Le félibre de Bello-Visto
Au début de leur association, les félibres créèrent un journal (L'Armana Prouvençau) imprimé en 1855.
Dans les premières éditions, il fut rédigé sous des pseudonymes par leurs auteurs.
Frédéric Mistral était le félibre de Bello-Visto (du nom d'une ferme dont il était propriétaire),
Frédéric Mistral, qui fut le premier Capoulié du Félibrige, lors de l'organisation définitive de 1876, est le plus souvent appelé Sobre-Capoulié (Arebi-Capoulié)
Les femmes avaient aussi leurs places dans le Félibrige. Marie Mistral fut nommée "Reine" en 1876.
Les félibres se distinguaient par le port de la pervenche au revers de leur veste.
La pervenche (pervencho, parfois aussi nommée prouvençalo), est portée comme insigne (*) par les mainteneurs du Félibrige.
Source : Lou Trésor dou Félibrige - Frédéric Mistral
(*) Elle engage celui ou celle qui la porte au respect des traditions, tout en lui permettant d'afficher sa fierté occitane Elle symbolise : le souvenir, la fidélité, la joie, l'amitié
A noter sur certains documents : Mistral portait sur le revers l'insigne de Commandeur de la Légion d'Honneur (*), remise le 30 mai 1909. A ne pas confondre avec la pervenche....
NB. CAMPANETTO. Pervenche. Plante dont la fleur bleue est en forme d'entonnoir ou de clochette. L'herbe de la pervenche mise dans un tonneau clarifie le vin trouble qu'il y a.
Lou Trésor dou Félibrige
Avertissement :
Les informations qui suivent font références à des faits constatés lors de la lecture intégrale des documents originaux parus au XIX ème siècle.
Elles ne sont le fait d'aucune interprétation, mais de constatations, et permettront aux lectrices et lecteurs d'appréhender la lecture du Dictionnaire sous un autre angle que celui de la simple recherche lexicale.
Les documents originaux se présentent sous la forme de deux volumes :
Tome 1 : A (page 1) à Fuvèu (page 1196)
Tome 2 : G (page 1) à Zuit (page 1148)
Soit un total de 2.344 pages
Chaque page est divisée en trois colonnes comportant chacune 90 lignes. Soit 270 lignes par page. Total 632.880 lignes.
La lecture complète du Trésor dou Félibrige, à raison de 7 pages par jour, demande une année.
Question: Quel est l'intérêt de lire un dictionnaire à la façon d'un livre fleuve ?
Plusieurs réponses :
Tout d'abord, la lecture apporte une vision progressive et globale du contenu. Le lecteur n'a pas d'" a priori " de recherche. Il progresse pas à pas, en notant au passage les mots et/ou tournures qui lui paraissent importants.
Sur la forme : le Titre attenant : "Dictionnaire Provençal - Français".
Pour le profane, l'Ouvrage fait référence à la Provence , telle que nous la connaissons actuellement (*), mais en réalité elle l'est à la totalité du Pays d'Oc.
(*) Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence, Var, Vaucluse et Bouches du Rhône actuellement. Triangle défini par Nice, Gap, La rive gauche du Rhône.
En fait, selon les statuts définis en 1862, l'article 1er mentionne :
— Le Félibrige a pour but de conserver longtemps à la Provence sa langue, son caractère, sa liberté d'allure, son honneur national et sa hauteur d'intelligence, car telle qu.'elle est la Provence nous plaît. Par Provence nous entendons le Midi de la France tout entier.
Cependant, il semble bien exister une sorte de " contradiction " dans les termes employés concernant la " Provence ".
On notera par ailleurs : Le Félibrige forme donc, depuis 1876, une immense association divisée en quatre groupes principaux nommés Maintenances et représentant chacun un grand dialecte : telles sont les Maintenances de Provence, de Languedoc, d'Aquitaine et de Limousin. Ces groupes se subdivisent en un grand nombre de groupements particuliers, locaux, appelés Écoles et comprenant au moins sept félibres de la même localité.
Source : E. Lefèvre 1901
Alors la Provence : Totalité des régions parlant les langues d'Oc ?.....quatrième partie du Languedoc ?....
NB. La langue d’oc était parlée traditionnellement de l’Atlantique et des Pyrénées, à plusieurs vallées alpines, le pourtour méditerranéen au sud.
Au nord elle s’étend jusqu’à une ligne passant au nord de Bordeaux, Guéret, Montluçon, Briançon.
Pour mémoire - Dictionnaire : Recueil des mots d’une ou de plusieurs langues et des informations s’y rapportant, présentés selon un certain ordre ; ici, alphabétique.
Mentionner "Dictionnaire Provençal - Français" semblerait donc une erreur pour le profane, ce qui n'est pas le cas.
Nous le constatons au fur et à mesure de la lecture. Le " Provençal " (partie Est du Rhône), ne représente qu'une petite partie de l'Oeuvre (considérons au mieux 15 à 20%). Il est constant d'y voir mentionnées des expressions issues des Rouergue, Béarn, Gascogne, Périgord, Gu(i)enne, Limousin.... En fait, les mots " Provençaux " sont dilués dans la somme des dialectes.
Il est représenté :
- soit par un mot isolé, défini comme étant de langue(s) d'Oc, suivi de sa signification en français (pas toujours),
- soit par un mot contenu à l'intérieur d'un mot préalablement défini (*). Celui-ci peut-être issu d'une autre région ayant la même orthographe (ou approchant)...., mais peut tout aussi bien avoir plusieurs significations à l'intérieur d'une expression. Au lecteur d'en faire le tri......
(*) Ex. Rire : Reire, rise, arrise, ride, arride, ri....suivis dune trentaine de mots et expressions dérivant (Risé, rises, ris, risen, risès, rison, rièu, riès, ris, rian, .....
Curiosités : les dialectes locaux ne comportent aucun mot faisant référence à certaines lettres génériques de l'alphabet :
Le K, bien qu'étant défini comme onzième lettre de l'alphabet est mentionné comme "rarement utilisé". Certains mots présents ne présentent aucun intérêt par leur présence (cf. document joint)
Le W n'est pas une lettre usitée en Provençal. Il est absent du dictionnaire (*)),
(*) Il le deviendra après la Grande Guerre
A partir de la lettre "Q", pratiquement presque plus aucune référence, à quelques exceptions près, à des mots ou expressions " provençales ".
A noter que dans son Tome 2, page 1043, Frédéric Mistral ne mentionne que "Dictionnaire Provençal - Français" dans la définition de "Trésor" (Trésor dou Félibrige). La notion sous-jacente de " Dictionnaire de langues d'Oc " n'apparait pas.
Conclusions :
Le mérite en revient à Frédéric Mistral
Première constatation : Lorsqu'on lit le "Trésor", après avoir lu d'autres dictionnaires antérieurs, on se rend compte du travail "d'écrémage" réalisé par Mistral. La volonté de simplifier la synthèse et la recherche est évidente. Certains mots de patois étaient la transcription (plus ou moins réussie) d'expressions phonétiques. Il en est ainsi notamment pour tous les mots commançant par "OOU...." (I-e Vocabulaire Provençal François - C-F Achard - 1785, et autres). Exemple en suivant...
A sa lecture, l'Ouvrage a sans doute reçu en partie la supervision d'un groupe de travail (*). Les tournures de phrases, le contenu de certains articles, les détails historiques et/ou religieux, parfois poussés à l'extrême, dénotent des interventions différentes. Certains mots sont poussés au paroxysme du détail (1). Un simple verbe est conjugué dans tous les dialectes sur plusieurs colonnes (2).
Certains mots ne sont expliqués qu'en dialecte local et/ou " provençal " (ce qui oblige le lecteur à partir à la recherche de traduction mot-à-mot de l'expression litterale). C'est, dans la grande majorité, le cas des régions situées les plus à l'Ouest (Aqutaine,...). Il en est de même des expressions locales et/ou proverbes (3), qui ne sont pas traduits en français. Certains mots n'ont aucune utilité (4).
(1) i-e : " Taulié ", définition de " Uei " (T2 page 1068)
(2) i-e : Voulé (Vouloir) (T2 page 1140). On cherche toujours l'intérêt de connaitre le verbe conjugué à tous les temps en : Provence, Limousin, Auvergne, Dauphiné, Rouergue, Gascogne, Languedoc, Quercy, Bordelais, Orangeais, Gersois, Niçois, Toulousain, Carcassonnais, Périgourdin, Ariégeois, Marseillais.....
(3) i-e : définition de " Tambourin " (T2 page 949)
(4) i-e : kerounèio ou kersouneso (T2 page 172)
(*)Le Félibrige est constitué de sept sections de par ses statuts :
1/2 Gay savoir
3 Histoire - linguistique - archéologie
4 Musique
5 Peinture - sculpture - gravure - architecture
6 Sciences
7 Amis
Comme tout travail de cette importance, on constatera une certaine "lassitude" du détail, au fur et à mesure de la conception de l'Ouvrage (contenus de définitions qui s'amenuisent,...).
Ceci n'est pas sans rapport avec la majorité des Encyclopédies et dictionnaires édités au XIXème siècle, voire aussi par analogie, et d'une certaine manière, à la façon dont ont été réalisés l'ensemble des relevés cartographiques des Cassini (Cf. Erreurs de relevés dans rubrique "Documents d'étude").... Manque de temps, manque de moyens financiers.... Les raisons sont parfois connues.
A VOULOIR TROP BIEN FAIRE !......
Lors de la lecture du "Trésor dòu Félibrige", on ne remarque pas, sur l'instant, que TOUS les mots présentant trois voyelles consécutives, et qui étaient dans les dictionnaires Provençal / Français rédigés avant celui de Mistral, n'y figurent plus selon la même écriture ! Tout ce qui faisait le "charme" de l'expression de plusieurs dizaines (centaines) a été supprimé, au motif que la nouvelle "langue" devait en être édulcorée.... C'est ainsi, alors que ces mots écrits donnaient un SENS à leur prononciation, qu'ils ont été littéralement "fondus" sous le sceau de la "simplification". Sauf que, lorsqu'on écrivait "oou", on devait le prononcer "èou" ou "aou", suivant la position dans le mot. Mistral a donc repris les mots relevant des quatre départements du Vaucluse, des Basses Alpes, des Bouches du Rhône et du Var, en les "remoulinant" à sa façon...... quand bien même il les ait tous conservés, ce qui est loin d'être le cas !
Amiroouta devient Amirauta (plus d'accent tonique)
Chooucholo (bagatelles) non repris
Oou (au) devient òu (pour la partie rhodanienne seulement)
Coous (coup) devient còup (en marseillais)
Aragnoou (filet) devient aragnòu
Arjoou (orgelet) non repris
Moounier (meunier) devient mòunié (en Dordogne uniquement)
Booufigo (vessie) devient boufigo (sans accent tonique)
Booumian (Bohèmien) devient bòumian (uniquement pour le Var)
etc.....
IMPORTANT.
Une telle lecture ne peut être réalisée sur les formats réduits proposés dans le commerce, sous forme de quatre tomes. La lecture "au fil de l'eau" s'avère vite fastidieuse, voire impossible sans possibilité de grossir les caractères. Il s'agit de la réduction optique des deux ouvrages originaux découplés en quatre ; avec un manque important pour la compréhension : la Liste des Abréviations !
A consulter uniquement pour une recherche ponctuelle.
RECHERCHES VAINES...
Si vous souhaitez chercher un mot entendu autour de vous, ou dans un film (prenons pour ex. l'"embouligue" dans "César"), vous ne le trouverez ni dans la version en deux volumes, et à plus forte raison dans la version quatre...pas plus que dans les dictionnaires antérieurs.
En fait, le nom Provençal d'origine est "Embourigo". Inutile donc de chercher parmi les noms commençant par "Emboul...." Inutile d'aller plus loin.
Mais, surprise !.... Si vous pensez en connaitre approximativement l'origine c'est dans les vieux dictionnaires (rares) à deux entrées (Provençal/François - François/Provençal), qu'il faut chercher " Nombril ". Vous avez Embourigou en regard.
Cherchons dans "Lou Trésor" "Embourigou", et nous avons plusieurs mots distincts représentant diverses régions de "Langue d'Oc", parmi lequel Embouligo suivi de la lettre "m". Si vous n'avez pas en tête que "m" n'est pas une région, mais veut dire "en Marseillais", on peut faire le rapprochement. Mais si vous avez l'un des quatre tomes, SANS avoir les définitions par lettres, vous ne saurez jamais, dans de nombreux cas, lequel prendre de tous....
Source : Google : Film de Marcel Pagnol - César - 1936
ENSEMBLE DES DICTIONNAIRES DE PATOIS
" Pour l'ensemble de la Langue d'Oc moderne consulter le Trésor du Félibrige de Mistral.
Les étymologies ne sont pas toutes sûres ; mais beaucoup sont acceptables et il y a de nombreux rapprochements avec les autres langues romanes, en particulier avec le catalan."
Source : Archive.org - Pour étudier les Patois Méridionaux - J Anglade - 1922
NB. Ces observations n'ont pas pour valeur immuable...
Elles rejoignent en partie, celles mentionnées dans l' "AVERTISSEMENTS" de la rubrique "Documents d'Étude"
Les Précurseurs des Félibres - Honnorat Simon Jude
Frédéric Donnadieu
" Il m'arrive souvent d'être consulté par des agriculteurs sur des plantes qu'ils ont vues citées comme pouvant faire un très bon fourrage ou comme dangereuses aux troupeaux, et qu'ils ne connaissaient pas sous le nom français ou latin sous lesquels elles étaient désignées, mais qu'ils connaissaient très bien quand je leur en avais donné le nom provençal ; il en est de même pour les oiseaux, les poissons, etc.
D'où la nécessité du vocabulaire pour trouver les choses dont on ne connaît que les noms étrangers, et du dictionnaire pour les explications.
Serait-il téméraire d'affirmer que, sans cet immense effort d'Honnorat, Mistral, malgré sa vaillance calendalienne, n'aurait pas eu le courage de tenter l'aventure ? Il n'aurait pu, dans tous les cas, la mener à bonne fin dans un espace de temps relativement court, une vingtaine d'années pour la préparation et sept années pour l'impression.
Nous n'en devons que plus de reconnaissance à notre hardi précurseur, au vaillant ouvrier de la première heure qui a permis à son succèsseur d'élever à son tour un nouveau monument en l'honneur de la langue d'oc.
Le Dictionnaire d'Honnorat était d'ailleurs devenu introuvable, et le Trésor du Félibrige, ou Dictionnaire Provençal-Français, embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne, s'imposait comme une nécessité inéluctable au patriotisme de Frédéric Mistral.
Des œuvres de si longue haleine prennent toujours quelque chose de la substance, de la chair et de la vie de leurs auteurs. Honnorat ne pouvait échapper à cette loi. Aussi, lors de la publication du deuxième et du troisième volume en 1847 (le premier est de 1846), notre docteur, fatigué outre mesure par le travail des corrections, fut frappé par une attaque d'apoplexie, qui faillit l'enlever à la science, à sa famille et à ses amis.
Le corps seul resta en partie atteint : l'intelligence survécut entière à ce premier naufrage et permit de concevoir l'espérance d'une prochaine publication de la Grammaire provençale.
Ce n'était malheureusement qu'une illusion, et ce travailleur intrépide, succombant trois ans après à la peine, ne put pas remplir en entier son programme. Du moins le principal, le plus important de sa tâche était accompli. A combien d'autres, parmi les pionniers de la science, n'est-il pas permis d'en faire autant ?
Source : Archive.org - Les précurseurs des félibres - Frédéric Donnadieu - 1888
PRÉCURSEUR DE MISTRAL
' Honnorat et Mistral avaient eu l'un et l'autre un précurseur inédit en la personne d'un religieux qui naquit à Aix en 1674 et y mourut en 1747. Pierre Puget, nom inconnu, pareil au plus grand nom de la sculpture française, avait laissé dans son couvent des Minimes, où il resta jusqu'à la Révolution, un manuscrit in-folio d'un millier de pages, qui n'était autre qu'un' " dictionnaire provençal et français, contenant la signification des mots, avec l'origine et l'étymologie du langage provençal ".
M. Éméric David, de l'Institut, en a fait don à la bibliothèque Méjanes, d'Aix en Provence, où il est actuellement."
Source : Archive.org - Les précurseurs des félibres - Frédéric Donnadieu - 1888
PATERNITÉ MISE EN DOUTE...
Nous faisons référence aux articles précédents.
Sans vouloir remettre en question l'immense talent de Frédéric Mistral pour ses oeuvres (Mireille...), une question se pose quant à la paternité intégrale du dictionnaire dont il se fait sienne. Plusieurs auteurs font référence à d'autres ouvrages antérieurs ayant servi de support à certaines définitions ; le docteur Honnorat pour ce qui concerne la partie " Alpine " de l'Ouvrage de Mistral.
Nous vous soumettons les avis de F Arnaud & G Maurin, qui laissent peu de doute...
Source : Archive.org
L'Étoile à sept branches
Le Félibrige a été fondé à Châteauneuf-de-Gadagne dans le Vaucluse en 1854, le 21 mai, jour de la sainte Estelle, par sept jeunes poètes : Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Paul Giéra, Anselme Mathieu et Alphonse Tavan.
La Pervanche : respect des traditions....
L'olivier
La cigale
MISTRAL & MARSEILLE : AMI - AMI(E) ?...
Paris, le 7 mai 1859.
" Les journaux de Marseille n'ont rien dit de Mireille. Si pourtant, dans la rue d'Aubagne, il naissait un enfant à trois têtes, les quatre feuilles phocéennes en parleraient huit jours. J'aurais idée de donner un jour, au profit de Lamartine, une séance à Marseille. Y aurait-il quelque chance de réussite ? "
Paris, le 15 mai.
Il raconte les amabilités extraordinaires que lui font Alfred de Vigny, Mignet, Lamartine, Legouvé, Villemain, Sainte-Beuve, etc...
Il dit que ce dernier lui a dit : « Chantez dans votre belle langue ; la France est assez grande pour avoir deux littératures ».
Il finit ainsi : « Je suis assiégé de lettres enthousiastes, ou curieuses, ou indiscrètes, voire de déclarations d'amour »
Source : Bibliothèque numérique Aix - Archives de Mme de Flandreysy, Avignon
LES JEUX FLORAUX
Toussaint 1323. Les Capitouls (magistrats municipaux de Toulouse qui siégeaient au Capitole), se réunirent avec ceux qui seront plus tard « les Sept troubadours » : Bernard de Panassac, le capitoul Guillaume de Lobra, Berenguier de Saint-Blanca, Pierre de Mejanasserra, Guillaume de Gontaut, Pierre Camo et le greffier Bernard Oth.
Le 3 mai 1324, naît le premier concours de poésie qui réunit troubadours, trouvères et ménestrels de tous pays (régions).
On notera qu'un Arnaud DE SAMATAN (capitoul de Toulouse), y préside en cette qualité, les Jeux floraux de 1324. (*)
Les concurrents s'expriment en langue d'oc, la langue du Midi. Cette langue, imprégnée de tournures latines ou romanes, se distingue de la langue du Nord , la langue d'oïl.
Les organisateurs du concours offrent une violette d'or au gagnant et donnent à leur groupe le nom de « compagnie du gai savoir ».
Les jeux floraux sont nés et se dérouleront chaque 3 mai
Ils ajoutent un souci d'argent et une églantine d'or aux prix qui seront décernés chaque année
En 1515, la compagnie prend le nom de Compagnie des Jeux Floraux.
En 1694, la Compagnie des Jeux Floraux renonce volontairement à la langue d'oc, pour le français ; prestige de la cour de Versailles oblige.
Elle se place sous la protection du roi Louis XIV
Le jury des Jeux Floraux a récompensé :
- d'une églantine Pierre de Ronsard en 1554.
- d'un lys d'or Victor Hugo en 1821,
Chateaubriand a été couronné, ainsi que le poète François Fabre d'Églantine (**)
(*) Source : Google - NOBILIAIRE UNIVERSEL - Recueil Général Généalogies Historiques et Véridiques des Maisons Nobles d'Europe - Vicomte de MAGNY T4 - 1857
(**) Surnom : Nom ajouté au nom propre d'une personne ou dune famille et qui désigne quelque qualité ou rappelle quelque circonstance particulière.
ORIGINES ARGOTIQUES NON RENSEIGNÉES
Bien que certains mots d'argot aient été repris rarement en Provençal, puis dans la langue Française, nous observons que Frédéric Mistral ne fait jamais cas de ces transpositions dans son "Trésor dou Félibrige".
Exemple : Il mentionne le mot "Antan" '(*) comme ayant une racine latine composée de "ante" et "annum" (avant l'année en cours ; l'an passé) qui, par extension deviendra "autrefois, jadis"...
Il est curieux de remarquer que ce mot d'argot ait été utilisé pour la première fois par un poète du Moyen-Âge : François Villon dans son poème "Ballade des Dames du Temps Jadis" (Mais où sont les neiges d'antan). Ce poète n'hésitatit pas d'en user.
Ce mot a été repris par le Prince de la Monarchie d'Argot : Thunes. Son sens argotique est intégralement conservé.
" L'argot, qu'on y consente ou non, a sa syntaxe et sa poésie. C'est une langue." Villon l'a parlé.
(*) D'autres mots sont présents...., mais sans référence argotique : amadou...etc.
Source : Archive.org - L'Argot Ancien - 1455 / 1850 - L. Sainéan - 1907
SECRET D'HISTOIRE
L'article proposé aux lectrices et lecteurs se veut dénué de pensée malsaine...
Il donne une image méconnue d'"amoureu(x)ses" de la "Culture Provençale", au détriment parfois du bon "goût"....., qui, comme les couleurs, ...ne se discute pas !
Source : Google / Archive.org - Revue de Provence - 1899
Chacun(e) appréciera
THUBANEAU DÉTOURNÉ
Le Provençal possède des mots qui ont parfois plusieurs significations, selon qu'ils sont issus de régions différentes de Languedoc ou qu'ils sont employés dans une situation bien précises dans l'expression. Les exemples sont très nombreux. Les explications péremptoires qui peuvent en découler prètent souvent à des conclusions si étonnantes qu'elles finissent par faire Foi.
Un exemple étonnant concerne la rue "Thubaneau"
Le mot lui-même a été "Francisé" au début du XVIIIème siècle, en lui apportant un "H" (Plan Bresson 1773 et autres...) ; mot issu d'un mot provençal ayant une signification qui pourrait s'y apparenter, si ce n'est qu'il ne se trouve qu'au "voisinage" d'un autre...dans les Dictionnaires et Vocabulaires anciens
Les dernières définitions sont celle d'un lieu où se trouvait une "Tabagie" (on a pris l'expression au sens large employée en Languedoc par Mistral), associé à celui d'un lieu où l'on vidait quelques verres en refaisant le Monde. L'Art et la manière de prendre deux expressions totalement différentes pour en expliquer le sens profond.
Nous avions donc au départ :
TUBANÉOU : Chaumière(s) où l'on brûle du bois vert (*) qui répend une grande fumée.
Puis au voisinage linguistique :
TUBET : Pauvre(s) habitation(s) ou TUBET : Vide-bouteilles où l'on va se régaler à la Campagne (se "refaire" une Vie)
La tentation était bien grande d'associer les deux mots en résumant
(*) Durant la guerre 14 / 18, les poilus n'avaient droit qu'à du tabac de qualité inférieure : le " pétoun" ; mot issu de l'espagnol pour désigner le "Bois Vert". En fait, pétoun vient de pétoum ou petum en latin. Le "pétoun" est aussi souvent désigné comme étant le tabac réduit en poudre, servant à priser.....