La police en 1900
En 1909, Château Gombert possède un poste de police (*)
Le village fait partie du 22ème arrondissement de police (6ème circonscription).
Il dépend du bureau de Justice N°8, situé à la Préfecture.
Cependant, tous les lieux ne dépendent pas du même bureau de Justice. En fonction des évènements, délits ou crimes, les attachements étaient différents :
Bureau N° 3 : Ch des Paroyes,
Bureau N° 5 :
- Château Gombert (entre st Jérôme & Allauch), Tr de Alvergnes,
- Saint Jérôme, saint Mitre, Tr des Serens,
Bureau N° 8 :
Ch Chateau Gombert au Vallon de la Femme Morte (Étoile), La Baronne, La Bastide Longue, Ch Baume Loubière, Bd Blain, Le Cabriou, N-D de Consolation, Collet Redon, Le Colonel, Les Cuestes, La Croix Rouge, La Davine, La Dévotte, rue de l'Église, La Figonne, le Four Neuf, le Grand Cyprès, la Grande Bergerie, la Grande Rue, Tr du Laurier, Tr du Moulin d'Huile, le Nègre, Ch de Palama, Vallon des Ouïdes, Vieux Moulin à vent.
Source : Bnf. Guide à l'usage du Personnel de la Police de Marseille 1909.
(*) La Loi du 8 mars 1908 institue la Police d'État dans Marseille, et qui en met les frais à la charge de l'État, à concurrence de 1.280.000 francs.
POULISSOUN : Agent de police
Source : Google - Chansons Provençales - Victor Gélu - 1840
BLUREST Les bleux. C'est le nom que le bas peuple donne aux gardes de ville et aux agens de police, parce qu'ils ont l'habit bleu.
Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839
Les infractions
Ces quelques exemples, pour mesurer la peine encourue, en rapport du délit, au XIXème siècle.
Le Cabaretier
En 1834, le cabaretier Bonnifay Alexis, 32 ans, de Château Gombert, fut incarcéré. Sa condamnation fait suite à une contravention de simple Police en date du 12 juillet. Le Procureur du Roy l'a fait écrouer jusqu'au 19 juillet, dans la Prison des Présentines (*). Les actes délictueux pour ce genre de commerce étaient principalement sur la nature et la qualité du vin qui y était servi ; quelques fois pour jeux prohibés.
Sources : Archives Départementales - Tableau Historique & Politique de Marseille - 1837.
N-B. Les infractions graves sont mentionnées en fin de rubrique....
Le Cultivateur
En 1841, le cultivateur Coulomb André, 24 ans, de Château Gombert, fut incarcéré. Sa condamnation fait suite à une contravention de simple Police en date du 24 avril. Le Procureur du Roy l'a fait écrouer jusqu'au 29 avril, dans la Prison des Présentines (*). Les actes délictueux pour ce genre de fait étaient principalement le fait de braconnage et/ou hors des dates imposées.
Source : Archives Départementales
Le Bourrelier
En 1842, le bourrelier, Fouque Jean-Baptiste, 19 ans, de Château Gombert, fut incarcéré. Sa condamnation fait suite à une décision du Tribunal Correctionnel en date du 5 juillet. Le Procureur du Roy l'a fait écrouer jusqu'au 30 juillet, dans la Prison des Présentines (*). Sa condamnation fait suite, à un bris de clôtures et destructions. Son appréhension a été faite avec un groupe d'individus, parmi lesquels, Foucou Marius, 21 ans, cultivateur à Plan de Cuques.
Source : Archives Départementales
(*) Les religieuses de Sainte Ursule (les Présentines) ont créé leur Ordre en 1647. Leur Couvent était situé sur l'actuel emplacement de l'Hôtel de Région, Place Jules Guesde. Après la Révolution, il servit de caserne, puis de prison pour femmes et enfin pour hommes et femmes.
Le perruquier et le faux ensorceleur
En 1873, un perruquier de Château Gombert est faussement accusé d'avoir ensorcelé un enfant. L'accusatrice, démasquée, est jugée, puis condamnée à un mois de prison et 1.000 francs d'amende.
Sources : BnF
Saint Louis, roi de France, est le patron des perruquiers. Source : Lou Trésor dou Félibrige
Cahier de doléances - Sénéchaussée de Marseille 1789
Les amants du Cap Canaille
En mars 2001, un fait divers sordide éclaira bien malgré lui, d'un coup de projecteur, le village de Château Gombert. L'affaire avait tenue en haleine la population Marseillaise, et s'était soldée par l'assassinat de deux personnes.
Source : Google - Youtube " Faites entrer l'accusé " France Télévision - France 2
Secret d'Histoire
26 juin 1841
Les peines encourues étaient variées.
Au XIXème siècle, outre la peine capitale, la déportation (Presqu'île Ducros en Nouvelle Calédonie, les Îles du Salut en Guyane.....),...., une variété de condamnations étaient promulguées.
Parmi elles, l'exposition au pilori, suivie de la déportation.
Marseille avait son lieu d'exposition publique, en limite haute de la Canebière : angle Canebière et Cours St Louis (début rue de Rome)
NB. La pyramide d'origine a été démolie lors de l'aménagement du nouveau Cours
COULAS Collier dont on se sert pour les chevaux ou pour les mulets d'attelage. Coulas est aussi le carcan que le Bourreau met au cou des Filoux & des autres personnes que l'on expose pendant quelque temps, aux yeux du Peuple, avant de les bannir.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
Lei quatre façado. L’échafaud soit pour la décapitation soit pour l’exposition. A Marseille, on élève cette horrible machine sur la place Saint-Louis ; de sorte qu’elle fait face au Cours, à la rue de Rome, à la rue Noailles et à la Canebière. Chez le peuple inventif ces quatre façades aux quatre points cardinaux ont servi à désigner l’instrument du supplice.
Victor Gélu
Allauch avait le sien. Cf. en suivant
Bigo. Latte qu'on fiche en terre. Autrefois, on y exposait la tête d'un criminel à l'endroit où il avait commis le crime.
Source : Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823
CHEVAL DE BOIS
Au XVIIème siècle, c’est au point d’intersection du Cours et de la rue Canebière, ou sur la Canebière elle-même, que l’on exécutait les sentences criminelles.
C’est là qu’était établi, sous le nom de cheval de bois, le chevalet sur lequel on exposait publiquement les condamnés pour les contraventions de police. Quelquefois, suivant la gravité des circonstances, l’exécuteur barbouillait de noir la figure, le cou et les épaules des coupables qui étaient ensuite chassés de la ville.
Source : BnF - Les Rues de Marseille - T3 - A FABRE - 1868
MONUMENT D'INFAMIE...
La pyramide n'était pas seulement l'endroit où on exposait les condamnés du peuple. Elle montrait aussi la puissance royale envers la Noblesse céditieuse. Louis XIV en usa envers Gaspard de Glandevès (de Nioselles), en le faisant condamner et en aliénant ses biens, tout en faisant détruire une partie...
" Une chambre de justice arriva d’Aix, le 27 du même mois (*) ; elle condamna à mort Nioselles, ses quatre complices, son notaire appelé Janbert et neuf autres. D’autres citoyens furent exilés. Le même arrêt ordonna que la maison de Nioselles serait rasée, et qu’une pyramide infamante serait érigée sur l’emplacement que cette maison occupait ; la pyramide a été détruite, mais son nom est resté à la rue où nos pères l’avaient vue. Malgré les six mille livres qui devaient être le prix de la délivrance de Nioselles, celui-ci qui s’était caché à l'arrivée du duc de Mercœur, parvint à s’échapper et à se réfugier avec ses amis à Barcelonne. d’où il ne retourna qu’à l'âge de quatre-vingts ans.
La rue de la Pyramide communique de la rue du Grand Puits à la place des Hommes "
Source : Google - Histoire de Marseille - L. MERY & F. GUINDON - T6 - 1848
(*) 27 février 1660
LE CHEMIN DE L'ASSASSIN
Une rue de Marseille portait le nom d'un assassin. Elle est renommée depuis "Rue de Lodi" Urbanisation oblige....
Source : Google - Oeuvre complète de V Gélu T1 - 1886
NB. Le Chemin de Briquet a une originalité. Il fut l'un des deux seuls premiers endroits où un moulin à vapeurs fonctionna à Marseille pour produire de la farine.
Source : Google - Statistiques des BduRh - T4 - Comte de Villeneuve - 1824
Secret d'Histoire
Au XIVème siècle, les criminels condamnés à des peines corporelles les subissaient à Marseille.
Un billot de bois était établi au Plan Fourmiguier (1) pour y trancher (non-pas avec une hache, mais avec un couteau à découper), les pieds, les oreilles et/ou les mains des malfaiteurs.
Il y avait toujours en réserve deux sacs pour enfermer les malfaiteurs à noyer (2) ; les fourches patibulaires (3) s’élevaient à Arenc (4) et sur la place St Michel (5).
(1) Angle Sud Canebière / Quai des Belges
(2) Dans le Port. En variante, il était enfermé dans un sac avec un chien enragé.
(3) Potences
(4) Au Nord de la Joliette
(5) Place Jean Jaures (La Plaine)
Source : BnF - Marseille au Moyen-Âge - O-Tessier - 1892
Nota. " C'est vers le milieu de la Canebière, et vis-à-vis la Place Impériale (*), (ci-devant Latour), qu'était suspendue la hache homicide avec laquelle le fanatisme révolutionnaire immolait ses victimes sous le règne de la Terreur en 1793 & 1794. "
Source : Google - Tableau Historique de Marseille - 1812 - J. Chardon / extrait de l'Almanache de Marseille 1803
(*) Cours saint Louis
Le Démembrement pour haute trahison.
En 1600, le Comte de Fuentes, leva une flotte, dans le but d’assiéger et envahir Marseille. Pour cela, il lui fallait un homme capable, par traîtrise, d’ouvrir le port de la Ville. Il s’appuya sur Maurice de l’Isle, fidèle lieutenant de Casaulx, de sinistre mémoire. Ayant été découvert lors des travaux préparatoires, il fut fait prisonnier. Lors de son incarcération qui devait aboutir à un procès suivi de la peine de mort, il tenta de s’égorger…, en vain.
Il fut jugé, démembré vivant…, puis exécuté à Marseille.
Source : Google - Histoire de Marseille - A Ruffi - 1696
FOURCHES PATIBULAIRES D'ARENC
Les fourches patibulaires (*) étaient en général placées sur une hauteur, hors des villes, bourgs et villages, et ordinairement près d'un grand chemin (**) et dans un lieu bien exposé à la vue des voyageurs.
Placées en hauteur et bien en vue du principal chemin public, elles signalaient le siège d'une haute justice et le nombre de colonnes de pierre indiquait le titre de son titulaire. Cette classification n'était pas admise en Provence, ni avant, ni après son rattachement au royaume.
(*) Gibet constitué de deux colonnes de pierres ou plus sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale
(**) Chemin d'Aix. Route Nationale N°8, sur les hauteurs de Saint Antoine.
Détails sordides. Les fourches ont progressivement disparues, non par le fait qu'elles offraient une vision d'horreur à tous les alentours, mais par l'extrême puanteur qui s'en dégageait. En effet, les suppliciés n'étaient pas dépendus après un certain nombre de jours, mais se détachaient d'eux-même par le pourrissement des chairs. Ils tombaient sur des fosses obturées par d'épaisses grilles de fer où ils étaient dévorés sur places par de petits carnassiers. L'espacement des grilles faisaient qu'une fois les os rongés, ils tombaient au fond de la fosse, où un préposé venait récupérer les os quand il commençait à y en avoir trop...., et quand il en avait le temps !
" Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre " (Ballade de Pendus - François Villon - 1461)
NOTA.
Dès 1330, les fourches patibulaires étaient dressées à Arenc (*) (Pendaison de Huguette Bormessa (certains écrits mentionnent Hugues Bonnessa en 1331)), et à la Plaine Saint Michel (Pendaison de Pons Fournier)
En 1484, Des fourches sont érigées derrière l'abbaye saint Victor, au lieu-dit "Al Farot" (**). Antoine de Montenac fut le premier exécuté pour avoir étranglé sa femme
De manière plus expéditive, et sans avoir à sortir de la ville :
1578. Exécution de criminels coupables de lèse-majesté, de sédition, d’attentat à la Couronne, de meurtre sur la personne d’un général et de rupture de ban, condamnés à être pendus à la potence dressée sur la Place du palais (Devant l'Hôtel Dieu), puis démembrés et leur tête fichée sur une bigue
1740. Un insolvable est condamné, à être marqué au fer à la potence. Pour son crime de détournement de fonds, un criminel est condamné, entre autre, à être marqué au fer à la potence
(*) Mentionné aussi Aren, Haran
(**) Le Pharo
Source : www.infos-patrimoinespaca.org/articles/articles_pdf - N°39 – novembre 2017 – Lettre d’information Patrimoines en Paca – DRAC / MET
CONSTRUIRE DES GALÈRES,.... SANS OUBLIER LA '' MOTORISATION ''...
Les Ordres royaux prescrivaient aux magistrats, dans les jugements des crimes qui ne sont pas "noirs", de changer la peine de Mort en celle des galères.
D’Infreville, intendant de la Marine de Colbert disait bien haut « Qu’un pendu n’était bon à rien, que pour les corbeaux ; mais qu’il y avait toujours quelque bribe à tirer du plus malicieux des forçats «
Source : BnF - Les Rues de Marseille - T3 - A Fabre - 1868
MANQUE DE MAIN D'OEUVRE.....
En 1380, un Marseillais du nom de Nicolas, était accusé du vol d’une paire de chaussures. Il comparut devant Jean de Sabran, assisté de François Bernard, Juge de Paix, ainsi que deux juges Communaux.
Dans un premier temps, Nicolas s’avoua coupable, puis se rétracta. Il fut mis à la torture, mais presista à se dire innocent. Il fut remis en prison.
Sur ces faits, deux voleurs, Louis Gayran et Pascalet, furent condamnés à être pendus ; mais, comme en ce moment il n’y avait pas à Marseille un bourreau en titre, Nicolas fut mis en liberté, à condition qu’il exécuterait lui-même les deux coupables au Plan Saint Michel.
C’est en effet ce qu’il fit…..
Source : BnF – Les Rues de Marseille – A Fabre – T3 - 1868
LES INFRACTIONS AU CABARET
FRAUDES AU VIN
" Au XIXe siècle, l'origine du vin n'est nullement garantie.
La qualité dépend plus de l'art du négociant que des soins du producteur. Le marchand de vins se livre à de multiples mélanges afin de satisfaire une clientèle qui souhaite retrouver toujours le même goût à sa boisson favorite quels que soient les aléas de la récolte.
En 1903, on estime que 10 % des vins, au maximum, ne sont pas mélangés. De plus, afin de tourner les barrières de l'octroi, puisque les boissons sont imposées sur leur volume et non sur leur titre alcoolique, se développe une pratique qui ne peut manquer d'altérer encore la qualité : le vin obtenu par fermentation du jus de raisin est « viné », c’est-à-dire que l’on y ajoute de l’alcool pour en augmenter le titre jusqu'à 15 ou 16°; après quoi, dans la ville, le débitant peut se livrer impunément à l’opération du « mouillage >, qui consiste à étendre d’eau la cuvée : cette dilution permet d augmenter sensiblement les revenus du commerce.
Batejar. Tremper, mouiller le vin. Le frelater avec de l'eau.
Toutes ces manipulations ont bien sûr subi les foudres de l’administration ; mais la répétition même des interdictions (le mouillage en 1851, 1855, 1894. le vinage en 1894 et 1898) montre assez leur inefficacité.
Avec le développement de la chimie des colorants s’accroissent des pratiques non seulement frauduleuses, mais nuisibles pour la santé. La pénurie de vin naturel, par suite de maladies de la vigne comme le phylloxéra, encourage toutes ces manipulations douteuses. Afin d'accélérer la fermentation, les vins sont « plâtrés » (addition de sulfate de chaux). Pour assurer une meilleure conservation, on ajoute au vin de I’acide salicylique. Pour éclaircir la robe, un peu de chlorure de sodium : la loi du 11 juillet 1891 tolère une dose maximale de 1 gramme par litre. A l'inverse, afin d’arranger la couleur ternie par le mouillage, on leur ajoute volontiers des colorants naturels aux décoctions de bois de campêche, à l’indigo, ou des colorants artificiels, dérivés de la houille, alun, et même des produits éminemment toxiques, fuchsine, arsenic, acide sulfurique. Les rares laboratoires de contrôle des fraudes alimentaires — il en existe 16 pour toute la France en 1906 — constatent l’abondance des falsifications et l’ingéniosité des falsificateurs."
" En plus des vins falsifiés, se développe à la fin du siècle la fabrication autorisée de vins... sans raisins ou presque : ce sont les vins de sucre et les vins de raisins secs. Les premiers s’obtiennent par addition d’eau sucrée sur des marcs ayant déjà servi pour une première cuvée — avec 50 kilogrammes de sucre, on peut fabriquer 30 hectolitres de vin titrant 9° ou 10°. Par ailleurs, 100 kilos de raisins secs mis à tremper une douzaine de jours dans 300 litres d’eau chauffée à 30° donnent, après pressurage, environ 300 litres de vin titrant 10° à 11°. Au total, de 1885 à 1899, on peut estimer à trois millions d’hectolitres les quantités de vin factice mises annuellement sur le marché "
Source : Archive.org - Le buveur au XIXème siècle - Nourrissons
NB. COULOUMBINO, COULOUMBRINO. Colombine, fiente de pigeon. On en met quelquefois dans le vin aux environs de Marseille ; ce qui le rend piquant & pernicieux.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
" On frelatte communément le vin en mettant dans la cuve durant la fermentation, de la chaux vive, du gypfe, du fel marin, du falpêtre, de la fiente de pigeon, &tc. pour lui donner de la pointe. On rend fa couleur plus foncée ou plus rouge par la cochenille ou par la racine d’orcanette. Cet ufage de fophiftiquer le vin eft tranfmis des Grecs, fondateurs de Marfeille "
Source : Archive.org - Hist. Société Royale de Médecine - 1780
FRAUDES AUX JEUX
La première, est le contrôle de l'origine des jeux de cartes. Chaque jeu doit avoir pour preuve son emballage mentionnant l'origine de fabrication. De plus, il ne doit pas faire partie des jeux de "seconde main" réservés à la revente dans les pays extérieurs à la France (Espagne, Algérie, Levant....)
Dans un état des manufactures de Marseille, dressé le 24 floréal an XIII, on fait observer que le commerce des cartes a progressivement diminué depuis la Révolution. La principale des causes de cette décadence consiste dans la prohibition des jeux de hasard et dans l’introduction de nouveaux jeux, tels que la roulette, le biribi (1), la quine et la sixette (2).
(1) BIRIBI, Jeu de hasard, originaire d'Italie. On a un grand tableau contenant 70 cases numérotées, et un sac où sont 70 numéros correspondants. Il y a un banquier et des pontes. Chaque joueur tire à son tour un numéro du sac ; si ce numéro est le même que celui de la case où il a placé son argent, le banquier lui donne 64 fois sa mise. Ainsi, le banquier joue 64 contre 10, et son avantage est de 1 sur 13, c.-à-d. près de 8 pour 100. Ce jeu fut défendu par Louis XVI sous les peines les plus sévères ; mais on I'autorisa dans les maisons publiques de jeu sous le premier Empire, sous la Restauration, et pendant les 7 premières années du gouvernement de 1830.
(2) SIXETTE, La sizette ou sixette est un jeu de cartes, qui, après s'être beaucoup joué à la fin du 19e siècle, a perdu de sa vogue. Ses règles sont mentionnées dans l’édition de 1752 de l’académie Universelle des jeux. Comme à ce jeu il faut ajouter les six au jeu de 32 cartes, il se trouve composé de 36 cartes et autrefois les fabricants confectionnaient spécialement des jeux de sizette.
LE SAVIEZ-VOUS ?
LA BOUILLOTTE. La bouillotte est un jeu cartes français apparu au XVIII siècle et basé sur le brelan (*). Il est très populaire au moment de la Révolution française et de nouveau pendant quelques années à partir de 1830 . Il est alors également populaire aux États-Unis. Le jeu est considéré comme l'un des jeux ayant influencé les variations du poker avec des cartes communes
Source : Google - Les Cartes à jouer - H-R D'Allemagne - 1906
(*) Se dit aussi BARLAN, Jeu de cartes. C'est aussi la maison où l'on donne à jouer les jeux de hazard. BARLANDIER : Celui qui donne à jouer, ou qui fréquente les lieux où l'on joue.
Source : Google - Dic. Provençal / Français - Achard . 1785
UN CONTREBANDIER GOMBERTOIS !...
BRIANÇON - Année 1743.
" Procès-verbaux, pour faux-saunage (*), contre : Henri Blanc muletier, du " Château-Gombert ", proche la ville de Marseille, et Louis d’Urbel, du lieu d’Alaus, (Allauch) à deux heures de Marseille en Provence, conduisant sept mu(l)lets chargés de sel et une bourrique vuide (sans chargement), arrêtés à Guillestre, "
(*) Contrebande de sel, pour échapper à la gabelle. Cet impôt établi dans le royaume de France entre 1324 et 1366 a d’abord été une taxe sur le sel exporté, puis sur le commerce intérieur du sel.
Il n’est pas payé uniformément dans le royaume et pèse lourdement sur les sujets des plus anciennes terres royales
Les écarts de prix du sel entre les provinces de petite gabelle incitent les habitants à se procurer du sel non taxé ou faux-sel, illicitement diffusé par des contrebandiers Ce produit de première nécessité reste indispensable pour l’alimentation des hommes et des bestiaux et particulièrement pour la salaison de la viande de porc.
N-B; En France, le faux saunage atteint 23,3 % des 22.365 galériens pour la période de 1716 - 1748.
En France, ce type de délit y est particulièrement généralisé. Un individu peut être condamné plusieurs fois aux galères et porter plusieurs marquages de lys sur son épaule. Il le fait plus par nécessité que par profit...
Cette sentance est rarement délivrée dans les Alpes.
Source : Archives.org - INVENTAIRE SOMMAIRE des ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DES HAUTES ALPES - T1 - ABBÉ P GUILLAUME - 1887
TERROIR ET GALÉRES...
LE SAVIEZ-VOUS ?
Une manière de réaliser quelque argent....
" Il fallait encore une ordonnance, le 30 octobre l685, pour obliger les officiers à résider (dans l'arsenal des galères): il y aurait quatre revues par mois, à des dates indéterminées, et les absents seraient privés d'un mois de solde. Au même moment, le 7 novembre, on défendait aux bas officiers, mariniers et matelots, de sortir de Marseille sans congé et on offrait aux habitants du terroir une prime de 30 livres pour chaque délinquant qu'ils ramèneraient. "
Source : BnF - Les galères de France - ¨P Masson - 1938
LES GALÈRIENS IROQUOIS DE MARSEILLE !
Après les Mohicans de Paris d'Alexandre Dumas, voici une histoire tout à fait cocasse. L'affaire se passe en 1689.
" On pouvait même voir encore, exceptionnellement, sur les galères, des chrétiens (espagnols) achetés comme esclaves. Les Tartares, sans cesse en guerre avec les Moscovites, venaient vendre des Russes à Constantinople. Il en fut de même des Peaux-Rouges du Canada qu'on put voir un moment à côté des Noirs et des Mores ou des Turcs. L'histoire est assez singulière; c'était au moment de l'apogée des galères et des plus grands besoins des chiourmes. Seignelay songea à utiliser nos cruels ennemis, les Iroquois, « ces sauvages étant forts et robustes. » Il recevait alors les rapports du marquis de Denonville, gouverneur de la Nouvelle France, qui avait abandonné la sage politique du comte de Frontenac. Celui-ci avait cherché à vivre en paix avec les cinq nations iroquoises. Denonville voulait les réduire par la force. Donc le ministre envoya des ordres qui furent interprétés de la façon la plus brutale et la plus maladroite par l'intendant Champigny. Un certain nombre de chefs iroquois, conviés à une grande réunion par Denonville, s'étant rendus au fort Frontenac, à l'extrémité du lac Ontario, l'intendant leur offrit un grand festin au milieu duquel il les fit arrêter. On les conduisit à Québec où ils furent embarqués pour la France. Il se trouva de plus que les victimes de cet inqualifiable guet-apens appartenaient surtout à des tribus amies. Misérable appoint pour les galères et conséquences bien fâcheuses. Le ressentiment fit resserrer l'union des cinq nations iroquoises qui ne songèrent qu'à la vengeance. De tous côtés les bandes de guerriers menacèrent nos établissements, non seulement autour du fort Frontenac, mais même aux abords de Montréal. Denonville impuissant, réduit à négocier, signa avec le chef Ouréouhati, surnommé « sieur de la grande gueule », le traité du 15 juin 1688 qui stipulait le retour des prisonniers. La Cour dut céder à ses instances et, sans doute aussi, à celles de Frontenac, car c'est celui-ci, renommé gouverneur général à la place de Denonville disgrâcié, en juin 1689, qui ramena avec lui les malheureux Iroquois. Trois d'entre eux seulement avaient survécu aux fatigues, bien qu'on leur eût appliqué sur les galères le régime de faveur des nègres. Suivant les suggestions de Frontenac on leur témoigna les plus grands égards en les faisant ramener, par un garde de la marine, de Marseille à La Rochelle où ils devaient être embarqués employa très utilement l'un d'eux dans ses négociations. Il était temps de rétablir une situation devenue très mauvaise, car, dans l'intervalle, les Iroquois étaient devenus plus agressifs : en août 1689 ils avaient détruit le village de la Chine, dévasté l'île de Montréal elle-même. Que de maux suscités pour quelques rameurs des galères !...
Source : BnF - Les Galères de France - P Masson - 1939