PÉCAÏRE !...
PECHÈRE.....!
Ce mot, n'est malheureusement pas lié à une origine de pécheur ou pécheresse.
Les sens et origines sont totalement différents.
Ce mot a été prononcé, pour la première fois par les Marseillais(es), en septembre 1524, lors du siège de Marseille, par l'armée du Saint-Empire romain germanique, sous la conduite du connétable Charles de Bourbon et Fernando de Avalospar, avec les marins espagnols stationnés sous l'abbaye de saint Victor, accompagnés du Marquis de Pescaire.
Source : Google - Marseille & les Marseillais - Mery (*) - 1860
(*) L'un des plus grands chroniqueurs historique de Marseille. Une importante rue de Marseille porte son nom.
"ONCLE !"...., ou le respect !
Une expression qui garde tout son sel !
En Provençe, dire à quelqu'un "(Mon) (L')oncle", signifie le respect envers une personne plus agée.
Sources : Google - Dic. Provençal / Français - Achard - 1785 / JT Avril - 1839
Le saviez-vous ?
Quelques Vaudois, survivants de la Secte des Albigeois, appelaient leurs Ministre du culte : " Barbes ", mot qui, en langue piémontaise (*), signifie " oncle ", et qu’on donne encore par respect aux hommes d’un âge avancé dont on ne connaît pas le nom, tout comme on donne le nom de" tante " à une femme âgée ; et les noms d'oncle et de tante remplacent ceux de monsieur et madame.
(*) . Sectaires de Basse Provence qui trouvèrent des refuges dans les montagnes des Cevennes et des Alpes, ainsi que dans les vals d’Engraunes et d’Asture en Piémont.
Source : Dic. de la Provence - E Garcin - 1835
Jobi. Origine argotique (jobe, jobelin). Signifie : niais, dupe
Source : L'Argot Ancien - 1455 / 1850 - L Sainéan - 1907
SOURCE : GOOGLE - LA BONNE ÉTOILE
BICOU
Voici un exemple type de mot corrompu par l'usage.
Ce mot n'existe dans aucun dictionnaire Provençal / Français des XVIIIème & XIXème siècles ; pas plus que dans les origines argotiques Provençales.
Il est issu de Ooubicou (en UN SEUL mot) ; du nom d'une petite figue (*). Il se prononçait Aôubicou. Lorsqu'on entend Aôu, on entend aussi l'interpellation qui veut dire "Oh !". Dès lors, on disait confusément : "Oh ! bicou !".... (en DEUX MOTS)
Toute autre explication ne saurait être réellement prise au sérieux (petit robinet, petite quéquette (?!), homme impuissant,....) Toutes ces définitions ont été détournées de celles données par Mistral dans son "Trésor", où il ne donne que la définition du mot étant "BICO"......, et PAS "BICOU"... ; mais la tentation était forte de prendre le premier "voisin" disponible !
Sources : Google - Le Nouveau Dictionnaire Provençal / Français - Garcin - 1823 / Achard - 1785
(*) Figue dite "Violette"
SOURCE / GOOGLE - OH ! BICOU !
EH BIEN !......., PAS TOUT A FAIT !
Dans le parler Provençal, il est entendu une exclamation que l'on prend souvent (*) pour transcription de la traduction de " Eh ben !.. ", " Eh bien....! " On entend des " Eh bien ! "...., mais rarement des " Ébè ! "
Lorsqu'on entend "ÉBÉ".........on entend bien "ÉBÉ" ! (*) Cette exclamation voulait dire : " (comme) Vous l'avez dit ! " Cela se dit à la fin d'une phrase pour appuyer ce qui précède.
Progressivement, cette locution se rapproche de celle actuelle : "ça alors !"...."je n'en crois pas mes oreilles !".... "tu te rends compte !"....
NB. Les films de Marcel Pagnol comportent les deux types d'expressions.
Les "Encyclopédies de références" ne font pas le distingo... en ne conservant que eh b(i)en !.
A noter. ESBAY. Etonnement, surprise. De là vient le verbe esbahir, étonner, surprendre. Esbay vient du celt.
Source : Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
EBÈ ! (EH BIEN !) LA GLOIRE DE MON PÈRE. YVES ROBERT - 1990 - MARCEL PAGNOL
APPEL EN GÈNOIS....
" Les Génois, surtout ceux qui sont marins, lorsqu'ils vont de grand matin appeler leurs camarades, crient dans la rue à plusieurs reprises, et sans sonner ni frapper à la porte : Eh ! be ! Eh ! be ! Eh ! be ! On réveille le quartier, mais comme cela se passe dans des rues habitées seulement par des marins ou d 'autres ouvriers qui doivent être sur pied de bonne heure, personne ne s'en plaint..."
Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
MILIASSE
Qu'on ne s'y trompe pas. Ce mot, utilisé dans notre "langage", n'est pas un de ceux qui se terminent par "...asse" comme par dérision, petitesse, dégradé (radasse, fadasse, tignasse, filasse, molasse...) ou exagération. Il est la définition d'un nombre bien précis, et l'on aurait tort de croire qu'en certaines circonstances, il soit dit à " tout propos " dans le parler "Marseillais".
Raimu, tu "ezagères" à peine...!
Les dictionnaires sont précis là dessus...., bien que Mistral n'en donne qu'une dimension "grande, mais non définie".....
Source : Trilogie de M Pagnol : César - 1936
CONJUGUAISON.....
Dans l'adaptation de l'Oeuvre de Marcel Pagnol, une scène du film de 1990 " Manon des Sources ", comporte une erreur grammaticale.
Delphine dit à César : " A Diè(o)u sias ! " or, dans le dialogue sur le banc devant l'église, les deux presonnages se tutoient.
Il aurait fallu dire : " A Diè(o)u sies ! "
Sias : Se dit à plusieurs personnes ou à quelqu'un qu'on ne tutoie pas - " A Dieu, soyez ! "
Sies : Se dit à une personne qu'on tutoie... " A Dieu, sois ! "
Source : Google - Vocabulaire Provençal François - C-F Achard - 1785
Sous-titrage : A noter que l'écriture "Adessisas", n'est qu'une des versions transcrite du phonétique entendu .....
Source : Google - Manon des sources - Film de Claude Berri - 1986 (TV) / 1990
ADIESIAS EST UN MOT D'ORIGINE GASCONNE. IL A ÉTÉ REPRIS DANS LE PROVENÇAL. MOLIÈRE LE FAIT DIRE PAR SCAPIN DANS "LES FOURBERIES DE SCAPIN" - SOURCE : BnF - Le " Pays d'Adiusias " : Mot satirique qu'on donne par sobriquet à la Province de Gascogne et aux autres Pays voisins des rivages de la Garonne. Molière
YEUX BORDÉS D'"ANCHOIS" ?...., PAS TOUT-A-FAIT !
POUTINO ?....., OU... POUTINO !....
Voilà une confusion bien tenace...
Pour Mémoire : La " poutine " était désignée comme une humeur que l'on trouve au réveil sur les paupières. C'est AUSSI le nom d'un petit poisson voisin de la sardine (l'ANCHOIS). Il n'en fallait pas plus pour détourner l'expression de " yeux bordés de chassies " en " yeux bordés d'anchois "......
POUTIGNO. s. f. Chassie. Humeur gluante qui sort d'un œil malade
POUTIGNOUX, 0UÈ. adj. Chassieux, chassieuse. Qui a de la chassie aux yeux. " A leis ueils poutignoux " (*) : il a les yeux chassieux.
Sources : Dic. Prov. JT Avril - 1839 & Garcin - 1823
Définition actuelle : CHASSIE : nom féminin. Substance gluante et jaunâtre qui s'accumule sur le bord des paupières
(*) L'expression : " A leis hueils bourdas d'anchoyo " " Avoir les yeux bordés d'anchois ", a été détournée de son origine......(telle que maladroitement reprise plus tard par Mistral - Lou Trésor dou Félibrige - 1878 / 1886), ainsi que par d'autres "Linguiste", "Maître de conférence", Éditorialiste", ou "Professeur de sociolinguistique"....
CIRA DEIS HUEILHS, Chassie. Cire des yeux
Honnorat - Dic. Provençal / Français - 1841
Le Provençal n'est jamais taillé dans le marbre, et nul ne peut s'en déclarer à ce jour l'héritier, sans risquer de passer pour une "truffe" !...
AH ! LA BELLA POUTINA !!!!!!..............
ÉCRIRE,... ÉCRIRE,... IL EN RESTERA TOUJOURS QUELQUE CHOSE !
En l'absence manifeste de sources...
" L'anchois est en Provence le symbole de la misère (voir quicha l'anchoio), car c'est un petit poisson abondant, facile à conserver et de peu de valeur. Sa connotation est donc du côté du malheur. Avoir les yeux bordés d'anchois, c'est avoir les yeux touchés par la misère. En outre, les anchois conservés dans la saumure (de l'eau salée, comme les larmes) ont tendance à rougir. Il y a même une expression pour cela, on les appelle anchoio rouvihouso "anchois rouillés". Enfin, l'anchois, fin, long, un peu gras, représente assez bien l'image du bord de la paupière épaissie et rougie (imaginez les résultats d'un orgelet) ".
Il fallait oser...
Source : Expressions familières de Marseille et de Provence
ÊTRE....... LOURD !
La définition actuelle nous donne l'expression d'une personne "lourde"....., "pesante"...."fatigante"...."lourdaud(e)"... "usante".....&tc
Il n'en est RIEN !
L'expression vient du PATOIS MARSEILLAIS (*) qui dit qu'une personne est " LOUR " !
" ll ne reste probablement pas à Marseille cent enfants de la ville qui sachent qu’en marseillais un ours est un lour."
Source : Google - Chansons des Marseillais - T1 - Victor Gélu - 1886
" Selon le dictionnaire, qui nous renvoie à l’ours, il est bourru, aime la solitude, évite la société… Le Misanthrope est un brave type. J.A Bertrand "
Dire ainsi, on le dirait d'une personne "bourrue"....qui ne recherche pas la compagnie....
(*) Parlé dans le quartier situé entre Saint Jean et Arenc
SECRET DE PASTORALE
LIBAN (ou Libanet)
Corde de jonc, qui sert à tirer l'eau des puits par le moyen d'un ou de deux seaux.
Source : Google - Dic. Provençal / Français - CF Achard - 1785
Les cordages étaient réalisés de deux façons :
- Avec du chanvre (fibres issues de chenevières (canebière))
- Avec du spart (Lygeum spartum - sorte d'alfa (*) ou auffe, que l'on trouve en Méditerranée et particulièrement en Espagne).
En Provence, les trihaus sont de grosses cordes en spart pour les puits (Provincia p175) Spart se dit aussi : Traihaou. Traihas.
Source : Google - Statistiques des BduRh - T4 - Comte de Villeneuve -
Avantage / inconvénient :
Le chanvre est plus utilisé en voilerie (résistance, tenue dans le temps...) Il rend le cordage glissant lorsqu'il est humide ou mouillé. Le spart est plus difficile à tresser. Tenue dans le temps plus courte, matériau plus cassant. Autorise une prise en main plus efficace, car plus rugeux. Il sert à confectionner des tapis de seuil, des couffins, des cordages pour maçon (poulie simple, et liens d'échafaudages)....
" Ce genre d’ouvrage, très économique et réunissant à cette qualité la propriété de se conserver longtemps dans l’eau, convient surtout pour les travaux de la campagne et pour les cordes à puits, qui devant presque toujours être humectées, rendraient l’usage du chanvre du pays extrêmement dispendieux. "
Source : Google - Statistiques des BduRh - T4 - Comte de Villeneuve -
(*) Le saviez-vous ? Le Vallon des Auffes, bien connu des Marseillais servait à faire tremper les brassées d'alfa issu d'Espagne, sans aucunes transformations préalables. L'alfa était d'abord trituré pour l'assouplir, puis trempé dans la mer pour y être imprégné ; ce qui le ramolissait fortement. C'est APRÈS que le problème intervenait... Cette manipulation dégageait lors du sèchage, une odeur épouvantable. Le Vallon avait ainsi une activité industrielle pour des auffiers...bien abritée pour la Ville.
Source : Archive.org - Provencia - TVIII - 1928
AGANTE AGANTA(R) : Agripper. Prendre. Saisir avidement. Il est bas et populaire. (*)
PISTACHIÈ. Terme libre et dont les honnêtes gens évitent de se servir. Paillard. Celui qui est adonné aux femmes.
Source : Google - Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839
(*) A noter que le mot provençal a donné un mot dans le jargon populaire. La signification en est détournée : " Aganter, attraper au vol, et ENganter, voler (Vidocq, XVIII : j'engantais sa toquante) ; — aganta, enganta, empoigner, saisir. "
Source : Google - L'Argot ancien - L Sainéan - 1907
Source : Google - PASTORALE MAUREL - AIX EN PROVENCE - 1994
VOUI (VOUHÈ) !
MASC, MASQ, MASCO, MASQUO
Magicien, sorcier, enchanteur. Qui use de sortilèges.
Vieilho masquo. Vieille sorciere. Crest qu'es masc. Je crois qu'il dévine. Du celt. Masč.
MASCARIE Magie, sorcellerie, sortilège. MANIAR Ensorceler une personne ou le bétail
Source : Le nouveau Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823
MATAGOUN. Esprit sorcier, esprit folet, esprit malfaisant. Le peuple est encore dans la croyance qu'il existe des gens à pouvoir de nuire par des maléfices. (*)
(*) D'où l'expression " emmasquer quelqu'un ".. Cf. Vidéo jointe... Pour n’être jamais emmascat (fasciné), on doit mettre à l’envers un vêtement quelconque, bas ou chemise, ce qui ne se voit pas, et alors on ne craint plus d’être ensorcelé.
Source : Les Cris de Marseille - Régis de la Colombière - 1868
Source : Google - EXTRAIT DE '' MANON DES SOURCES '' DE MARCEL PAGNOL - 1952
LOU TAMBOUR DE CASSIS...., OU "LAU" ?
Expression qui a plusieurs origines, mais qui conserve tout son sens.
Lorsque quelqu’un, en faisant un récit , précipite ses paroles et fait mine de s’embrouiller, on lui dit : Canto ! Cantol Cigaloun ! (chante! chante! petite cigale!).
Cette expression vient de ce que les cigales précipitent leur chant lorsqu’elles sont à la fin de leur course, et s’il ne s’arrête pas, on ajoute : Es coumo lou tambour de Cassis (*) cent ans per lou mettre en trin, cent ans per lou far taisar (cent ans pour le mettre en train, cent ans pour le faire taire); cela s’applique surtout à celui qui s’est fait beaucoup prier pour commencer, et qui ne peut plus s’arrêter.
On dit à un homme verbeux qui raisonne mal : Précipités teis resouns coumo un ai leis pets. tu précipites tes paroles comme un âne les pets.
(*) On dit du ménétrier (§) de Cassis : Un escut per coumençar, sieis francs per lou far taisar (un écu (trois francs) pour commencer, six francs pour l'arréter).
Source : Google - Les Cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
Autre source :
Faire coumo lou "Lau" : il faut six francs pour le mettre en train, et douze pour l'arrêter. Se dit d'une personne qui se fait prier pour faire quelque chose qui pourtant lui est agréable.
" Lau " : Nom d'un as du galoubet en Provence
(§) Ménétrier. Joueur d'instrument ambulant. (A noter que ce mot est toujours en usage au XIXème siècle, contrairement aux définitions des dic.)
A NOTER. D'autres villes ou villages autour de Marseille, sont connus pour leur "héros" :
1) As coumo l’entarro-mouart d’Eguilho, couches ebriat, ti leves ebriat. Tu as (tu es) comme l’enterre-mort d’Eguilles (village près d’Aix), tu te couches ivre, tu te lèves ivre).
2) Lou barbier d'Oourigu fa la barbo, puis douno à béoure. Le barbier d 'Auriol rasait gratuitement, et de plus versait à boire à ses pratiques. Un Pecout est un niais, un imbécile, comme lou barbier d' Aureou (*)
Samblo lou barbier d'Aoouraou (*) que rasavo et pagavo
(*) autres noms d'Auriol
3) Vaï sarquar (cerquar) Molinari ! Va chercher Molinari ! Se dit à une personne qui essaie vainement de réaliser une chose. Molinari était un maquignon célèbre de Marseille. On l'appela le 5 octobre 1845 pour transporter, le bourdon de ND de la Garde. L'ascension se fit au début, à l'aide de 8 couples de chevaux, puis encore 5 autres, dans la pente la plus raide de la colline jusqu'à la Croix. Le bourdon, venu de Lyon par Avignon, avait été exposé à la Plaine saint Michel pendant plusieurs jours. Poids : 8.234 Kg.
4) Es l'aubergeo de tanto Pino. C'est l'auberge de tante Pin. Lorsqu 'on veut qualifier comme il faut une auberge de la pire espèce. Tel était le nom d 'une gargote existant anciennement sur le revers de la colline de Notre Dame de la Garde, et qui était tenue par une femme, épouse Pin. Tout était sale dans ce taudis. Lorsqu'on lui observait que les couteaux et les fourchettes portaient des marques bien épaisses de l'usage auquel ils avaient servi, elle se fàchait ; si l'on insistait, elle les essuyait avec son tablier. Si enfin on lui disait que l'on ne pouvait pas se servir d'instruments aussi crasseux, elle les humectait avec sa salive et les essuyait encore avec le même tablier ! Cette expression est devenue proverbiale, et elle s'applique à tout ce qui est mauvais, mal exécuté ou disgracieux : " tout cela est de Tanto Pino " (tante Pin ).
C'est ici qu' il faut citer l'épithète appliquée à celles de nos cuisinières qui sont malpropres, de mauvaise conduite et qui font danser l'anse du panier. On les appelle Dobos pochos grassos ( Daubes poches grasses ), probablement par allusion à la saleté de leurs poches entretenue par l'introduction réitérée, avec leurs mains grasses, des sous dont elles bénéficient.
Source : Google - Les cris des Marseillais - R de la Colombière - 1868
5) Testo de Borgini (tête de Borgini (*)) ; Grosso testo, pau de sens (grosse tête, peu de bon sens). On le dit aussi, lorsqu'on voit une tête d'une forte dimension, on pense à celle de Borgini conservée dans notre Muséum d'Histoire Naturelle de Marseille .
(*) Mot déformé, issu de Bourdini
MESTE OOUTIÉ
" Un épicier d'Aubagne, Meste Ooutié, achetait les anchois six liards pièce, et après les avoir saumurés et marines dans l'huile, il ne les revendait plus qu’un sou l’un à ses très nombreux clients. Et si quelque bonne àme venait lui faire certaines observations charitables sur le danger d’un pareil commerce : Oh ! maï ! chabissi moun oli ! répondait le brave homme, d’un air triomphant. (Oui, mais, au moins j'arrive à vendre mon huile !) "
Source : Archive.org - Oeuvres complètes -T2 - V Gélu - 1886
FAÏ TIRA......, MAIS PAS QUE.....
Fais tirar ! (fais tirer !)
" C'est le cri que les hommes de travail adressent aux charretiers lorsque leur véhicule, qui vient d'être chargé, peut partir.
C'est synonyme de " marche ! " mais " Fais tirar ! " se dit dans toutes sortes de circonstances ;
- Lorsqu'on a fait un récit plus ou moins divertissant, on le termine en disant : " Fais tirar ! " Dans ce cas, cette expression indique les conséquences plus ou moins graves qui ont pu résulter du fait exposé.
- Lorsqu'on se lance dans une affaire dont l'issue est chanceuse, on dit : " Fais tirar ! " signifiant alors : je m’en moque...
...et enfin " Fais tirar ! " remplace de nombreux et cætera.... "
Source : Google - Cris de Marseille - R de la Colombière - 1868
AUTRE ORIGINE ADOPTÉE.
FAÏ : Charge d'une bête ou d'une personne. Fardeau
FAÏ : Fagot, partie d'un fardeau. Fagot exprime la chose. Fardeau exprime le poids.
En ce cas il faut entendre : " Tire la charge ! "...
Source : Dic. Provençal / Français - Garcin - 1823
SOURCE : GOOGLE - " QUARTIERS NORD " - " FAÏ TIRA " - TH TOURSKY - 2012
CHALUMEAU !
CHALUMEAU.
Dans "CIGALON", de Marcel Pagnol, au début de l'Histoire, avant d'entrer dans le restaurant, le père interpelle son fils en le traitant de " Chalumeau "
Il s'agit de la traduction en français, d'un mot provençal concernant un Instrument champêtre (*). Carnamuè.
CARLAMUÈ. CARNAMUÈ ; Cornemuse. Instrument de musique à vent. On dit proverb, et popul. d'une personne grogneuse , Qu'es uno carlamuè : que c'est une cornemuse , pour dire, qu'elle ressemble exactement à cet instrument rustique dont le son n'est qu'une espèce de grognement.
" Oh chalumeau ! "..... Oh râleur !.....
(*) Joué dans les campagnes. Instrument appelé musette au Moyen Âge, il était utilisé avec ou sans poche de réserve d'air. Actuellement il se joue sans sa réserve d'air, mais directement à la bouche. C'est une sorte de clarinette en bois.
Source : Google - Dic. Provençal /Français - J-T Avril - 1839
Cependant le même mot peut avoir une autre signification, actuellement reprise
CARLAMUE, Chalumeau , tuyau de bled (tige de blé), dont les enfans font des flageolets (sarbacane). Du latin calamus.
( Paille que l'on met dans les verres pour les enfants, ou pour les cocktails... )
Source : Google - Dic. Provençal /Français - Achard - 1785
CHALUMEAU DANS " CIGALON "
FADA
Chemin des Bouches de l'Huveaune. 3,500 mètres.
" Ce chemin, communément appelé du Fadat, commençait à la porte dite de la Calade, traversait les terrains de la Place-Royale actuelle, ceux du quartier Paradis, et de là, comme on le voit encore aujourd'hui, aboutissait au rivage.
La guinguette du Fadat que l'on rencontre sur ce point, adopta pour enseigne le nom du chemin : on en verra l'explication plus loin. Au commencement de cette voie, c'est à dire au siècle dernier, alors que son entrée fut indiquée par la Porte-Paradis, il s 'établit tout près de là une autre guinguette. Elle était en grand renom : elle fut choisie, en 1774, pour le banquet donné par les avocats et les procureurs de Marseille, à l'occasion du rétablissement du Parlement de Provence.
Le Fadat. - Cette épithète est vulgairement employée à Marseille pour désigner un homme à manières bizarres ; c'est dans les temps reculés qu'il faut en rechercher l'origine.
Dans la forêt sacrée que la tradition place sur la montagne de Notre- Dame-de-la -Garde, il y avait sur le revers, tournées vers l'Orient, plusieurs cavernes. On sait que les Druidesses rendaient des oracles dans ces antres dont le nom se retrouve en d'autres lieux ; on les appelait leis Baoumos-deis-Fades. Il paraît indubitable que le chemin du Fadat, qui passe au pied de la montagne, a tiré le sien de là. Enfin Fado, en provençal, signifie Fée, nom qui se rapporte aux Druidesses (*). Il y a tout auprès, un lieu appelé Coronat, dérivé du Grec, enceinte circulaire. "
Source : Google - Revue de Marseille - Meynier - 1866
( NB. Cette approche, toute personnelle sur l'origine du mot, est l'une des rares rencontrées dans un document du XIXème siècle. )
(*) La rue qui part depuis les Hauts de Vauban et finit au Roucas Blanc est la "Rue du Bois Sacré "
FADO, Fée, perſonnage fabuleux, ſorte de Nymphe enchantereſſe. Fado ſe prend encore pour fable, choſe feinte ou inventée, conte fait à plaiſir.(*)
Es la fado de cadun. Il est la risée du public. Du celt. Fada.
Source : Google - Dic. Provençal - Français - JC Achard - 1785
FADA. FADADO, MATOU. FARIGOOUDAS. BÉDIGAS. TATURÈOU. GIGÈOU. GIGELLO. PATUFÈOU. PATUFELLO. Niais. Niaise. Benêt. Dadais. Faible d'esprit. Imbécil(l)e (sic). Insencé.
Source : Google - Dic. Provençal - JT Avril - 1839
FADAS. Niais. Imbécile.
FADO. Fée. Sorte de nymphe enchanteresse
Source : Google - Dic. Provençal - Français - Garcin - 1823
(*) Par extension : Raconter des fadaises (des fables)
NOTA. Ce mot provençal est l'un des rares à être issu de l'argot ; Fado, fée et don de fée, et de fada, donner (*).
Source : L'Argot Ancien - 1455/1850 - L Sainéan - 1907
(*) Par extension : " J'ai eu de bonnes cartes.... Je suis fadé ! " ; puis par extension : " Il s'est fadé d'un pourboire ! "
FADA DE VICTOR GÉLU
" Lorsque j’étais élève des écoles primaires, pendant mes plus jeunes années, j’ai polissonné bien souvent avec les gamins sans aveu qui grouillaient alors sur nos plages, au Fada, à Endoume, au vallon des Auffes, aux Catalans, au Pharo, à la Tourrette, à l’Ourse, à la Joliette, aux Tamaris de la Villette, aux Bassins d'Arenc, à l’Attaque, etc., etc "
Source : Archive.org - Oeuvres complètes - T2 - V Gélu - 1886
CONNAITRE LES ORIGINES...
GRATUIT ! RIEN A PAYER ! AOUF !....... PAS TOUT A FAIT !
L'origine du mot est arabe (Égypte ancienne). Elle indique tout ce qui vient à profusion....., sans sous-entendre la gratuité ! (*)
Exemple de mot détourné de son sens initial....
En résumé :
A OUF ! Y'en a plein, tu peux en prendre, MAIS tu paies !
A JABO ! Y'en a, et c'est GARTUIT !
Source : Dictionnaire Provençal / Français - T2 - Achard - 1785
NOTA : L'expression n'a RIEN A VOIR avec une quelconque inscription "U-F-O" inscrite sur les poutres qui ont servies à construire la cathédrale de Florence...(?!) (Cf. Youtube....)
(*) Nota : se dit aussi " A manès ". A profusion et sous la main. Victor Gélu
TOUJOURS VÉRIFIER LES SOURCES....., MÊME QUAND ON SE DIT " LINGUISTE "...
LORSQUE LA CONFUSION S'INSTALLE EN ÉRUDITION... AOUFFO VIENT BIEN D'ITALIE (LIGURIE)...... MAIS C'EST L'ENDROIT OU SONT MANUFACTURÉS ET/OU VENDUS LES PRODUITS RÉALISÉS PAR LA TRANSFORMATION DES GRAMINÉES TRAITÉES PAR LES AUFFIERS DANS LA MER.... ( CHAUSSURES, TAPIS, COUFFINS, CORDAGES...) AOUFFE OU AUFFA EST UNE SORTE DE LIN DIT SPARTE - SOURCE : ARCHIVE.org - HISTOIRE DE LA PROVENCE - H ODDO - A NOTER QUE LE VALLON DES AUFFES DE MARSEILLE ÉTAIT SUFFISAMMENT ÉLOIGNÉ DE MARSEILLE A CAUSE DES PUANTEURS PROVOQUÉES PAR LE SÉCHAGE DES PLANTES QUI AVAIENT ÉTÉ ASSOUPLIES DANS L'EAU DE MER, AVANT D'ÊTRE MISES A SÈCHER SUR LES ROCHERS AU SOLEIL.....
AFIN QUE TOUT SOIT ENCORE PLUS CLAIR...
N'en déplaise à certain "Maître de conférences", "Directeur de recherches", "Linguiste", "Socio-linguiste", " Écrivain" , "Chroniqueur Radio/TV" etc...,
le PATOIS MARSEILLAIS existe bel & bien !
Il suffit de lire à plusieurs reprises cette expression dans :
A) TOME 1er des Oeuvres complètes de Victor GÉLU (1886)
pour s'en convaincre (*).
1} Préfacé d'un Avant-propos de Frédéric Mistral
2) Et d'une Étude Biographique & Critique d'Auguste Cabrol
B) TOME 2 du Dictionnaire des termes du vieux françois & Patois de la France, de BOREL (1882)
../..
Nous ne pouvons & devons pas dire que Gélu parlait le "PROVENÇAL MARSEILLAIS"
(*) Nous ne dérogeons pas à notre règle d'Or qui est de ne jamais verser dans le contradictoire. Il nous appartient cependant le DROIT de remettre à sa place, et perpétuer ainsi, la mémoire d'un illustre poète Marseillais, (ainsi que d'autres), pour lequel, malgré les divergences de vues avec les félibres, son talent fut entièrement reconnu......"post mortem"....
Sabes !
Le Patois Marseillais fait beaucoup de confusions entre masculin/féminin, singulier/pluriel. De même la conjugaison est réduite à sa plus simple expression.....
Ce langage était parlé d'origine, entre la quartier saint-Jean et Arenc. En gros dans toute la partie romaine et de son port, lorsque Marseille était occupée..... (Voir articles en suivant)
TOUJOURS VÉRIFIER SES SOURCES...!... AVANT DE LES DIFFUSER !
CE QU'EN PENSE V GÉLU...
" Des cinq vocabulaires provençaux de Pellas, d’Achard, de Garcin, d’Avril et d’Honnorat, aucun ne suit ni ne consacre des principes uniformes et invariables.
Si les premiers de ces lexicographes distinguent, par la désinence, l’infinitif du participe, et le pluriel du singulier, les autres ne se font aucun scrupule de confondre les modes, les temps et les nombres.
Et même Honnorat, qui n’est pas le moins estimé d’entre eux, a cru bien faire en donnant à tous ses noms féminins la terminaison latine ou catalane. Il faudrait alors ranger aussi parmi ces délinquants si punissables M. le Conseiller Gabrielli. "
Source : Archive.org - Oeuvres complètes - T2 - V Gélu - 1886
" NE ME PREND PAS POUR UN " PÂTÉ " ! "....PAS TOUT A FAIT !
PATET, ET(T)O. Lambin ; qui agit lentement. Délicat. Qui ne sait comment se décider. On dit aussi Lougagno. De patet, qui vient du verbe patetegear : lambiner, agir lentement.
Dic. Provençal / Français - Achard - 1785
Minutieux. Irrésolu, irrésolue. Celui ou celle qui se résout difficilement, qui appréhende toujours de mal agir ou de compromettre ses intérêt.
Es un patet : C'est un barguineur. Es un patet en tout : il est long à tout ce qu'il fait. Foou pas estre tant patetto : il ne faut pas être aussi minutieuse.
Dic. Provençal / Français - JT Avril - 1839
Homme lent à faire ce qu'il fait, quoi qu'il s'y attache.
Dic. Français - F. Lacombe - 1766
RIEN A VOIR AVEC UN PÂTÉ EN CROÛTE......, OU DE TÊTE !...NI MÊME JAMBON, VOIRE SAUCISSE....DANS UNE EXPRESSION !
FAIRE UN " PÂTÉ "....., EN ÉCRIVANT !
Le saviez-vous ?
Au temps de Gutenberg, et par la suite, des pigistes avec leurs plombs, un typographe « mettait en pâte » ou « faisait de la pâte » quand il laissait tomber une poignée de lettres composées ; le résultat de cet accident se nommait " pâté ", de même que l’assemblage sans ordre des lettres ainsi mélangées dans une composition postérieure.
Faire un " Paté " en écrivant à la plume, est une version détournée...
CONCATÉNATION ? COMPRESSION ?......
Un "humoriste" français utilise dans l'un de ses numéro, le mot "Poustach" ( "Tiens ? Tu t'es laissé poustach") " Poustache" pour "pousser la moustache".
Or, il se trouve que ce type d'expression se trouvait dans le langage courant des provençaux. Il s'agissait du mot de remerciement " Gramaci " qui signifiait " Grand merci " !
Une expression qui a de plus en plus de mal à se dire......., et à s'entendre de nos jours !
DE LA DIFFICULTÉ DE REMONTER AUX SOURCES...
" Les dictionnaires historiques d'un dialecte ou du parler d'une ville sont rares ; je crois même qu'ils n'existent pas. Des villes comme Marseille, Bordeaux, Toulouse, où les documents abondent depuis les origines jusqu'à nos jours, ne possèdent aucun dictionnaire historique de leur langue. Il y aurait là cependant un beau champ d'activité pour une Société savante ; l'histoire d'une ville, comme celle d'un peuple, revit dans sa langue : l'âme des aïeux y vibre éternellement. "
Source : Archive.org - Pour étudier les Patois Méridionaux - J Anglade - 1922
" Indigne race de barbouilleurs qui se croient hommes de lettres ; misérables coureurs d'aventures qui se ruent sur la langue de notre Provence pour la corrompre et la déshonorer. »
Tant il est vrai que :
Sia jamai mascara que per la sartan.
Victor GELU - Marseille, 9 novembre 1856.
Source : BnF - Provincia - TV - 1925
PASTORALE EN PATOIS MARSEILLAIS
LE SAVIEZ-VOUS ?
" Une ¨Pastorale chantante et récitante " de M. Guyon, bachelier ès lettres, comme l'indique la couverture, fut imprimée à Aix en 1855. C'est une œuvre fort pittoresque, sous son voile de grandeur et de gravité. Cette pastorale est traitée à la façon d'un oratorio.
Elle contient une cocasserie qui ferait bien rire aujourd'hui les félibres :
Le père Eternel, la Vierge, l'Ange Gabriel, Saint Joseph, tous les gens comme il faut, parlent en vers français... en quels vers !!!..
...tandis que les bergers et les paysans se servent, eux, de la langue maternelle, du patois. Et par le fait, ce patois n'a rien de commun avec le délicieux langage de Mistral ou de Roumanille. Cette œuvre, en dépit de sa littérature fantastique, possède je ne sais quel fumet ancien qui attire et qui vous laisse dans l'âme du plaisir."
Source : Revue de Provence & de Langue d'Oc - Élzéard Rougier - 1899