Coquilles saint Jacques
Leur " pouvoir " agissant n’a jamais été expliqué, mais il serait dû au fait que ces ondes entreraient en " résonance " avec les cellules vivantes.
La coquille Saint-Jacques est donc " utilisée " depuis des années pour purifier des maisons, des habitations, pour " recharger " en énergie certains objets et pour " dynamiser " l'air, certains aliments, ou de l’eau...
Elles sont fixées sur les murs des habitations.
Cf. Entrée de Château Gombert
Faire sant-miquéu (*)
(*) Déménager
Parmi les usages plus ou moins supersticieux en vigueur dans un certain nombre de familles qui vont occuper un nouveau logement, il est obligatoire que les premiers objets introduits soient :
La salière,
Les allumettes,
Un paquet d'herbes odoriférantes.
Malheur à ceux qui ne se soumettent pas à cet usage ! Il ne peut que leur arriver des catastrophes.
Sources : Frédéric Mistral T2 843
Faire sant Miquèou.
Déloger. Déménager. Quitter un logement, en sortir ses meubles et les transporter dans celui où l'on va s'établir. Comme le 29 septembre est l'époque à peu prés générale où commencent et finissent les loyers des maisons en Provence, le nom du saint Archange que l'Eglise fête en ce jour, a été donné au déménagement qui est censé avoir lieu ce jour là.
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril
SUBRAN , adv. Super annum. Hors de l'année, hors du temps ordinaire, convenu. Delà on dit arrentar subran. Arrenter, louer une maison, après Pâques, après saint Michel.
Source : Dic. Provençal - Achard - 1785
COUNTIER
Leis countiers
Ce sont les douze jours qui précedent la Noël. Les paysans observent exactement le temps qu'il fait ces jours-là, dans la persuasion qu'ils désignent le temps qu'il fera pendant l'année suivante ; en sorte que le 13 décembre désigne le mois de janvier, le 14, celui de février, & ainsi de suite....
Source : Dictionnaire Provençal - 1785
NB. ENCABANAR , (s') S'encapuchonner, se mettre un vêtement nommé caban. En parlant du temps, se couvrir, devenir sombre.
Source : Google - Dic. Provençal / Français - JC Achard - 1785
Chauve-souris
Dans la vieille France, la chauve-souris, même si elle était crainte, était souvent placée dans les caves, les granges, les garages ou les greniers pour éloigner le mauvais œil !...
" Rato-panado : Chauve-souris. Espèce d'oiseau nocturne qui a les ailes membraneuses."
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril
Se dit aussi Rato-penado
Source : Dictionnaire Provençal - 1785
" Rato penado véne léu, Te dounarai de pan nouvéu " Cri d'appel des enfants, pendant les chaudes nuits d’été, qui herchent à attirer les chauves-souris, en agitant en l’air soit un mouchoir blanc, soit un chapeau, et en leur adressant certaines paroles mystérieuses.
Source : Archive.org. Folk-lore de France - P Sébillot - 1906
DINDOULETTE
HIRONDELLE. En Provence, si on rit devant un nid, ou si on lui montre les dents on attire les fourmis.
Source : Archive.org - Le Folk-lore de France P Sebillot - T3 - 1906 / ; Lou Cascarelet, in Armana Prouvençau, 1890
Cuou blanc : De cheminée, à cul blanc.
POULE DE DIEU
On appelle ainsi l’hirondelle, dans plusieurs de nos provinces. Leurs habitants croiraient commettre un sacrilège s’ils détruisaient le nid ou les petits de cet oiseau.
Source : Google - Dictionnaire des superstitions - A DE CHESNEL - 1856
ARABRENO
Salamandre.
" Reptile qui est une espèce de lézard à longue queue, dont la peau tirant sur le noir est tachetée de mouches jaunes raprochées. Bien que certains auteurs croient que la salamandre n'a point de venin, néanmoins des gens de la campagne dignes de foi, assurent que soit par son souffle ou autrement, la présence de ce reptile dans une bergerie, y répand une contagion mortelle qui se manifeste d'abord sur l'animal qui en est le plus près , par un gonflement du ventre, suivi immédiatement de la mort, à laquelle n'échappe aucune bête du troupeau renfermé. La salamandre est aveugle et amphibie "
Source : Université de Toronto - Dictionnaire Provençal - Français. 1839 - J-T Avril
NB. Le texte n'engage que son auteur. Cependant, il a été constaté que l'alcaloïde projeté par la salamandre peut être fatal dans certains cas à un chiot ou un chaton (paralysie de la machoire ou suffocation par exces de salive)
Les grandes bergeries de Château Gombert (Jas de Carri...) y faisaient-elles références.....?
GRAPAOU
CRAPAUD. Le peuple de Provence croit que le crapaud tue, par son haleine empestée, les petits oiseaux qui se trouvent dans son voisinage. On dit aussi que le crapaud rend aveugle celui aux yeux desquels il pisse......
Source : Archive.org - P Sébillot - T3 - 1906 - A. de Villeneuve. Statistique des Bouches-du-Rhône, T1, p. 804.
A Marseille, on l’introduit dans la chambre du fiévreux, parce qu'il attire à lui le mal : plus il est gros et hideux, plus grande est la dose qu'il aspire de la malignité de la fièvre.
Source : Archive.org - Folkl-lore de France - P Sébillot - T3 - 1906
Conjurer la chenille
On jettait dans les champs les miettes du repas de Noël pour conjurer les chenilles qui rongent la luzerne :
" Uno brigo faï manja 'n pan "
Brigo : miette, débris
Source : Lou Trésor dou Félibrige T1 374 - F Mistral
" En Provence, figurent toujours au banquet de Noël, quelques plats d'amandes dont on conserve les écales pour les répendre dans les champs, afin d'obtenir une abondante récolte."
Source : Lou Trésor dou Félibrige T1 84 - F Mistral
RENOUES, Desserte, restes d'un repas ; ce que l'on dessert.
Source : Dic. Provençal / Français - T2 - Achard - 1782
PÈOU. PÉSOU, PÉVOU, BARBAN, BARBUS, MANGEANCO
POUX. QUIQUI. Lorsque les enfants ne veulent pas se laisser peigner on leur dit souvent que les poux entortilleront leurs cheveux pour en faire des cordes et les entraîner dans la rivière ou dans la mer, ou qu’ils deviendront aussi gros que des ânes et les emmèneront à l’eau.
Sources : BnF - Regis de la Colombière. Les Cris de Marseille, p. 138 - 1868 ; Armana Prouvençau, 1890
ARAGNO
ARAIGNÉE. Le peuple attribue les filandres, non pas aux petites araignées, mais à des fileuses surnaturelles: leur nom vulgaire est : Fils de la Vierge, et en Provence, on dit quand on les voit : La santo Vierge fila
En Provence, les araignées absorbent le venin de l’étable,
Source : Archive.org - Le Folk-lore en France - P Sébillot - T3 - 1906
On dit d 'une tête ébouriffée : " Que destaraininadouiro ! " quel balai à toiles d 'araignée ! Quel houssoir ! parce qu'on compare cette tête négligée à une grosse brosse ronde à crins raides dont on se sert pour destaraininar (ôter les toiles d 'araignées). De nos jours, on dit "Tête de loup "
Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
LAGRAMUÈ
Lézardeau.
" Larmeuse. Petit reptile à quatre pieds, gris et noir, long de cinq à six pouces. Il va très-vite à la course. Il se tient à la campagne dans les trous des vieux murs.
Il a la queue double. Les gens du peuple le tiennent pour devin. "
Se dit aussi :
" Largamué "
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril
" Seps " - " Langromue "
LIMBERT. Lézard vert. Le peuple a la superstition de croire que cet animal est l'ami de l'homme.
Source : Dictionnaire Provençal - Garcin - 1823
Lorsqu'on pourchasse un de ces petits lézards si communs au bord des haies, il arrive souvent que la queue du reptile se détache de son corps. Cette queue s'agite très vivement pendant quelques instants. Nos gamins ont cette singulière croyance que cette queue, qui remue tant, jure le nom de Dieu ! ; oh ! coumo dit de mau ! (oh ! que d 'injures il dit !).
Source : Google - Les cris des marseillais - R de la Colombière - 1868
REINARD, RINARD
Voici la recette usitée en Provence pour éloigner les renards friands de raisin mûr :
Quand la bûche a brûlé jusqu’au jour, il faut prendre
Ce qui reste de bois, serait-ce un peu de cendre,
Et le faire traîner aux bêtes de labour
Sur le champ fréquenté des renards, bien autour
Source : Archive.org - le Folk-lore en France - P Sébillot - T3 - 1906 / 2. Jean Aicard. Miette et Noré, p. 42.
MATAGOT(S)
Chats sorciers qui enrichissent.
" Il est encore dans les campagnes des gens qui, croyant aux sorciers, attribuent à certains chats choyés, la vertu magique de procurer des richesses à ceux qui en prennent soin, et qui leur ont voué et leur donnent à manger la première portion des alimens qu'ils vont prendre
A leis matagots, vai douna à seis matagots : il a des chats sorciers , il va soigner ses sorciers."
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril - 1839
MATAGOUN.
Esprit sorcier, esprit folet, esprit malfaisant. Le peuple est encore dans la croyance qu'il existe des gens à pouvoir de nuire par des maléfices.
MASC, MASQ, MASCO, MASQUO (*)
Magicien, sorcier, enchanteur. Qui use de sortilèges. Vieilho masquo. Vieille sorciere. Crest qu'es masc. Je crois qu'il dévine. Du celt. Masč.
MASCARIE
Magie, sorcellerie, sortilège.
MANIAR
Ensorceler une personne ou le bétail
Source : Le nouveau Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823
(*) D'où l'expression " emmasquer quelqu'un ".. Cf. Vidéo jointe...
Pour n’être jamais emmascat (fasciné), on doit mettre à l’envers un vêtement quelconque, bas ou chemise, ce qui ne se voit pas, et alors on ne craint plus d’être ensorcelé.
Source : Les Cris de Marseille - Régis de la Colombière - 1868
Source : Google - EXTRAIT DE '' MANON DES SOURCES '' DE MARCEL PAGNOL - 1952
EMMASQUE & MASQUE...
Sias jamaï mascara que per la sartan. On n'est jamais noirci que par la poêle.
Lou peiroou mascaro la sartan. La poêle se moque du fourgon. La poêle se moque de la marmite.
Sias jamay mascarats que per leis carbouniers. On est jamais noirci que par les charbonniers. Les méchants ont toujours intérêt de noircir les gens de bien.
En clair : On n'est jamais emm....., que par la m... !
En rouge : des mots exprimant la bassesse...
Le saviez-vous ?
" En 1423, Alphonse III et les Aragonnais, font le siège de Marseille et la saccagent. Après son départ, les habitants des Villages circonvoisins se jetterent dans Marseille, et achevèrent de piller durant huit jours tout ce qui était resté du premier saccage. Mais ils ne furent pas seuls, car on croit que quelques Habitants de la Ville se mêlèrent parmi eux, et se noircirent le visage pour n’être pas connus, c’est pourquoi on les appella depuis Mascarats, ce qui semble être confirmé par des procédures criminelles qui justifient que quelques Gentilshommes de cette Ville dérobèrent alors des Reliques de l'Abbaye de St Victor, comme nous verrons plus amplement en parlant de cette maison, .../... Il y a lieu de présumer que ce nom de Mascarats ne prit pas naissance en cette Province, mais bien en Italie, puisqu’aux années 1241 & 1293, ce nom de Mascarats était un nom de faction dans la Ville de Gènes. "
Source : Google - Histoire de Marseille - Ruffi - 1696
CHAT & SORCIER(E)S
Vers l’année 1436, la Provence vit d’horribles scènes de crédulité et de fanatisme. A Hyères, on poursuivit deux femmes comme sorcières. Ces deux malheureuses s’enfuirent à Tarascon ; mais les officiers d’Hyères les y suivirent et les appréhendèrent au corps. On trouva dans leur chambre enfumée une bourse de peau de chat, oeuvre satanique, complétant la preuve du sortilège. Comme personne n’osait toucher cette bourse mystérieuse et redoutable, on força un rabin juif à s’en saisir, et elle fut envoyée au tribunal suprême d’Aix pour y servir de pièce de conviction. Les deux accusées y furent aussi transférées, et le tribunal les fit brûler vives. César de Notre Dame
Source : BnF - Les Rues de Marseille - T2 - A FABRE - 1867
Mascaro-lansoou : noircisseur de draps de lit - Celui dont le visage est sale est traité ainsi. On le dit aussi de ceux qui ont le teint foncé.
Vieilho rabinado ! Les vieilles femmes méchantes sont souvent repoussées au moyen de ce compliment : (vieille desséchée), pour vieille sorcière.
Source : Google - Les cris des marseillais - R de la Colombière - 1868
Mauvaise renommée d'Allauch
" Aux yeux du peuple marseillais, le village d'Allauch était un séjour de sortilége, un vrai manoir infernal. On croyait que les démons avaient surtout commerce avec les femmes de ce lieu maudit, et lors que quelques-unes d'entre elles se risquaient à venir à Marseille pour y vendre ou pour y acheter des objets de friperie, on ne les nommait que " Leis Masquos d'Allaou ", avec un redoublement d'injures si elles étaient vieilles, et les enfants les poursuivaient à coups de pierre. C'est ce que l'on voyait encore au milieu du dernier siècle "
Source : BnF - Notice historique sur les anciennes rues de Marseille démolies en 1862 pour la création de la rue Impériale - A Fabre - 1862
ARNIER
MARTIN-PÊCHEUR. MARTIN-PESCARET.
Le Martin-pêcheur. On lui a donné le nom d'arnier , parceque les paysans le déssechent & le mettent dans leurs garde-meubles pour garantir leurs habits des teignes. M. Darluc ( Hist. nat. de Provence, tom. I. pag. 416. ) assure que les teignes s'attachent au plumage de cet oiseau ; peut-être est-ce la raison qui a fait croire qu'il préservait les habits de ces insectes plus friands de sa chair.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
VICHOU
ROITELET. On croit, dans quelques localités du Midi, qu'une plume de cet oiseau a la vertu de faire gagner à tous les jeux.
Source : Archive.org - Dictionnaire des superstitions - A DE CHESNEL - 1856
VICHOU ou (vitchou). Nom qu'on donne, dans le département des Bouches-du-Rhône, au roitelet.
Source : BnF - Dictionnaire Provençal / Français - Honnorat - 1848
MAUTOUSTEMS
IMPRÉCATIONS, " MAU TOUS TEMS " : Malheur dans tous les temps.
Mautoustèms lou pichoun ! La peste (soit) du petit !
Lou mautoustèms ti vèngue !, Je te souhaite tous les maux !
Que leis maus encoues (*) ti revèssoun !. Puisses-tu avoir tous les maux à la fois !.
(*) mal dans les os
Que lou mau passagi ti cure !. Que le diable t'emporte !. Imprécation. Maupassagi signifie, mauvais passage : On entend par là aussi un lutin, un esprit follet ; que maupassagi es aquo ? Quel lutin est cet homme ? Quel diable est-ce ? "
Maugrabiéou ! Sorte de juron, ou d'imprécation. Mal-peste, Morbleu, (*) Maudit !
Cadebiou ! Ce mot n'est qu'une espèce de contraction de cap-de-diou, tête de Dieu.
Obouesso ou, Malopesto. La peste !, Male-peste !
Mau-despièch !, Malobouesso !, Malopesto ! Mau-despièch de la rimo ! Sorte de juron. La peste soit !
Escarpina de sort ! Sorte de juron populaire. Peste soit de ma destinée !
Maro d'esclapatien ! Male peste !
Marro cinq sous ! Peste soit-il !
Que lou maro cou ! Peste soit de lui !
Maro crebado ! Puisse-tu crever !
Que maro crebado fesses ! Maudit ! Puisses-tu faire mauvaise fin !
Que lou maro ! Peste soit la chose !
Pergo ! Peste !
Viégnai ! Peste ! Diable !
Virogaou ! Peste !
Maladitto siè l'houro que t'ai couneissut ! Maudite soit l'heure à laquelle je t'ai connu !
Mardisco ! Male-peste ! Malo-pergo !
Caspi ! Caspitelo ! Certe ! Peste ! Morbleu !
Bigre ! Dans le vieux langage, ce mot signifiait un garde-forestier. Aujourd'hui c'est un terme injurieux dont la populace se sert assez souvent ; elle emploie quelquefois un mot équivalent auquel on a attaché une signification infâme.
DICTON : Es uno escumengeado (elle écume de colère , elle fait des imprécations
QUE LOU BOUN DIOU TI PATAFIOULE. Sorte de souhait que l'on adresse communément et comme par commisération, à quelqu'un qui tient des propos ridicules ou déplacés. Que Dieu te donne du sens ! Patifoular : donner du bon sens. (Mes enfants que la Vierge nous patafiole Plutôt que de revoir un jour sa fiole - Pierre Perret / Tonton Cristobal)
TRON DE L'AIR TI CURE ! Signifie que la foudre cure ou vide l'intérieur de ton corps !
TRON DE DIÈOU LE CURE ! Que la foudre (Tonnerre) de Dieu le foudroie !
(*) Morbleu. Tous les termes comprenant "bleu", font parties des jurons mèlant "Dieu". Il était interdit, sous peine d'emprisonnement de prononcer le nom de "Dieu" dans un juron. "Dieu" était remplacé par "Bleu" ; de là les mots de "Par-bleu" (par Dieu), "Pal-sam-bleu" (par le sang de Dieu), Sacré-bleu (par le Sacré Dieu), Mor-bleu (par la Mort de Dieu),...
Étrange : MALOMOUERT, La mort , mala mors. Le peuple appelle aussi de ce nom les têtes de mort que l'on pend aux chapelets. Source : Google - Dictionnaire Provençal / Français - T2 - CF Achard - 1785
COUPER LA QUEUE.....
" Pour qu'un chat croisse bien et devienne beau en même temps, il faut lui arracher le ver ! On appelle ainsi l’extrémité de la queue qui serait un ver ! et il est à noter que l’on conseille de faire cette opération avec les dents. On dit cela, on le répète, quoiqu’il soit certain qu’un chat ainsi mutilé devient furieux, et qu’il y ait eu des chats pris de rage par suite des souffrances qu’ils ont éprouvées, lorsqu’on a essayé de leur faire subir une opération aussi barbare. "
Source : Google - Cris Populaires de Marseille - Régis de la Colombière - 1868
OOUREILHO, OOURILHO
AURIS. Oreille. En Provence, les amoureux déposaient sur un autel une oreille de madone (ormier ou ormeau (*)), dans un sachet, en faisant le serment d'être fidèles à celui dont ils prononçaient le nom.
Cette coquille, appelée à cause de sa forme " Oreille de Madone (**) ", porte bonheur à celui ou celle qui l’approche de son oreille.
Source : Archive.org - Le Folk-lore de France - P Sébillot - T3 - 1906
(*) Voir article en suivant
(**) Parfois de Saint Pierre
LES COQUILLAGES DE L'ERMITAGE
LE SAVIEZ-VOUS ?
L’une des particularités de l’ermitage Notre Dame du Mont Carmel, réside en une niche tapissée de coquillages. Cette niche a une hauteur de 1,6m pour une largeur de 1,2m. Mais bien que située au fond de l’église, sa base est trop élevée pour avoir pu servir d’autel dont on ne trouve aucune trace. Toute la paroi de la niche est recouverte de coquilles d’ormeaux, appelées aussi « oreilles de saint Pierre ». G. Godefroid (2005) et Frère Louis-Marie y voient un rapport avec la tradition orientale : « La parole de Dieu ne sert à rien si elle n’est pas entendue ».
Le coquillage est encore une allusion au monde souterrain, à la mort et à une renaissance divine Cette interprétation diffère totalement de la signification qui a été donnée aux coquilles de pecten, arborées par les pèlerins de St-Jacques de Compostelle.
Quand le riz remplace le blé...
Dans les temps anciens, certaines pratiques signifiaient les voeux de bonheur.
Il en était une qui souhaitait le bonheur de chaque marié :
" Aqui tant i’a de gran de blad, tant de tèms sigués marida ! " (*)
Paroles que prononce la belle-mère en jetant du blé sur la coiffe de sa bru, quand celle-ci entre dans la maison de l’époux.
(*) Autant il y a là de grains de blé, Pour autant de temps soyez mariés !
O tempora o mores........
EMBARNA
ENSORCELER. Nouer l'aiguillette. Empècher la " consommation " (*) du mariage par un prétendu maléfice. Leis embarneroun : on leur noua l'aiguillette.
Source : Google - Dictionnaire provençal - JT Avril - 1839
ENCLAOUVAR. Ensorceler, nouer. Faire le nouement de l'aiguillette
DESCLAOUVAR. Dénouer l'aiguillette
Source. Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823
ANTIDOTE. En Provence, les grains de blé ou d'orge, doivent être placés dans la poche de l’époux ; il est à l'abri des noueurs, parce que les sorciers ne pourraient exercer leur action qu’après les avoir tous comptés, sans se tromper !
Source : Archive.org - Le Folk-lore de France P Sebillot - T3 - 1906 / Bérenger-Féraud. Superstitions et survivances, T V, p. 45.
" Ceux qui mangent de la Joubarde ou Joubarbe, afin de rompre le nouement de l'aiguillette dont ils sont affligez."
Source : Google - Superstitions anciennes & modernes - Bellon - 1733
Différences entre aiguillettes et fourragères : les aiguillettes ont deux cordons lisses et deux cordons nattés ; la fourragère : un seul de chaque. Ces types d'attributs vestimentaires se rencontrent essentiellement dans l'armée.
A noter que l'aiguillette est à l'origine un cordonnet ferré aux extrémités, servant à lacer le haut de chausse (1) au pourpoint (2).
(1) Partie du vêtement masculin allant de la ceinture aux genoux, reliant les chausses au pourpoint et retenu par les aiguillettes
(2) Veste courte et matelassée qui couvre le corps du cou à la ceinture. Il se porte avec des chausses et comporte un moyen de fixation pour les attacher dessus (Aiguillette)
(*) L'homme, pour son besoin d'uriner, tout comme pour celui d'honorer sa dame, devait pouvoir délacer l'aiguillette qui fermait son haut de chausse. Le sort devait permettre d'en empêcher un bon " déroulement " à distance...
NB. Courir l'aiguillette : se prostituer. Source : Google - Dic. vieux français - F Lacombe - 1766
Se dit, dune femme qui va se prostituer deçà & delà. Il vient de ce qu' autrefois à Toulouse, les femmes débauchées étaient obligées de porter une Aiguillette sur l'épaule, pour marque d'infamie. Source : Dic.P-J Le Roux - 1750
LES DESSOUS DE L'AIGUILLETTE......
" Nouer raiguillette se fait ordinairement, dit-on, par le moyen d'une ligature accompagnée de certaines paroles prononcées pendant la bénédiction nuptiale, & qui rendent l'homme impuissant. Mais l'aiguillette n'est jamais mieux nouée que quand l'imagination se frappe d'une aversion subite ou de trop d'impatience & de précipitation en amour. L'aversion retient les esprits, un amour impatient les dissipe. Certains alimens causent aussi l'un ou l'autre de ces effets. Il est vraisemblable que quelque amant frappé d'un soudaine impuissance inventa sur le champ, & pour sauver son honneur, la fable de l'aiguillette ; aimant mieux attribuer son impuissance au Démon qu'au manque de vigueur qui laissait une maitresse en défaut."
Source : Google - Superstitions anciennes & modernes - Bellon - 1733
NOUER & DÉNOUER LE MALÉFICE...
" Lorsqu on veut faire usage de ce maléfice contre de nouveaux mariés, on se rend à la messe, et durant un certain passage, on fait un nœud à un fil de coton, de chanvre ou de soie, en ayant soin de prononcer le nom de ceux contre lesquels on agit. Au moyen âge et aux époques suivantes, on varia à l’infini la manière de nouer l’aiguillette ; mais la méthode qui était considérée comme la plus efficace se pratiquait ainsi : après s’ètre procuré une petite cordelette en cuir ou bien de soie, de laine, de fil ou de coton, on faisait un premier nœud et un signe de croix, en disant " ribald " ; au second nœud et au second signe de croix, on disait " nobal " ; et au troisième nœud et au troisième signe signe de croix, on prononçait " vanarbi " .Tout cela s'accomplissait pendant la cérémonie du mariage. On pouvait aussi, afin de varier, réciter à rebours un des versets du " Miserere me , Deus " , en répétant trois fois les noms et prénoms des mariés. La première, on serrait un peu le nœud ; la seconde, on le serrait davantage, et la troisième, on le serrait tout à fait ..."
... " Aujourd’hui, plusieurs moyens sont indiqués par les adeptes pour détruire le charme en question. On peut d'abord manger jeun un pic-vert rôti, et saupoudré de sel béni ; ou bien respirer la fumée de la dent brûlée d’un homme mort depuis peu ; ou enfin mettre du vif argent dans un chalumeau de paille d'avoine on de froment, et placer ce chalumeau sous le duvet du lit où couche celui qui est atteint du maléfice.".."
AMEN
AMEN , Mot hébreu, qui signifie " ainsi soit-il ".
Se un Angi disie amen. Si un Ange disait amen. Façon de parler du peuple , qui croit qu'un Ange disant amen, l'on reste dans la posture ou l'on se trouve.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
NB. Amen est l'un des cinq mots d'araméen, issus de la Bible, non traduit "de manière formelle"....Abba, Alléluia, Maran[a(-)tha], Hosanna(h)...
CHASSO, RELIQUO
CHASSE, RELIQUAIRE. Dans les communes rurales de Provence, on passe sur des reliques appelées Vertus enfermées dans un coffre, des herbes et du blé que l'on donne aux bêtes de somme, dans la persuasion qu’elles les préservent de la colique.
Source : Archive.org - Le Folk-lore de France - P Sebillot - T3 - 1906 /Comte de Villeneuve. Slatistique des Bouches-du-Rhône, T. III, p. 214.
" Les pénitents des confréries portent en procession sur un brancard un coffre en forme de châsse, dans lequel sont enfermées des reliques ; de chaque côté est suspendue une étole. On a donné au coffre le nom de "vertus", par allusion aux reliques qu’il renferme et qui restent exposées trois jours dans l’église. A la campagne, les paysans font passer par-dessus les Vertus des poignées d'herbe et de blé qu'ils donnent ensuite à manger aux bêles de somme, persuadés qu’après celle opération elles seront préservées de la colique."
Source : Google - La Provence Usages Coutumes Idiomes - Henri Oddo 1902
CATOYO
Terme de jardinier, et d'agriculteur. Jaunisse.
Maladie contagieuse des plantes légumineuses, que l'on voit jaunir et dépérir chaque jour.
Leis fayooux an la catoyo : les plantes de haricots ont la jaunisse.
Lorsque les personnes du sexe passent dans les plants de légumes au temps de leurs purgations (*), elles procurent indubitablement la jaunisse à ces plantes.
On dit fig. et famil. d'une personne valétudinaire (**). " Qu'a la catoyo " : qu'elle va dépérissant...
(*) Règlos.
(**) Personne à la santé chancelante
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril
FAVO
FÈVE. En Provence, pour empècher les enfants de jouer dans les semis de fève, on leur dit qu'on leur donne la rouille (*) en passant parmi elles quand elles sont mouillées.
La cendre des écorces sèches des fèves est très propre à chasser les pucerons de dessus les fèves vertes. Il faut avoir soin de ne l'y répandre que le matin lorsque les plantes sont encore humides de la rosée, juste avant qu'elles soient ressuyées de la pluie.
Source : Archive.org - Le Folk-lore de France - P Sébillot - T3 - 1906
(*) Les pucerons s'attaquent souvent aux fèves. La rouille de la fève est remarquable par les cloques couleur rouille qu'elle laisse sur les feuilles. On y remédie de la même manière que pour le mildiou.
VÉSICATORIO
Vésicatoire (1).
Médicament à base de cantharide
CANTARIDO : Cantharide , sorte de mouche qui étant desséchée & appliquée sur la peau avec du vinaigre, produit des phlictènes(2), & attire les humeurs à la partie où on l'applique.
(1) Vésicatoire se dit d'un médicament vésicant, c'est-à-dire qu'il provoque la formation d'ampoules sur la peau.
(2) Une phlyctène désigne en langage médical une ampoule, une cloque...
Source : Google - Dictionnaire de la Provence - 1785
BUPESTRO : Bupreste , enfle-bœuf : Insecte que l'on a rangé parmi les cantharides, & que l'on croit faire enfler les bœufs qui l'avalent en broutant l'herbe.
Source : Google - Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
FIGUIÈRO
FIGUIER. On est convaincu, dans plusieurs localités du Midi, que si l’on brûle du bois de figuier dans une maison où se trouve une nourrice, le lait de celle-ci se tarira immédiatement ou deviendra d’une qualité dangereuse.
Quelques-uns disent aussi que, par force de sympathie, un taureau furieux est apaisé sur-le-champ, si on l’attache à un figuier.
GOUITRE
Goitre : tumeur spontanée qui vient au gosier, & qui est causée, à ce qu'on croit, par la mauvaise qualité des eaux.
Home que a lou gouitre. Goitreux.
Source : Dictionnaire provençal - 1785
ENVEGEO(S)
Tache naturelle sur la peau.
Les femmes grosses sont persuadées que si elles ne satisfont pas un désir de gourmandise, l'enfant naîtra avec un signe qui aura quelque ressemblance avec l'objet convoité.
On donne à ces signes le nom d'envie.
S'écrit aussi envejho
Source : Google - La Provence - Usages, coutumes idiomes - H Oddo - 1902
PIERRES POSÉES SUR LES ARBRES
Quand un arbre reste quelque temps sans porter de fruits, on met sur le tronc, à l'embranchement des premières ramifications, quelques gosses pierres.
On croit que cela suffit pour le mettre à fruit.
Source : Statistiques des BduRh - 1824
Quand cargas leis aubres, si cargount de fruits (lorsque vous chargez les arbres, ils se chargent de fruits)
Source : Google - Cris des Marseillais - Régis de la Colombière - 1868
TRIOULET
Trèfle des près. Plante qui sert de paturage aux bestiaux.
Trifolium. Le peuple superstitieux croit que lorsqu'il se trouve quatre feuilles au lieu de trois à une plante de tréfle, elle a des vertus singulières, telle que de faire gagner à la loterie, &c...
Source : Google : Dic. Provençal - Achard - 1785
CÈZE
POIS CHICHES . A Marseille, celui qui mange des pois chiches le dimanche des Rameaux est à l’abri des furoncles.
Sources : Dic. Provençal / Français
Secret de digestion
PANOUCHOUN. Nouet. Petit sachet dans lequel on met des drogues pour les faire infuser. On met un nouet plein de la soude ou de la cendre, dans le pot où cuisent les pois-chiches, qui, sans cela, ne pourraient jamais se cuire
Source : Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839
« Pour guérir les verrues on jette un pois chiche dans un puits dont on s’éloigne de suite, pour ne pas entendre le bruit de la chute dans l’eau. Lorsque le pois est fondu ou pourri, la verrue disparaît.
NB. On doit préalablement frotter la verrue avec le pois... ».
Source : Marseille, REGIS DE LA COLOMBIÈRE., Cris, 1868, p, 271.
Pica la souco
Superstition qui consiste à frapper sur un cep recouvert des habillements d'un enfant qu'on croit ensorcelé.
Source : Frédéric Mistral
CREBADURO
LES HERNIES - MOYEN DE LES ÉRADIQUER !
Voici comment on procède en Provence :
Après avoir choisi un jeune arbre d’apparence vigoureuse,
On le fend dans toute sa longueur sans l’arracher, ni pousser la fente jusqu'aux racines, puis,
Écartant les deux parties, on fait passer entre elles à trois ou sept reprises différentes, le petit hernieux ;
Les deux portions de la tige sont ensuite rapprochées très exactement, et maintenues en contact, à l’aide d’un lien très fortement serré ;
Si elles se recollent bien, et que l’année d’après l’arbre ait repris la solidité de sa tige, l’enfant est guéri ;
Si au contraire, la fente ne s’est pas soudée, on peut prédire qu’il restera hernieux toute sa vie.......
Source : Archive.org - Le Folk-lore en France - P Sébillot - T3 - 1906
OOUPILA
S' OOUPILA(R).
Terme de médecine.
" Avoir le pica ".
" Appétit dépravé qui fait rechercher et manger avec passion certaines choses nuisibles et dégoûtantes , telles que terre, craie, charbon , sel , cendres etc.
Quelques femmes grosses, et les filles attaquées de pâles couleurs, sont fort sujettes à cette espèce de maladie.
S'ooupilo à manjha de gip : elle a la passion de manger du plâtre.
A noter : RUSCLE. Faim. Besoin pressant de manger. Il est familier et populaire. Ave lou ruscle : avoir grand'faim.
Source : Arhive.org - Dictionnaire Provençal / Français - J-T Avril - 1839
"Cette maladie attaque quelquefois les enfans, & cette faute dans le regime les obstrue : d'où l'on voit qu'ooupilat, (ado) , est la même chose qu'obstrué".
Source : Google - Dictionnaire Provençal / François - T2 - C-F Achard - 1785
LEÏ GOUTTO
LA GOUTTE. En parlant de cette terrible affection, les Provençaux illettrés ne se servent jamais de son nom qu’au pluriel. Ils croient que le mal provient de l’épanchement de quelques gouttes d’une humeur corrosive dans les articulations endolories.
Victor Gélu
BRESSAR
Bercer un enfant, agiter son berceau de côté & d'autre pour l'endormir. La saine médecine proscrit l'usage de bercer les enfants.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
On ne doit pas balancer un berceau vide, ça porte malheur. Si l’on ne berce pas l’enfant qui n’est pas dans le berceau, on berce le diable qui y est certainement ! Car les diables prennent, dès qu’ils le peuvent, la place des anges. Les esprits malins aiment, dit-on, à être bercés.
Il y a des personnes qui ne pensent pas du tout au diable lorsqu’on agite un berceau vide, mais qui sont persuadées que le balancement du berceau procure des coliques au nourrisson auquel sert ce berceau.
Source : Google - Les cris des Marseillais - Régis de la Colombière - 1868
C(H)AUCHA - VIELHA
Le cauchemar, ( Chaucha-vielha, pressé par la vieille, sous-entendu sorcière ),
Parce que le peuple est dans la persuasion que cette maladie est l'effet de l'animosité de quelques vieilles sorcières
Source : Archive.org - Dictionnaire Provençal / Français - Honnorat -1841
RATOUN
RATO (Souris), GARRI (Rat) " On croit fermement que les rats ou souris que l’on fait manger le soir en fricassée aux enfants qui arrosent leur lit la nuit, les guérissent de cette infirmité. "
Source : Archive.org - La Faune populaire en France - E Rolland (Marseille, Regis de la Colombière, p. 265.)
PESSUC ou PESSU
UNE PINCÉE. ce que l'on peut prendre avec le doigt index & le pouce. Pessuc, est aussi un pinçon, la marque qui reste ſur la peau, après qu'elle a été pincée. L'on dit aussi, Pessugado.
Pessu de mouert. Tache livide qui se fait sur la peau, & que le peuple attribue aux revenans.
Source : Google - Dic. Provençal - Français - Achard - 1785
TAOUPO
TAUPE. DARBOUS, DOURMIOU. Certaines parties de mammifères sauvages sont fréquemment employées pour faciliter l’éruption des dents ou préserver les enfants des convulsions qui l'accompagnent. C'est le cas des taupes. A Marseille on met un collier composé de ses pattes.
Sources : Dic. Provençal / français divers
DENT PERDUE
Une dent perdue par accident par un enfant ou arrachée à dessein, lorsqu'il est nécessaire d'en faire l'extraction, ne doit pas être jetée au hasard, parce que un chien la trouvant, il croîtrait une dent de chien à l'endroit même d 'où elle a été extraite ....
Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
AUSSI FORT QUE LE CLOU DE GIROFLE ?...
SAOUPIGNAQUO. Jusquiame. Hennebanne. Plante à odeur forte. Les semences de la jusquiame jetées sur les charbons ardens, produisent une fumée qui, reçue par le canal d'un entonnoir renversé, appaise les douleurs des dents.
Source : Dic; Provençal / Français - JT Avril - 1839
SE PRÉSERVER DU MAL DE DENTS
TAOUPO : " Un animal qui a de si bonnes dents pour ronger tout ce qui lui fait obstacle sous terre, doit selon la manière de raisonner du peuple, avoir infailliblement une influence sur celles de l’homme :
Pour se préserver du mal de dents, on doit tenir un crapaud mort dans sa poche ou les deux pattes de derrière d’une taupe. "
Source : Archive.org - La Faune populaire de France - E Rolland - 1877 (Regis de la Colombière - Marseille)
PLUS FORT QUE BENJAMIN FRANKLIN !...
Une petite provision de Calamendrier c 'est en français la germandrée , petit chêne ( Teucrium chamoedris ), préserve du tonnerre ; rien n 'est plus commode que la manière de s'en servir . On la conserve simplement dans la maison sans y toucher.
Mais voici ce qui a donné lieu à cette croyance. Le peuple ne sachant pas d'où vient le feuillage qu'on lui apporte, du Calamendrier qui n 'est qu 'une petite plante, se figure qu'il appartient à un arbre de haute futaie, et il écoute la légende : Qu'une Sainte qui s'était réfugiée sous son ombrage pendant que l'orage grondait, fut miraculeusement préservée de la foudre, et depuis lors cet arbre ou son feuillage en sont le plus sûr préservatif.
Source : Google - Les Cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
LES SAINTS PROTECTEURS
Par des motifs souvent inexpliqués, transmis par la tradition, il est parfaitement établi qu’un assez grand nombre d’entre eux étaient et sont encore invoqués spécialement dans certaines circonstances et dans certaines maladies.
Ce qui le prouve surabondamment, c’est que l’on appelait mal de saints les maladies auxquelles la médecine ne pouvait apporter aucun remède ; aussi, les affections pour lesquelles on invoquait ces saints spécialistes , n’étaient même plus désignées par leur nom, dans le langage populaire, mais bien par le nom du saint guérisseur :
La Goutte s’appelait le mal de saint Maur.
La Fistule — le mal de saint Fiacre et de saint Quirin.
Le Cancer — le mal de saint Gilles.
Le Rhume — le mal de saint Aventin.
L’Ivresse — le mal de saint Martin.
L’Ulcère — le mal de saint Eloy.
L’Erysipèle — le mal de saint Antoine.
La Gale — le mal de saint Méen et de sainte Reine.
La Folie — les tranchées de saint Mathurin et le mal de saint Nazaire.
La Lèpre — le mal de saint Job.
L'Epilepsie — le mal de saint Jean-Baptiste.
La Pauvreté(sic)— le mal de saint François , etc., etc.
Les Convulsions s’appelaient la maladie de saint Barthélemy.
Les Boutons et les maux à la figure s’appelaient le mal de saint Laurent.
Les Maladies inflammatoires — le mal de saint Sylvain.
Les Maladies nerveuses — la danse de saint Guy.
VIERGE AU COIN DES RUES
LE SAVIEZ-VOUS ?
La vierge que nous rencontrons parfois au coin des rues de Marseille, exposée dans une niche, n'est pas originellement, qu'un signe consacré à la protection des maisons, des familles et de la ville.
Son origine remonte au temps où Marseille n'en était qu'au début de sa christanisation. Plusieurs siècles plus tard, le Paganisme restait cependant fortement ancré dans la nouvelle Croyance.
" Le Paganisme avait répandu dans l'esprit des peuples, l'opinion superstitieuse, qu'il se faisaient de fréquentes apparitions nocturnes, de malins esprits dans les carrefours de villes, et que le Démon Hécate (*) s'y faisait voir, avec d'autres monstres d'Enfer, sous forme de chien.
Nos Chrétiens, pour guérir la populace des vaines terreurs que cette folle opinion leur donnait, et abolir une si païenne superstition, s'avisèrent d'y mettre une image de la Sainte Vierge."
Source : Google - Explication des usages et coutumes des Marseillais - F Marchetti -1683
(*) Discours et histoires des spectres - Pierre Le Loyer - 1605 (Livre IV Ch 12) " Mais la terre, autant & plus que les eaux est de mefme encóre pàr endroit molestée des Demons. Les carrefours & les sepùlchres ônt esté de tóût temps craints .des hommes pour les Diables et Esprits malins qui de nuit y seraient apparus"...
A noter que l'extension de Marseille, au delà de ses portes, a favorisé le développement d'un urbanisme initié par de riches propriétaires ; cédant leurs terres, moyennant le nom de leur Famille aux voies ainsi créées, ou ayant autorisation de construire un immeuble qui servira le premier d'une rue ou d'un boulevard. L'installation d'une statue située au futur carrefour, entre le premier et le second étage (ou entre le second et le troisième), répondait plus à perpétuer une tradition, qu'à conjurer les mauvais esprits....
SECRET D'HISTOIRE : SUPERSTITIONS ANCIENNES & MODERNES - T1 - BELLON - CHVI - L'ÉPREUVE DE L'EAU FROIDE OU ORDALIE " LAÏQUE "..EN USAGE DÈS LE IXème SIÈCLE JUSQU'AU XVIIIème - ) Quoique Louis-le-Débonnaire eût proscrit cette épreuve en 829, on ne laissa pas de l'employer plusieurs siècles encore, malgré son absurdité. C'était même, dans bien des églises, un droit seigneurial que d'avoir un bassin destiné à cet usage.