Les Jas
Les bergeries étaient peu nombreuses mais importantes en cheptels, sur le versant Sud de l'Étoile. Elles avaient des aires de pâtures s'étendant de saint Mître à Plan de Cuques. Les aires sont encores visibles, tant du sol, que du ciel. Certains murets sont tirés en lignes droites sur plusieurs centaines de mètres à travers les collines.
Une des plus importantes est la "Grande Bergerie". Le lieu est totalement isolé mais comporte un lieu de vie qui pouvait regrouper plusieurs bergers, et des dépendances qui abritaient les troupeaux. L'importance et l'utilité des murs sont à signaler.
Nota. On appelle "Jas" de manière générale, la bergerie où l'on enferme le(s) troupeau(x), mais parfois, tout simplement : l'enclos où l'on parque les moutons pour paître ou dormir (Jas de Carri, Jas de Turc...)
Source : Lou Trésor dou Félibrige - Frédéric Mistral
Autre définition :
Jhas : lieu où l'on enferme le troupeau. Gîte. Lieu où le lièvre repose, où il est enfoncé.
Au figuré : Gîte. Lieu où l'on demeure, où l'on couche ordinairement. Trouva la maire oou jhas : trouver dans son gîte, ou couchée quelque part, la personne que Ion cherche.
Source : Dictionnaire Provençal - J-T Avril - 1839
Sens et origine: "petite bergerie isolée" Le mot provençal jas (prononcé "djass" ou "dja") vient du latin jacium "lieu où l'on se couche". Il désigne le gîte de certains animaux sauvages (comme le lièvre ou le sanglier) ou domestiques (en Provence, surtout des chèvres et moutons). Par extension, il désigne aussi la "litière", le "lit" (y compris d'une rivière, voir mayre), et l'abri rudimentaire du berger gardant ses brebis dans les collines et les montagnes. Commentaires Le terme jas connote, à l'origine, une habitation temporaire très simple où l'homme dormait près de ses bêtes. D'ailleurs l'expression provençale acò n'en fau jas, littéralement "ça, j'en fais une litière", signifie "je n'y accorde aucune importance". Les lieux-dits appelés jas sont donc en général assez isolés, sur les flancs des reliefs, dans la campagne. Un grand jas s'appelle uno jasso, forme féminine. On trouve donc le mot jasse employé pour désigner un nom de lieu, mais plus rarement, car une jasse étant une véritable bergerie, elle est intégrée à un lieu plus vaste (une bastide, etc.).
Source : Petit dictionnaire des lieux dits en Provence - Philippe Blanchet 2003
Un " Jas " était situé à l'entrée de Château Gombert (Traverse Co dou Jas) La destination des bâtisses n'est pas clairement mentionnée dans les registres (*). Quelques parcelles attenantes cadastrées ne permettent pas de dire qu'il s'agissait de patures de bergerie. Le cadastre Napoléon le signale comme hameau constitué de quelques maisons (propriétaires : Barrière, Cauvin, Malet, Pelet, Portal, Bonifay, Chailan...)
(*) Source : Cadastre Napoléon 1820
Nous trouvons d'Ouest en Est, depuis Saint Mître vers la limite Est du territoire de Château Gombert :
Jas du Maigre
Grande Bergerie
Jas Mouret Carri
Jas de Louisson
Jas de Turc
Jas Bonifay
Jas des Fabres
Tous ruinés....
A noter que seuls quelques propriétaires se partagent la totalité du versant Sud de l'Étoile :
Mouren Jean-Louis : Baume Nougière ( 58 Ha )
Sarde Antoine : Baume Loubière
Chaix Jean-Baptiste et Benet Blaise : L'Étoile ( 91 Ha )
Berrut Charles : Les Mourets
Julien Thomas : Les Mourets
Chaix Jean-Baptiste et Benet Blaise : Les Mourets
Chaix Jean-Baptiste et Benet Blaise : Carri
Cauvin Catherine et Touret Jean-Baptiste : Carri
Julien Delouïde Joachim et Jean-Baptiste Dorothée : La Grande Bergerie - Palama - Les Ouïdes - La Nègre ( 365 Ha (*) ). Outre les parties pour pâtures, les terres comprenaient les barres rocheuses à l'Est de l'Étoile (Barre d'Autran, de la Gatauque)
Rougon Auguste : l'Étoile ( 56 Ha )
Chaix Jean-Baptiste et Benet Blaise : Le Louisson
Giraud Joseph - Julien Jeanne : Vallon de Severan
(*) Soit une supercie donnée par un carré de 2 Km d'Ouest en Est (Grande Étoile à l'Est du Vallon des Ouïdes) par 2 Km Du Sud au Nord (Palama, au dessus des Barres d'Autran et Gatauque).
Saints Patrons des bergers. Fêtés jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, puis supprimés progressivement du Calendrier.
Saint Armogaste, martyr. Fêté le 29 mars
Saint Benezet. Fêté le 14 avril
Saint Drogon. Fêté le 16 Avril
Sainte Solange. Fêtée le 10 mai
Saint Pascal Baylon. Fêté le 17 mai
Sainte Germaine Cousin. Fêtée le 15 juin.
Source : Archives.org - Les saints Patrons des Corporations et Protecteurs - Louis Du Broc Desegange - 1886
COMPTAGE DES BÊTES par Trentaniers
Le compte des animaux n'était pas fait par dizaines ou centaines. On disait posséder un certain nombre de trentaniers (*). La réglementation imposait un certain nombre de boucs par trentaniers ; de même pour les chêvres.
(*) S'écrit aussi Trentenier, Trentainier
TRENTANIÊ. s. m. Terme de berger. Trentain. Manière de compter et d'évaluer les bêtes à laine. C'est ainsi qu'au lieu de dire quatre-vingt-dix bètes , on dit "tres trentaniès" : trois trentains. "Un escabouè de douze trentaniès". Un troupeau de douze trantains.
Cf. In fine de la rubrique, les taxes afférentes aux possesseurs de trentaniers, ainsi qu'aux bergers cheminant avec leurs troupeaux.
NOTA : Un Chef de bergers s'appelait BAYLE, qui est aussi le nom du(ne) supérieur(e) d'une communauté. (Baylouno &tc...)
PASTRAS, ASSO. Gros berger. Bergère grosse et dodue. Il signifie : grossier, rustre.
INVOCATION
Saint GILLES. Patron des bergers. Fêté le 20 mars (*) Cf. Saint ARMOGASTE Fêté le 29 mars (*), Saint BENEZET Fêté le 14 avril (*), Saint DROG(Y)ON Fêté le 16 avril (*), Sainte SOLANGE Fêtée le 10 mai (*), Saint PASCAL Fêté le 16 avril (*), Sainte AGATHE Fêtée le 5 février (*)
Sainte GERMAINE. Patronne des bergères. Fêtée le 15 juin (*) Cf. Sainte GENEVIÈVE Fêtée le 3 janvier (*)
Source : Archive.org - Les saints Patrons des Corporations - T1 - Louis du Broc de Ségange - 1887 (*)
Secret d'histoire
Contribution des Portes et Fenêtres.
Cette contribution, établie par la loi du 24 novembre 1798, atteint, au moyen d'un tarif gradué suivant la population des communes, les portes et fenêtres donnant sur les rues, cours et jardins, des maisons, bâtimens , usines , magasins, hangars, boutiques et salles de spectacle. Peu après on ordonna la perception d'un supplément à cette taxe, et ensuite une subvention extraordinaire de guerre sur cette même contribution
Une des dispositions de loi précitée et de quelques actes postérieurs, exempte de la contribution : les portes et fenêtres servant à éclairer ou aérer les granges , bergeries , étables , greniers , caves et aptres locaux qui ne servent point à l’habitation des hommes.