En route vers les transports en commun
De 1821 à 1830, 21 établissements font le service des diverses routes qui aboutissent depuis le département, soit à Marseille, soit à Aix.
Les diligences deux roues, un ou deux chevaux, représentent 4.436 voyages.
Les diligences quatre roues, deux et quatre chevaux, représentent 6.800 voyages.
Ces comptes proviennent des arrêts obligatoires aux deux bascules de pesées au sortir de Marseille (Aix et Lyon)
Les trajets intra muros n'y sont pas soumis.
Source : BnF - Statistique des BduRh - T4 - Comte de Villeneuve - 1829
La diligence, telle qu'elle figure sur la gravure en regard, à l'entrée de Chateau Gombert, est destinée aux petits trajets. Les bagages emportés sont réduits au strict minimum.
Les diligences sont appelées "Pataches" qui, selon les distances à parcourir, sont équipées différemment.
Nous sommes aux prémices du transport en commun attelé, puis sur rails attelé, et enfin sur rails auto-propulsé (T-W). L'autobus viendra en suivant.....
La Patache de la Treille louée par Oncle Jules
Source : La Gloire de mon père. Film d'Yves Robert - 1990. Extraits
VITESSE LIMITÉE OBLIGATOIRE
Afin de ne point faire souffrir inutilement le ou les chevaux dans l'ascension du plateau qui s'étend entre saint Just et saint Barnabé, la vitesse lente était autorisée dans les montées.
Dans les fortes pentes, l'allure se faisait au pas
Partout ailleurs dans la banlieue de Marseille, elle ne pouvait être réduite en dessous de 8 km/h. C'est la vitesse de début du trot.
A PROUN PAPIÉ SOUN ESTORI
L'affiche des arrêtés municipaux relatifs aux voitures de place était d’une dimension énorme ; beaucoup plus longue que le placard colossal d’une représentation dramatique à bénéfice. (Victor Gélu)
Il a beaucoup de papier son tapis
LEI PRINCE DE LA CHASSO
Les voituriers de place peuvent se qualifier princes du fouet. Ils ont mené le public bon train durant assez long-temps pour avoir mérité ce surnom. La chasso est la corde fine et serrée, la petite ficelle que les voituriers attachent au bout du fouet et qui le fait claquer. Victor Gélu
MIRACLES & DILIGENCE
L'arrivée de nouveaux modes de transports en commun n'allait pas sans problèmes de sécurité.
Les accidents dans la région n'étaient pas rares.
Quand ils se terminaient bien, certain(e)s croyant(e)s faisai(en)t acte de dévotion pour eux-même ou un proche.
DARRIER, ERO,
Dernier, . qui vient après tous les autres.
Lou darrier, le derrière, le postérieur, le cul.
Darrie, Derrière. Les enfants crient " darrié ! " pour avertir le cocher lorsque quel qu'un d'eux monte derrière une voiture. Du celt. deire.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
LES ORDRES DONNÉS
Cris des charretiers et des cochers
Pour faire marcher les chevaux en avant, les charretiers et les paysans crient :
En provençal : I ! en français : Va !
Pour les faire tourner à gauche, c'est :
En provençal : Jha ou ja ! en français : Dia !
Pour tourner à droite : En provençal : Riou , rie , rue , oou , ou hu ; en français : Hue , huhau , hurhaut !
En arrière :
En provençal : Rié ! en français : Arrière !
Pour arrêter :
En provençal : 0 ... oou ! en français : 0 ! D 'autres disent : Ou hé ! ou Vou ah té !
Défense de bouger :
En provençal : Hé! ou ho ! en français : Ho!
Pour les faire aller du côté où est le conducteur :
En provençal : V'eici, vene ! ( en français : viens ici, viens ! (v’eici étant l’abrégé de vene eici (viens ici !) ;
" Io ! " pour les exciter et pour les empêcher de changer de voie.
Les conducteurs des ânes, crient, depuis un nombre de siècles que l'on ne peut préciser : Arri, pour les faire aller plus vite et en les frappant,
On a observé que, pour faire tourner à gauche , on emploie en français , comme en provençal, des mots dont les premières lettres ont leurs jambages tournés à gauche, et, pour faire tourner à droite , des mots dont les jambages penchent du même côté , et pour les arrêter , une lettre qui ne penche ni à droite ni à gauche ;
C'est la lettre 0 , comme la lettre I , pour les faire marcher en avant.
Quant aux cochers, l'ancien cri pour avertir les passants était " Hé! " Mais depuis quelques années , on n 'entend plus que celui-ci : " Là bas ! " ce qui veut dire , sans doute, qu'ils sont plus, si ce n'est mieux, élevés que les piétons. En attendant, on commence à ne plus appeler Messieurs les cochers que des " Là bas ! "
Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
PREMIERS PAS VERS LE CODE DE LA ROUTE...
Les charretiers, rouliers et conducteurs de voitures quelconques ou de bêtes de charge, sont punis d'une amende de 6 à 10 fr, et d' un emprisonnement de trois jours au plus, quand :
- Ils ne se tiennent pas à portée de leurs chevaux,
- Qu’ils ne tiennent pas un côté des rues et chemins,
- Qu’ils ne se détournent et ne se rangent pas devant toutes autres voitures et à leur approche, et ne leur laissent pas libre, au moins la moitié des rues et chemins,
- Quand ils nuisent par la rapidité ou mauvaise direction de leurs chevaux , ou par l'excès de leur chargement.
Source : BnF - Code Rural - 1817
BUTA RODA
BUTE-RODE. BORNA, PEIRA-DE-CANTOUN, CASSA-RODA.
BOUTE-ROUE , Borne, pierre terminée en pyramide, qu'on met au coin des rues et contre les murs, pour empêcher que les roues de voitures ne les dégradent.
Source : BnF - Dic. Provençal / Français - Honnorat - 1846
LEI SUEIO
Fosses à fumier du boulevard des Dames.
" Malgré les réclamations les plus nombreuses et les mieux fondées, des dépôts considérables d’immondices et d’engrais restent encore aujourd’hui entassés dans ce lieu ; et cela dure peut-être depuis le siège de Marseille par le Connétable de Bourbon. Singulier encens à laisser fumer pendant trois cent quinze ans sur la place même qui a été immortalisée par nos amazones duXVIème siècle. "
En cet endroit se trouvait les voituriers de la Ville, pour effectuer des trajets dans et hors le Terroir. CQFD !
Source : Google - Chansons Provençales - Victor GÉLU - 1840
LA " PATACHE " DU VIEUX PORT
PATACHE (BATEAU DÉMATÉ SERVANT DE CAPITAINERIE GÉRANT LES ENTRÉES / SORTIES DU PORT, FACE A LA CONSIGNE SANITAIRE)
Nota. La chaîne du Port était attachée à la Tour saint Jean, et soutenue vers le milieu par un pilon qui fut fait en 1374 . Avant cette époque, il y en avait trois . L 'entrée du port était donc alors divisée en quatre passes ; une seule s'ouvrait journellement, la plus rapprochée de la tour.
La clôture , dans cette partie n' était autre qu'une grosse poutre transversale .
Un coup de canon tiré par la Patache annonçait, en dernier lieu, à l'entrée de la nuit, le moment de la fermeture.
Source : Google - Revue de Marseille - Meynier - 1866
PATACHO, ou Petacho. Patache, gros bateau couvert, servant de corps-de-garde à l'entrée d'un port , &c. Du celt. portaich
Source : Google - Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
PLUS FORT QUE LE POUSSE-POUSSE !...
LE SAVIEZ-VOUS ?
" " Vinaigrette ". C'est une espèce de chaise roulante dont on se sert à Paris. Elle ressemble fort à une brouette de chantier, parce qu'elle n'a qu'une roue & qu'un homme la pousse devant lui & de cette manière on se fait mener par tout Paris. Ces chaises sont à peu près faites comme celles à porteurs à la réserve qu'elles ont une roue & qu'un homme robuste vous mene de la sorte partout où vous voulez aller. "
Cette voiture va plus vite que les chaises à Porteurs (*), mais aussi est plus fatigante.
(*) On appelle par ironie un mauvais carrosse de même.
Source : BnF - Dictionnaire - P-J Leroux - 1750