frère Joseph Gabriel. Le Frère Venant succéda au Frère Ezéchiel, et devint titulaire de l'école, trois ans après.

La position n'était point aimable.

L'un des seconds du Frère Ezéchiel, qui l'avait volé plusieurs fois à son insu, venait de décamper avec la domestique du médecin pour aller prendre une place d'adjoint à l'école laïque de St Rémi.

La domestique étant mal famée, la sortie de l'ex fit ici beaucoup de bruit et les frères étaient fréquemment insultés. Dix-huit mois plus tard, la nuit du Vendredi Saint, pendant le sermon sur la Passion, le défroqué vint voler 600 fr. dans la maison.

Le bruit commença de plus belle.

Bien que dénoncé, la police ne l'inquiéta nullement.

Durant les 4 années suivantes, il fut secondé par les frères Joseph Gabriel, Constancien, Népotien, Lezin, etc... Les deux classes inscrivirent un nombre moyen de 78 élèves, dont 58 payants. Leurs rétributions entraient dans le traitement de 2100 fr garanti aux trois frères par Mr le curé.

Le Frère Visiteur constata que tout allait bien en 1883.

Il nota ceci en 1884 :

" A propos de rien, il s'élève des disputes entre M. le curé et les frères. Ces derniers feront en sorte de mieux s'entendre avec lui, si cela se peut ".

Son rapport de 1886 a cette note :

" Mr le curé demande qu'on garde un peu les enfants le soir, jusqu'à 5 h 1/2. Les concurrents font l'étude toute l'année. Il est indispensable que les frères fassent quelque chose, pour contrebalancer ".

Fatigué des exigences fantaisistes de Mr le curé Caillol, le Frère Venant a prié le Frère Assistant, aux vacances dernières, de le remplacer par son second. Le Frère Renobert a donc reçu l'ordre de remplir les formalités légales pour devenir titulaire de l'école.

M. le curé a été enchanté de cet arrangement ; mais sa joie a été de courte durée, car, réflexion faite, le Frère Assistant a prié le Frère Venant de garder la direction de la maison jusqu'à nouvel ordre, tout en laissant le Frère Renobert titulaire.

Les choses en sont là au milieu du mois d'avril 1888.

M. Caillol vient d'être nommé curé d'Endoume, quartier de Marseille. Il a réglé tous les comptes avec les Frères, avant son départ, et donné des preuves d'estime au Frère Venant en disant :

" Maintenant que nous nous connaissons, il faut nous séparer ".

M. l'abbé Maurette, son successeur, a été installé avant-hier, le dimanche du Bon Pasteur. Le jeune frère Jovita fait présentement la cuisine. Les deux classes ont 78 élèves inscrits, parmi lesquels 55 payant 1 fr ou 1 f 50 par mois, ce qui produit environ 500 francs par an.

Le comité de Marseille a successivement réduit son allocation annuelle à 950 francs.

M. Caillol quêtait le reste, plus les impôts, les prix, etc.. ; son successeur devra faire de même s'il veut conserver les frères.

M. Loubet, décédé, instituteur communal, estimait bien peu ses 35 élèves, car il avait défendu à son propre enfant de se recréer avec eux ; celui-ci se recréait avec les élèves des frères et se plaçait parmi eux aux offices. Les instituteurs qui pensent comme M. Loubet sans oser l'avouer, sont plus nombreux qu'on ne le croit.

Si les élèves sortis de l'école ne donnent pas aux frères les consolations religieuses qu'ils auraient droit d'en attendre, les mauvais conseils, surtout les mauvais exemples que ces jeunes gens reçoivent dans leurs familles en sont la grande cause. Les résultats scientifiques donnés par l'école ont été assez bons : une douzaine d'élèves au moins ont obtenu le certificat d'études depuis 10 ans.

M. le curé ne donne que 40 francs par an pour les prix ; il serait superflu de dire que cette maigre somme n'excite nullement les frères à distribuer solennellement ces prix. Ils n'ont aucune fonction à remplir à l'église, laquelle est bien pourvue de chantres et d'organistes.

Le noviciat provincial n'a encore reçu que deux sujets de Château-Gombert.

Le matériel est complet, mais il a 23 ans d'usage. Le mobilier personnel, y compris la bibliothèque et les livres laissés aux frères par M. le curé Jovat, est en assez bon état et suffisant pour trois frères ; il leur appartient.

Le Frère Visiteur nous a dit que l'emplacement accepté par lui pour y placer la maison actuelle était à 500 mètres de l'église ; il aurait pu dire 800, sans crainte de mentir, et ajouter que le chemin est très mal entretenu, et très boueux en temps de pluie ;

Il est vrai que ce local est des plus tranquilles, mais les petits enfants ne peuvent y aborder en hiver.

La maison est sur le même plan que celle de St Loup et de St Marcel.

Le rez-de-chaussée, contient trois bonnes classes, un parloir et un bon escalier.

La cuisine, le réfectoire, l'étude des frères, une chambre libre, un dépôt et un grand dortoir occupent le 1er.

La cour et le jardin sont très suffisants, mais celui-ci n'a pas d'autre eau que celle d'un puits.

Le village étant petit, la grande majorité des paroissiens habite la campagne. Aussi sont-ils bien paisibles et relativement religieux. Les offices sont fréquentés et le devoir pascal rempli par environ 120 hommes et à peu près les trois quarts des femmes.

La plupart vivent du produit de leurs champs, lesquels sont assez rémunérateurs, grâce à l'arrosage du territoire par le canal amenant les eaux de la Durance. Ils produisent surtout des primeurs, des fleurs, des légumes, des fruits, surtout des pommes.

Source : BnF

 

École de la Fabrique (le puits est à droite)

HISTOIRE RÉSUMEE

Petits Frères de Marie de Saint Marcellin Champagnat.

Cet ordre religieux, fondé en 1817, par Saint Marcellin Champagnat, se faisait aussi appeler Petits Frères Maristes des Écoles (ne pas confondre avec les Maristes).

Les petits frères sont spécialisés dans l'éducation chrétienne de jeunes gens, souvent pauvres, et vivant dans les campagnes.

La première école Mariste de Château Gombert est créée sous forme d'école libre, payante, par le curé Jouvat, ainsi que des bienfaiteurs. Un instituteur est nommé. Rapidement, une demande, fut adressée auprès des frères maristes. L'école de Château Gombert, dirigée par un laïque, mal organisée, est à la dérive.

Les résultats scolaires ne sont pas aux attentes. L'enseignant n'a pas d'emprise sur les élèves. Il devient urgent d'avoir le renfort espéré. Après un ajournement (et une pression souhaitée par le Baron de Gombert auprès des supérieurs Maristes à Saint Genis), une Convention pour sept ans est signée le 10 décembre 1864, entre la paroisse et la Communauté Mariste. Trois petits frères sont appelés en renfort.

Le 31 mars 1876, le directeur est informé que l'école privée de Château Gombert serait désormais dirigée uniquement par les Petits Frères Maristes des Écoles. De privée, l'école devint communale. Les frais d'enseignants continueront d'être supportés par l'Église et des donateurs.

En 1879, les classes comptent un total de 103 élèves. Cependant, les tensions restent vives entre les Petits Frères et le curé Caillol (Cayol), de Château Gombert (autoritarisme....). Les deux classes comptent désormais une moyenne de 80 élèves. Le chauffage et les accessoires (encre, crayons...), sont à la charge des élèves. Les élèves dont les parents peuvent payer représentent 80%.

Suite aux récriminations des Petits Frères, le curé Caillol, de Château Gombert est muté à Endoume en 1888.

Source : Annales de Frère Avit à l'attention de Saint Paul Trois Châteaux - 17 avril 1888."

LOU SILABÈRO

Petit livret dans lequel les enfants apprennent à épeler les syllabes.

On l’appelle aussi Sainte-Croix.

SANTO-CROA. A Marseille, dans le vieil abécédaire des commençants, une croix précède les lettres majuscules de l’alphabet. De là le nom de Sainte-Croix donné à ce petit livret.

Source : Google - Chansons Provençale - Victor Gélu - 1854

SILABAS. Syllabaire. Petit livre dans lequel les jeunes écoliers apprennent à joindre ensemble les syllabes l'une avec l'autre.

COUNTA. Terme d'instituteur. Epéler. Nommer les lettres de l'alphabet et en former des syllabes en les assemblant les unes avec les autres

AJHUSTA. Terme d'instituteur primaire, Épeler. Nommer le» lettres de l'alphabet et en former des syllabes.

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

Es à Santo-Croux

" Le moment arrivait où l'on nous envoyait à l'école, et lorsque, deux ou trois ans après, on demandait si nous avions fait quelques progrès, les parents répondaient :  ( il (en) est à Sainte-Croix ) , autrement à l'A . B . C . D (non pas à l’A . B . C , comme on dit ailleurs). Il est à Sainte -Croix , parce que les anciens syllabaires (que depuis un temps immémorial on ne vendait jamais plus d'un sou) , commençaient par une croix (de forme gothique). La leçon était donnée après avoir fait dire à l'élève cette courte prière :

Sainte -Croix !

Aidez-moi

A bien apprendre ma leçon, s'il vous plaît,

Au nom du Père , etc. "

Source : Google - Les cris de Marseille - R de la Colombière - 1868

BÉABA. Union d'une consonne à une voyelle. C'est un terme d'écolier. Alphabet. N'es enca qu'oou béaba. A peine en est-il à joindre une consonne avec une voyelle.

Source : Dic. Provençal / Français. JT Avril - 1839

MAGISTÉ, Magister : mot latin, Maître d'Ecole. Celui qui est le plus savant dans un Village.

ESCOULIER, ERO,  Ecolier, écolière, qui apprend sous un maître, qui va à l'école.

Detras lou mèstre si fa la figo. On fait la nique derrière le maître. On se moque du maître quand il n'y est pas. Faïre la figo. Faire la nique (la figue).

Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785

SECRET D'HISTOIRE

Il existe une antipathie si marquée entre les élèves des lycées et des écoles chrétiennes, que pour prévenir tout conflit, lors de leurs promenades, on a décidé que ces derniers sortiraient le mercredi pour ne pas se rencontrer avec les collégiens, dont la sortie a lieu le jeudi.

Les collégiens sont, par leurs antagonistes, traités de Collets de chiens. Ceux-ci appellent Boutis les pensionnaires des Frères. (Boutis, en provençal, se dit des fruits qui deviennent cotonneux, qui blossissent, qui sont blets, mais on le dit plutôt des racines comestibles, telles que les radis, qui sont devenues molles, spongieuses).

Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la  Colombière - 1868

SURNOM DE FRÈRES

" C'était en 1780. Mon père avait alors neuf ans, et il faisait ses études chez les Frères de l’école chrétienne, autrement dits Frères Ignorantins."

Source : Les Chansons Provençales - Victor GÉLU - 1856

PATOIS

TAÏO LA MESSO !. Manque la messe !

Les enfants disent : TAÏA L'ESCOLO !

LOU BOUIROUN (*). La maraude des fruits , résultat inévitable de l’école buissonnière.

(*) La grappe de raisin. A noter que ce mot n'apparait en premier dans un dictionnaire que dans " Lou Trésor dou Félibrige " sans en donner l'affectation territoriale.

REQUUÉRANT. Enfant qui fait l'école buissonnère pour se soustraire à l'école ou à la maison paternelle.

TATA. La maîtresse d’école qui, moyennant un sou par jour, garde et soigne tous les enfants qui lui sont confiés, filles et garçons, pêle-mêle , jusqu’à l’âge de sept ans inclusivement. Elle les nettoie de son mieux, et cherche à leur inculquer les premiers éléments de la lecture, comme elle sait. Les Tata s'en vont aussi : elles ont été remplacées par les salles d’asile en plusieurs endroits.

Source : Google - Chansons Provençales - Victor GÉLU - 1856

TAITO. FAIRE TAITO. Allécher. Engager. Attirer vers soi, par des manières aimables, le petit enfant que l'on conduit par les liziéres, alin de lui apprendre à marcher tout seul. Fasse-l'y taito : alléchez-le pour qu'il aille vers vous.

POUAR. Pâté. Goutte d'encre que l'on laisse tomber sur le papier en écrivant. Farié que doues lignos que faou toujhour que l'y aque caouque pouar. Il ne saurait écrire deux lignes sans faire un pâté. (*)

POUCHINAR. Faire un pâté, une tache d'encre à un cahier.

PITADURO. Chiure de mouche. On dit d’une écriture et d’une impression , Que semblo uno pitaduro de musco : qu’elle est semblable à des pieds de mouches, pour dire, qu’elle est extrêmement fine ou en trés petits caractères.

EXÀMPLO. Copie d'un modèle d'écriture. — Page d'écriture d'un écolier, Faïre un examplo : faire une page d'écriture en copiant le modèle. Faïre soun examplo.

ROUGUESOUNS. Les Rogations.

C'est ainsi qu'on appelle les 3 jours qui précédent la fête de l'Ascension à cause des prières publiques accompagnées de procession que l'Église fait ce jour-là pour les biens de la terre. On dit familièrement. Faire lou tour deis rouguesouns : faire le chemin des écoliers, pour dire, prendre le chemin le plus long , selon la coutume des écoliers......

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

(*) Le saviez-vous ? A l'origine de l'expression : " Faire un paté ", il existe une explication : On sait qu’un typographe « met en pâte » ou « fait de la pâte » quand il laisse tomber une poignée de lettres composées ; le résultat de cet accident se nomme pâté , de même que l’assemblage sans ordre des lettres ainsi mélangées dans une composition postérieure.

SOURIEZ !........................

Les écoles n'échappaient pas aux traditionnelles photos de leurs élèves.

Le document joint, présente la photographie réalisée à l'école des filles de Château Gombert. Elle met en scène les filles de la famille Sibilly (orthographiée parfois Sibelly, Sibilli, Sibilit, Sibilet...) de la Bourdonnière.

La fiche comporte en amovible, le film négatif

1936 - ÉTAT DES CHEMINS DE CHÂTEAU GOMBERT

AVRIL 1938 - INAUGURATION DE L'ÉCOLE DE GARCONS - SOURCE : BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE AX

21 AVRIL 1939