Gombert-story

Gombert-story

Régistres Paroissiaux

Les actes de la vie chrétienne étaient consignés par écrit sur des cahiers tenus par le curé ou le vicaire. Au XVIIème siècle, les registres de mariages de Château Gombert, étaient uniquement renseignés et signés par le curé. Le XVIIIème siècle voit l'apparition de signatures au bas des actes (baptêmes, mariages, décès)(1).

Les témoins qui savent signer, le font.

Le curé renseigne et signe l'acte daté. Dans la grande majorité des cas, la fin de l'acte rédigé comporte la mention :

''le parrain (ou témoin) "Untel", et la marraine (ou témoin) "Unetelle", illétéré(e)'' (2).

La lecture des différents registres nous indique que le quartier de Château Gombert était principalement structuré autour de quelques familles

Souvent, ces familles mariaient leurs enfants entre elles, et assez souvent, donnaient les parrains et marraines lors de baptêmes.

Une lecture attentive indique les personnes qui maitrisent l'écriture.

D'autres signent de manière "phonétique", ou de mémoire visuelle.

(1) L'année 1793 confiera aux Juges de Paix la charge d'enrôler les actes de Naissances, Mariages et Décès.

(2) '' illétéré '' : personne qui ne sait pas lire ni écrire, mais qui peut maintenir et comprendre une discussion

Nota.

La lecture des actes « aux parties » pour leur approbation, après la rédaction par le curé, sous entend que les personnes concernées ne « lisent pas l’acte » mais « l’écoutent ». Elles signent donc après avoir entendu et compris la lecture.

Sources : Archives Départementales

Nota. Parfois, les actes notariés comportent in fine la mention " illétéré de ce enquis (*) ".

Ce terme vient du verbe « enquérir ». Cela signifiait que le rédacteur de l’acte (Notaire) a demandé à la personne si elle savait "écrire" (signer).

Une fois que celle ci a donné sa réponse, le rédacteur note sur l’acte que cette affirmation a été faite « après s’en être enquis », à sa demande donc...C’est une formulation qui, en droit, évite les contestations futures sur le fait qu’un acte ne soit pas signé

Source : www.histoire-genealogie.com

(*) NOTA. A l'origine, ce mot est en vieux français. Il s'écrivait " Enchi " ou " Enki ". En Languedoc, il se prononce " Aqui ". Il dit textuellement " Où et ainsi "

Source : Arch Départ. Régistres paroissiaux : Baptêmes Château Gombert 1719 - Mentions "illétéré"

A NOTER QUE LE TERME D'IILLÉTÉRÉ NE S'APPLIQUE PAS AUX ACTES NOTARIÉS

SOURCE : BnF - CODE RURAL - 1817

Recherche mnémothechnique

A noter : La marge de chacun des feuillets comporte pour chaque acte, l'initiale de la famille qui justifie l'acte ; sorte de recherche visuelle rapide...

Source : BnF - Initiales en marge

Les Mariages

Château Gombert connut 834 mariages entre 1633 & 1792.

Parmi les noms de familles qui sont régulièrement mentionnés (*), on relèvera : Durbec, Jullien, Julien, Amphoux, Pinatel, Gueidon (Gueydon), Carvin, Cauvin....

Sources : Archives Départementales

(*) A noter : les noms relatifs aux commercants du villages dans la rubrique " Commerces 2 "

L'ondoiement

A la différence du baptême, généralement donné par une personne du Culte, l'ondoiement peut être donné par un laïque ; souvent en cas de danger immédiat pour un nouveau né et en l'absence d'un religieux pour le baptiser.

Le tout afin d'éviter que l'enfant ne meure sans "sacrement" et puisse accéder à l'au-delà.

Ensuite, dès que possible, l'enfant est "supplémenté" par un religieux afin d'avoir un baptême complet.

C'est ainsi, que Marie Magdaleine Audibert, née en danger de mort, a été ondoyée par la sage femme, au domicile des parents, le 24 juillet 1792 .

Le vicaire Chabaud a supplémenté l'enfant, le lendemain, en présence des parrain et marraine : Barthelemy et Magdaleine Audibert de Château Gombert.

Source : Arch. Départe. Rég. Mar. 1792 8-15

" Douna l'aigo " : Ondoyer. Baptiser quelqu'un sans y joindre les cérémonies que l'église fait, hors le cas de nécessité.

Batejar. Baptiser, ondoyer. Quand on ne fait que donner l'eau

Source : BnF - Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823

Source : Archives Départementale - Ondoiement à Château Gombert 1792

Source : Arch Départementales - Ondoiement

LINCEUL

CHAUSSELA, TSOOUSSÈLE. bas

Enfant mort très jeune, lorsqu'il n'avait encore reçu d'autre sacrement que le Baptême. Béronie fait dériver ce mot, de chaussa, bas, parce qu'un bas peut suffire pour lui former un suaire.

CHAUSSELA, On applique cetle épithète injurieuse aux enfants qui ayant négligé d'apprendre le catéchisme, ne peuvent pas faire leur première communion.

Es enquera chaussela, signifie, en parlant d'un enfant, qu'il n'a pas encore fait sa première communion.

Source : BnF - Dic. Provençal / Français - Honnorat - 1841

Les Puinés, les drôles, les cadettes...

En Provence, et dans le Midi en général, le nom de famille était porté par le père (Mistrau...), et quelques fois par la mère sous une forme féminine (Mistralo...).

Le fils aîné et la fille aînée, le portent aussi, mais généralement en diminutif (Mistralet...)

Les cadets portent le nom de "cadet".

Les "puinés" (*) sont désignés par leur nom de baptême ou par des sobriquets.

(*) "Puîné" vient de la contraction de "puis né", il désigne le ou les enfants d'une famille qui sont nés après l'aîné.

Source : Frédéric Mistral

DRÔLE. Terme du Sud-Est. Garçon. Enfant mâle. Ti mandaraï moun drôle : je t'enverrai mop fils.

CAQUOUADO. Cadette. La plus jeune des filles d'une famille. Es ma caquouado : c'est la dernière des filles que j'ai

Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839

Les "Sans nom"

Au cours de la réalisation du Cadastre, à l'initiative de Napoléon, il est apparu que certaines (rares) familles ne possédaient pas de nom !

Les unes se nommaient par un nom de famille propre : "Julien", "Malet", "Amphoux", "Blain"...., d'autres l'étaient uniquement par un prénom issu de générations antérieures : les "Luc", "Jean" , "Pierre"...

Pour d'autres encore, on utilisait le nom du lieu où elles habitaient (ce nom restera) ex : Soubeiran (*) : Ceux qui habitent "en-haut" (par rapport à un autre lieu (du village, de la colline, de la montagne....)

Que faire pour les "sans-nom" ?

Il fut décidé de considérer un élément constitutif du regroupement de la famille au cours de l'inventaire : sa composition.

Si le lieu d'habitation regroupait trois générations présentes (grands-parents, parents, enfants), alors, on leur donnerait comme nom de famille "Pot-au-feu". Que peut justifier une telle appelation? Nul ne sait...

A ce jour, il existe toujours quelques rares familles qui portent le nom de "Potaufeu" !

(*) Manon des Source de Marcel Pagnol

LES JUIFS SANS NOMS...

On notera qu'en 1886, certains juifs n'avaient ni nom, ni prénom fixes.

Un décret du 23 septembre oblige les juifs à en adopter selon le texte en vigueur.

Source : BnF

POT-AU FEU MENDIANT & DOMICILE - ORIGINE DU MOT

De l'Hospitalisation sous LOUIS XVI

A Marseille & dans sa région :

" Tout nécessiteux, pauvre mendiant ou pauvre honteux, pour avoir droit & l’assistance, doit être né ou domicilié depuis un certain temps dans la ville où il sera secouru...

En conséquence. le roi ordonne de rapatrier les mendiants invalides dans leur pays natal ;

- les pauvres passants ne sont recueillis que pour trois jours à l’hôpital général de Marseille.

- les pérégrins ou étrangers sont exclus de l'œuvre de la Miséricorde .

La durée du domicile varie suivant les localités et le caractère de l’institution.

Des pauvres mendiants invalides, on exige :

- à Aix, 5 ans

- à Marseille, 10 ans 

des pauvres incurables :

- 10 ans à Aix,

- A Marseille un séjour ininterrompu

des pauvres insensés :

- 10 ans à Aix,

- 5 ans à Marseille

Ils doivent prouver qu’ils ont avec eux leur père ou mère, pot-au-feu dans la ville ou le territoire. (*)

Des pauvres honteux étrangers à la localité, on exige 10 ans d’un séjour  ininterrompu ; ils doivent d’ailleurs avoir foyer, famille ou parenté sous le même toit capable de les servir. "

(*) Après la Révolution, le terme est donné à une ou deux générations vivant sous le même toit. Il est donné après la Révolution aux familles "sans nom" selon les mêmes conditions.

SOURCE : GOOGLE

Surnoms donnés au Cadastre Napoléon

Propriétaires résidents de Château Gombert

Certains noms et prénoms sont identiques. Il s'agit de deux personnes différentes qui peuvent (ou non) appartenir à une même famille (*). Une même parcelle cadastrée ne peut appartenir à des noms (ou surnoms) différents. Les adresses-résidents le mentionnent clairement.

Sources : Arch. municipales de Marseille - Cadastre Napoléon

Allègre François Courchon

Amiel Antoine Vitalin

Amphoux François Cinq Brayes

Amphoux Jean Boileau

Amphoux Joseph Coquillat

Amphoux Joseph Brun

Amphoux Joseph Le Becou

Amphoux Joseph Pierre La Royotte

Amphoux Pierre Ginié

Amphoux Vincent Labaou

Barielle Jean Gabriel Latour

Barrière Joseph Chabras

Barrière Joseph Suppoli

Barrière Louis L'Hermite

Blanc Henry Le Fada

Blanc Jean Baptiste Le Fada

(*) Blanc Jean Baptiste Cocu

(*) Blanc Jean Baptiste La Femme

Blanc Jean François Cardelon

Blanc Joseph Parnon

Blanc Joseph Simon Du Moulin

Blanc Lazare Ramelle

(*) Blanc Lazare Ranièle

Calvin Jean Baptiste Etienne

Camoin Jean Pierre Bédouide

Cauvin Barrete

Cauvin Noël Debite

Chailan Jean André Magloire

Durbec Antoine Chicaine

Durbec Antoine Miquaine

Durbec Joseph Chicaine

(*) Durbec Joseph Miquaine

Durbec Pierre L'Héritier

(*)Durbec Pierre Pavillon

Fouque Antoine Capellan

Fouque Julien La Bergère 

Julien Bouquin

Julien Claude Mascla

(*) Julien Claude Mécine

Julien Jean Baptiste Le Pauttre (Paustre) Ce nom semble détourné de son origine : Le Poustre qui vient de l'Apoustre : l'Apôtre.

Julien Jean Louis Moulière

Julien Jean Pierre les Crosses

Julien Joseph Maigre

Julien Joseph Butavau

Julien Laurent Biquette

Julien Lazare Tonet ( Touet )

Julien Louis Cardeur

Julien Louis Largone

(*) Julien Louis Lagrosse

(*) Julien Louis Largone

Julien Nicolas Biquette

Julien Pierre Cardeur

(*) Julien Pierre Tastevin

(*) Julien Pierre Bouquin

Julien Thomas Le Cardeur

(*) Julien Thomas Gardenne

Malet Louis Milanais

Malet Pierre Quataine

Mouren Antoine Merlan

Olive Henri Le Gros Louis

Pelet Henri Mal Bati

Pignatel François Pichot

Pignatel Jean Joseph Sandic

Pignatel Jean Lo Lendie

Rollandin Joseph Gégé

Rollandin Pierre Gégé

Rousset François La Brusque

Rousset Jean Baptiste La Branque ( L'Abranque )

(*) Rousset Jean Baptiste Gautes

Sarde Boutier

Sarde Beau-cul

Sarde Antoine Matachot

Sarde François Matachot

Sarde Gaspard Matachot

Sarde Joseph Boutier

Sarde Louis Bardèche

Sardou Joseph Petit Bon

Sardou Joseph Moulin

(*) Sardou Joseph Bou

Source : Arch Départementale - Deux styles opposés

Régistre de 1787 tenu par le curé de Château Gombert

Régistre de 1794 tenu par le Juge de Paix de Château Gombert

CODE DES SEIGNEURS, ABOLI A LA RÉVOLUTION...

Nous rappelons ici, quelques codes, propres à l'organisation des lieux de Culte.

Qu est-ce qu’une litre ou ceinture funèbre ?

La litre, ou ceinture funèbre, est une bande peinte en noir sur la muraille de l’église, sur laquelle sont aussi peintes les armes (blason) du patron (*) ou du haut-justicier (**)

Où peut-elle être mise ?"  Elle peut-être conduite en dedans & en dehors du pourtour de l'église ; et ce quand même au-dehors il se trouverait des bâtiments adossés qui interrompraient le cours du mur de l’église ". Arrêté du mars 1743.

De l'encens. Le coté doit (en entrant, le coté des hommes), à la messe, est jours que l’on encense, & hors les jours où le Saint Sacrement est exposé, auquel jour les encensements autres que ceux de l’autel cessent, de dessus les marches de l’autel, se tourner du côté des bancs ou chapelles des patrons & seigneurs, & les encenser les uns après les autres, leurs femmes & leurs enfants ; à vêpres. Il (l'officiant) doit se transporter au devant des bancs & dans les chapelles des patrons & seigneurs, & les encenser

Qui, de Droit, peut avoir un banc dans l’église ? Hors le patron & le haut-justicier, qui sont seuls fondés en droit commun, nul ne peut avoir banc en l’église, sans permission par écrit des marguilliers.

De l’eau bénite. " Les patrons & les hauts-justiciers doivent avoir l’eau bénite, & le pain bénit séparément & avec distinction, avant tous les habitants de la paroisse ; mais ils ne peuvent l’avoir avant le clergé, ou tout ce qui représente le clergé ". Arrêt du 4. septembre 1716.

Un seigneur peut-il faire changer l’heure du service divin ? " Un seigneur ne peut faire avancer ou retarder la messe les dimanches & jours de fêtes, soit pour l’attendre, soit pour quelque autre raison ". Edit de 1571

Quel est le côté le plus honorable ? " Le côté droit de l’église, c’est-à dire, celui qui est à main droite en entrant, est regardé comme le plus honorable ".

(*) Patron. Celui (ou celle) qui est à l'origine de la construction de l'édifice. C'est un laïc.

(**) Haut justicier. C'est le Seigneur ou son représentant de Droit.

SOURCE : ARCHIVE.org